jeudi, mars 28, 2024

La valse des arbres et du ciel de Jean-Michel Guenassia (Albin Michel)

« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff.PGF FT300

Il n’y a pas de hasard, dit-on. Ainsi, en pleine lecture de l’ouvrage consacré à Marguerite Gachet « La valse des arbres et du ciel » de Jean-Michel Guenassia (auteur du fantastique « Club des incorrigibles optimistes » ainsi que de « La vie rêvée d’Ernesto G. », également parus chez Albin Michel), ARTE diffusait au cœur de cet été 2016 un documentaire assez saisissant sous le titre « Le scandale impressionniste ».

Marguerite Gachet ? D’emblée, elle pose une question fondamentale (via l’auteur, bien sûr) : « Pourquoi les médiocres se croient-ils autorisés à dire n’importe quoi sur les génies ? » Pense-t-elle à Vincent Van Gogh lorsqu’elle évoque les génies ?

Alors, défilent quelque 300 pages d’un destin exceptionnel  raconté à la manière d’une enquête minutieuse, agrémentée de dialogues et d’extraits de presse de l’époque.

Marguerite Gachet, jeune peintre impressionniste qui cherche difficilement sa voie et qui vit l’enfer chez un père odieux et affairiste, explique que celui-ci veut la marier de force à un garçon fortuné, mais elle déclare : « Je ne serai jamais la propriété d’un homme. Je n’ai pas l’intention de changer de prison. »

DSC02784ft300Et puis, il y a Vincent Van Gogh qui, selon la jeune fille, pense à elle « avec autant de force que moi », alors qu’ils se donnent l’un à l’autre sans calcul ni esprit de retour, « uniquement pour le bonheur » (…) « Je ne veux rien d’autre de ma vie que rester à ses côtés, et l’aider, l’encourager dans cette voie, peindre jusqu’à ce que la mort nous sépare, l’aimer et être aimée de lui (…) Je vois au fond de son âme l’amour qu’il me porte… »

Qu’en pense Vincent Van Gogh ? « Il n’y a pas d’avenir pour nous (…) Je ne veux pas d’une histoire qui encombre ma vie (…) La seule chose dont j’ai envie, c’est de peindre, tout le temps… » Donc, amants mais pas mariés !

Le père de Marguerite découvre cette histoire et il bat sa fille, la séquestre.

Le temps s’écoule, « soixante ans ont passé et je me demande comment j’ai pu supporter cette violence… », déclare-t-elle.

À ce moment du récit, il en reste un tiers à lire, et, au risque d’en dévoiler l’épilogue, je ne peux plus que dire que cet ouvrage est bouleversant. Il est, selon moi, destiné à être un important succès de librairie mais, avant tout, une indéniable référence historique et un prodigieux éclairage sur un milieu artistique et des mécènes qui gravitent autour de lui.

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