jeudi, mars 28, 2024

L’agriculture biologique pour nourrir l’humanité de Jacques Caplat

L’agriculture biologique pour nourrir l’humanité. C’est le postulat que pose Jacques Caplat dans son dernier ouvrage.

Comment nourrir 7 milliards d’humains ? Jacques Caplat, agronome et référent agriculture pour l’association Agir pour l’environnement, démontre que c’est avec « la bio », l’agriculture biologique, qu’on peut y parvenir. Ce fils d’agriculteur et ancien conseiller agricole analyse également le cas de la France où les produits bio ont la côte, mais les agriculteurs bio ne sont pas assez nombreux pour satisfaire la demande.

Jacques Caplat explique dans cet ouvrage les fondements et pratiques concrètes de l’agriculture biologique. Il confronte une pratique à certaines interrogations, pour apporter des réponses claires : oui ou non, l’agriculture biologique est-elle plus saine, moins productive, plus respectueuse de l’environnement, plus locale ? Quelle peut être sa place dans une agriculture mondiale obnubilée à juste titre par la nécessité de nourrir une population toujours croissante ?

« Sans écosystème, l’agriculture est hors-sol et déséquilibrée. Sans prise en compte des humains, elle est étouffante et cynique ». Selon lui l’agriculture dite « conventionnelle » a coupé l’acte agricole de son environnement naturel et humain. L’agriculture biologique vise donc à recréer des liens étroits entre ces trois dimensions. Or, pour qu’un système agricole préserve le sol, l’eau et la biodiversité, il faut en supprimer les engrais et les pesticides car ils détruisent une grande partie de l’activité biologique des sols. La suppression de ces produits chimiques est donc un moyen volontaire et conscient, parmi d’autres, pour atteindre leur objectif : pratiquer une agriculture qui respecte les équilibres naturels.

Les performances de l’agriculture biologique sont toujours au cœur des débats et à ceux qui doutent encore Jacques Caplat réplique que sur 75 % des surfaces de la planète, l’agriculture biologique obtient de meilleurs rendements à l’hectare que l’agriculture conventionnelle, à condition qu’elle s’intègre dans un système agricole normal. Il a dit « normal » ? … Pour l’auteur c’est un système qui comporte plusieurs espèces adaptées au milieu et en interaction avec l’environnement et les savoirs paysans. Selon lui « l’ajout de chimie ne sert à rien ». Et il en veut pour preuve cette démonstration : « Un hectare de blé conventionnel, avec apport massif de chimie, produit au maximum 100 quintaux, c’est-à-dire 10 tonnes. Un hectare de maraîchage diversifié (des légumes variés sur la même parcelle) peut produire 20 à 50 tonnes par an. « Il est donc faux et manipulatoire de prétendre que les céréales conventionnelles seraient un modèle : elles ne sont pas performantes ».

Il assure que l’agriculture biologique permet d’optimiser les cultures associées complexes, et peut multiplier les rendements moyens par deux, en assurant une régularité de rendements quelles que soient les conditions de l’année. Il s’appuie sur plusieurs études qui ont comparé les rendements à l’échelle planétaire et modélisé une conversion en agriculture biologique globale. Enfin selon lui « il n’existe pas une seule étude qui contredise ce fait agronomique fondamental : une conversion totale de la planète en bio permettrait d’augmenter la production alimentaire globale et de nourrir entre 9 et 12 milliards d’humains. Les agriculteurs français peuvent donc sans complexe s’engager massivement sur la voie de la bio, car c’est bien là une solution à grande échelle ».

L’agriculture biologique pour nourrir l’humanité est un livre paru aux éditions Actes Sud.

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