vendredi, mars 29, 2024

Chronique Biodiversité : le programme SOS ( Save Our Species)

Panthère, rhinocéros, gorille ou léopard de neiges : l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) s’apprête à lancer une vingtaine de projets de conservation dans le cadre de son programme SOS (Save Our Species, Sauvons nos espèces).

Une initiative lancée en collaboration avec la Banque mondiale et le Fonds pour l’environnement mondial qui réunit déjà la somme de près de 10 millions d’euros et espère inciter les entreprises privées à contribuer à la mise en place du plus grand fonds mondial pour la conservation des espèces d’ici à 2015. Pour les attirer, l’IUCN mise sur des espèces emblématiques, et sur leur capital sympathie.

Pourtant une problématique de taille, soutend cette belle initiative. Faut-il tenter de sauver toutes les espèces ou se concentrer sur certaines ? Cette question récurrente a repris une soudaine actualité avec la publication, en novembre 2011, d’un sondage réalisé auprès de près de 600 spécialistes de la protection animale et végétale. Si la quasi-totalité des sondés partage le constat de la régression de la biodiversité à travers la planète, ils sont en revanche beaucoup plus divisés sur les moyens à mettre en place et les espèces à privilégier pour enrayer ce déclin.

Dans leur grande majorité, les défenseurs de la nature ont pourtant longtemps proclamé que toutes les espèces se valaient. Qu’il fallait tenter de les sauver toutes. Mais, de plus en plus, le pragmatisme fait loi. C’est ainsi que la moitié des chercheurs interrogés se révèlent d’accord pour se pencher sur le cas des plantes et des animaux ayant de sérieuses chances de s’en sortir. Plutôt que de s’acharner à sauver, moyennant des sommes importantes, des espèces déjà moribondes.

Et là deux logiques s’opposent. En termes de services écologiques, mieux vaut, miser sur les invertébrés, ver de terre et abeille en tête. Mais en termes de communication, de sensibilisation, et de financement, le panda, le tigre ou l’orang-outan, avec leur fort impact émotionnel permettent de récolter beaucoup de fonds pour les campagnes de protection.

Alors deux approches prévalent, l’une par zones géographiques et l’autre par espèces. La première consiste à repérer les aires les plus riches, celles où il y a le plus grand nombre d’espèces menacées. Depuis une vingtaine d’années, 34 « points chauds » de la biodiversité ont ainsi été définis par l’ONG Conservation international : ils ne couvrent que 2,3 % de la superficie de la planète, mais abritent 90 % de la biodiversité mondiale. La seconde approche s’attache à déterminer des espèces à préserver en priorité. Soit parce qu’elles sont emblématiques et capables de mobiliser des fonds, soit parce qu’elles sont situées au sommet d’une pyramide écologique et que leur protection entraîne celle de multiples autres espèces. Au-delà de ces espèces emblématiques, les biologistes s’efforcent aussi de sauver des représentants du plus grand nombre possible de lignées évolutives afin de préserver la diversité génétique de notre monde vivant. Plutôt que de protéger trois espèces de grenouilles, mieux vaut opter pour une salamandre, un crapaud et une grenouille.

Pour en savoir plus www.iucn.org

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