vendredi, avril 19, 2024

L’effrayant destin des transports brésiliens

France-Brésil, 3-0, c’est de l’histoire ancienne, la domination écrasante sur le pays de Ronaldo, l’image ne vaut plus rien dans le domaine économique.

Maintenant, quand la France bataille avec un projet d’aéroport à Notre Dame des Landes près de Nantes, le Brésil annonce la construction de 800 aéroports. On peut ranger notre fierté du maillot ailleurs.

Lors de son passage à Paris pour un séminaire avec des entrepreneurs hexagonaux, la présidente brésilienne Dilma Roussef a fait beaucoup d’annonces ; elle a tracé l’avenir de son pays pour les 20 prochaines années, et c’est ahurissant.

Elle dit vouloir faire construire 800 aéroports régionaux dans chaque ville de plus de 100 000 habitants. Il faut dire que le transport aérien au Brésil a plus que doublé depuis la dernière décennie puisqu’une partie de la population est sortie de la pauvreté, environ 30 millions de personnes, et qu’elle commence à voyager en avion alors que les infrastructures ne cessent de décliner.

Ce qui oblige aussi le pays à une marche forcée en équipement d’infrastructures de transports, c’est l’horizon 2014 avec la coupe du monde de foot et ensuite 2016 avec les Jeux olympiques qui amèneront une clientèle internationale massive.

Donc d’ici septembre 2013, la chef de l’état a annoncé une vague de concessions au secteur privé pour sortir de la spirale négative dans laquelle est empêtrée le pays : 7500 km de routes, 10 000 km de voies ferrées, plus un investissement de 66 milliards de dollars dans rien que pour le transport de marchandises. Les ports maritimes eux aussi vont être modernisés : montant de la facture, 27 milliards d’euros.

Pour gagner cette course contre la montre, le Brésil a ouvert deux aéroports importants aux investissements privés, ceux de Rio et de Belo Horizonte. L’objectif affiché de la présidente Roussef est aussi de retrouver une croissance digne de ce nom. Pour rappel, la croissance du Brésil est assez terne, voire médiocre cette année, puisque l’AFP indique qu’elle est de 1 pour cent, soit le pire résultat chez les grands pays émergents.

Toujours lors de cette visite en France, la présidente brésilienne a lancé l’appel d’offres pour la ligne à grande vitesse entre Rio, Sao Paolo et Campinas, longue de 510km. Le gouvernement brésilien veut que le train à grande vitesse fonctionne en 2018 à 360km/h entre Rio et Sao Paolo. Les espagnols sont les mieux placés en raison d’un fort volume d’investissements locaux depuis les années 90.

Historiquement, l’arrivée du train à grande vitesse est une avancée majeure dans les transports brésiliens, qui pour l’instant étaient majoritairement fait par avion ou par autocar.

Dans son développement, ce pays est étonnant; mais son absence d’ambition écologique fait froid dans le dos.

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