mardi, mars 19, 2024

Mourir et renaître

PGF FT300« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff.

De nombreux auditeurs de notre station ont porté un réel intérêt à la chronique « Mourir, puis donner la vie » et au « Jardin-Forêt de la Métamorphose » diffusée le 21 mai 2016 et encore disponible en podcast sur notre site.

sous-le-regardAujourd’hui, pour davantage illustrer cette chronique et, aussi, celle dévolue au remarquable essai « Sous le regard des dieux » de Christiane Desroches Noblecourt (Albin Michel) diffusée le dimanche 3 juillet 2016 et tout aussi disponible en podcast, voici un extrait qui corrobore la théorie et la pratique du cycle vie-mort-vie et où il est question de la symbolique funéraire égyptienne :

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« Sarcophagi », exposition au Musée du Cinquantenaire de Bruxelles, photo Pierre Guelff.
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« Sarcophagi », exposition au Musée du Cinquantenaire de Bruxelles, photo de Pierre Guelff.

« Représentés en momie, les shaouabti sont l’image lointaine du défunt en tant qu’Osiris qui flotte dans l’eau. L’inscription figurant sur la statuette précise que le défunt doit effectuer les travaux des champs. Pour que ce soit bien clair, il emporte avec lui sa houe pour bêcher et le sac de grains peint sur son dos. Mais que va-t-il faire ? Va-t-il fumer son narguilé pendant que ses domestiques et ses contremaîtres font le travail spirituel à sa place ? Tout cela est invraisemblable. Ce travail, assigné au mort, désigne certainement, d’une manière symbolique, l’énergie du mutant, la lente transmutation du cadavre en humus… (…) Les trépassés travaillent à la renaissance de l’Égypte. (…) Voilà sans doute pourquoi, dans la Vallée des Rois, certaines inscriptions traitaient Osiris de « pourri ». Tout cela se tient parfaitement. Osiris est « pourri » parce qu’il est en pleine germination. (…) Anubis est représenté par un chien aux oreilles pointues. On pense qu’il serait le prototype d’Horus. C’est lui qui préside à la transformation de la pourriture en un être renaissant. Il sert de catalyseur : la momie en décomposition va devenir soleil. Osiris pourrissant est aussi une graine porteuse de vie. (…) Le corps fait partie intégrante de la terre d’Égypte. Une fois mort, l’Égyptien redevient le corps de l’Égypte. »

Il reste, en ce XXIe siècle, à ce que le monde politique promulgue enfin une loi autorisant l’humusation et non seulement l’enterrement et la crémation.

 

 

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