mardi, mars 19, 2024

Nos machines à laver : plus gros pollueurs des océans

Plus de 240 millions de tonnes de plastiques sont produites chaque année dans le monde. Une petite partie se retrouve dans les océans sous forme de minuscules débris dont la taille ne dépasse pas 1 mm. Ils flottent à la surface de l’eau ou sont piégés dans les sédiments. Cette pollution est apparue à partir des années 1960 et, depuis, elle s’amplifie. L’an dernier, une équipe de scientifiques européens estimait qu’il y avait environ 500 tonnes de plastiques en Méditerranée parmi lesquelles beaucoup de microparticules. L’ONU et plusieurs laboratoires dans le monde se sont saisis du dossier.

Une équipe pilotée par Richard Thompson, de l’université de Plymouth (Angleterre), vient de faire une découverte inattendue : près de 80 % des particules piégées dans les sédiments sont des morceaux de fibres synthétiques issus de l’industrie textile. Dans les échantillons prélevés sur 18 sites côtiers dans les six continents, ils ont trouvé du polyester (56 %), de l’acrylique (23 %), du polypropylène (7 %), du polyéthylène (6 %) et des fibres polyamides (3 %). Autrement dit, c’est en lavant leur linge que les humains salissent les océans. Leurs travaux sont publiés en ligne dans la revue américaine Environmental Science & Technology.

Le petit coup de génie des chercheurs anglo-saxons est d’avoir voulu savoir ce qui se passe avec une machine à laver. En lavant un seul vêtement et en filtrant l’eau, ils ont récolté en moyenne 1900 microparticules. Selon leur calcul, 100 fibres par litre sont relarguées dans les eaux de lavage. Vu la population mondiale on imagine les quantités que cela peut représenter. Les stations d’épuration ne piégeant pas ces particules ultralégères, elles descendent les cours d’eau pour finir en mer. «Il y a sûrement d’autres sources que les textiles synthétiques, reconnaît Mark Anthony Browne, le premier auteur de l’étude, comme la fragmentation des sacs ou les particules plastiques présentes dans les produits de nettoyage. Des recherches doivent encore être menées mais les industriels du textile et de l’électroménager ainsi que les ! spécialistes des stations d’épuration doivent s’atteler au problème». Le consommateur pourrait, lui, préférer les matières naturelles comme le coton.

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