jeudi, mars 28, 2024

30 km/h en ville, pour redonner Vie à la ville

La rue n’est pas seulement un espace de circulation. C’est aussi et surtout un espace de vie et de convivialité. C’est pour rappeler cette évidence que le Collectif Ville 30 et plusieurs associations d’usagers de l’espace public lancent le « Manifeste pour une ville à 30km/h » à l’occasion des élections municipales. Leur but : instaurer le 30 km/h en ville, pour « redonner Vie à la ville ».

Le trafic routier accapare la plupart des centres villes où le piéton et le cycliste font figures souvent d’intrus. Alors que la mortalité sur les routes et autoroutes ne cesse de baisser, les accidents en ville tuent encore chaque jour les piétons qui s’y aventurent.

Anne Faure est la présidente de Rue de l’Avenir, une association qui s’attache à faire de la ville un lieu désirable. Elle rappelle que le 50km/h autorisé en agglomération reste la cause majeure des accidents graves.

© Collectif Ville 30
© Collectif Ville 30

 

A 30km/h, la distance d’arrêt est en moyenne de moins de 15 mètres, alors qu’elle se situe à 30 mètres à 50 km/h. Ce qui se traduit en statistiques : dans un choc à 50 km/h, un piéton a une probabilité d’être tué à 60 % ; à 30 km/h, ce risque tombe à 15 %.

Pour enrayer ce phénomène et redonner vie à la ville, le Collectif des Villes 30 et plusieurs associations militent pour que le 30km/h en ville devienne la règle, et le 50km/h l’exception sur les très grosses artères.

 

 

Ce 30km/h en ville est gage de sécurité accrue. Mais c’est aussi moins de pollution et de bruit, et une ville apaisée. Pour parvenir à instaurer ces Zones 30, des aménagements sont nécessaires. S’ils ont un coût, le bénéfice à en tirer est aussi à regarder de près. Car une ville plus apaisée est une ville où l’on a plaisir se promener, flâner, regarder, et où l’on se réapproprie aussi le commerce local.

Les premières Zones 30 sont apparues dans les années 80 en France, mais sont restées souvent limitées à certains quartiers. Le concept de Ville 30, appliqué à l’échelle de la ville, est né en Autriche il y a 20 ans et a gagné progressivement d’autres villes européennes, en Italie, en Allemagne, en Pologne ou en Espagne. En  France, c’est au début des années 2000 que les expériences se sont faites plus nombreuses. Fontenay aux Roses, Angers, Fontainebleau ou encore Lorient se sont engagées dans cette voie, avec un maitre mot : la pédagogie, pour que chaque habitant s’approprie ces nouvelles règles de déplacement.

Le bouleversement n’est évidemment pas le même selon la taille de la ville et sa configuration. Mais là où le processus a été engagé, les usagers de la rue y ont trouvé un certain nombre d’avantages, même si l’on trouve toujours des automobilistes agacés par ce qui s’apparente pour eux à une nouvelle entrave.

© Rue de l'avenir
© Rue de l’avenir

En pleine période électorale, il peut être difficile de vouloir contraindre l’automobiliste à lever le pied. D’où la nécessité, à l’image des villes ayant déjà franchi le pas,  de faire preuve de pédagogie avant de lancer les aménagements. Le « Manifeste pour une ville à 30km/h » est l’un des outils à disposition des futurs élus.

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