samedi, avril 20, 2024

En plein débat sociétal : Histoire d’une femme libre

« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff.

À l’heure où le débat sociétal fait parfois rage, la lecture ou relecture de « Lou, histoire d’une femme libre » de Françoise Giroud paru chez Fayard en 2002, n’est pas vaine. Jugez-en.

Lou (1861-1937), d’une grande beauté et d’une intelligence supérieure, a fait dire à l’auteure ceci : « Jamais femme – que l’on a dite « féministe » n’a eu meilleur rapport de tendresse avec les hommes. À condition qu’ils ne la touchent pas. »

D’aucuns firent la morale à Lou. Elle répliqua : « Je ne puis vivre selon un idéal, mais je puis certainement vivre ma propre vie, et je le ferai quoi qu’il advienne. »

Hypothèse de Françoise Giroud : Lou aurait été victime d’un inceste en milieu familial dans son jeune âge, elle souffrait peut-être d’un début d’anorexie, mais, à l’âge de 35 ans, elle connut un changement radical. Elle n’exclut plus la sexualité masculine, semble s’en délecter, est enceinte, tombe d’un arbre, n’aura pas d’enfant. Accident ? Avortement provoqué ? Le mystère restera entier. Tout comme une seconde grossesse interrompue.

Lou part à la campagne avec tel homme, promet à un autre de l’épouser, fait tourner les uns et les autres en bourrique. Quand elle quitte Nietzsche, elle le laisse ruiné, quand elle congédie Rée, elle sait qu’elle le tue, quand elle abandonne Rilke, elle le poignarde.

Freud était ébloui par Lou : « Créature radieuse et intellectuellement étincelante », dit-il à celle qui devint son élève et s’établit même comme psychanaliste.

« Souvent, une femme libre est cruelle, spécifia Françoise Giroud. Ni modèle, ni exemple, Lou Andreas-Salomé, fut simplement pionnière dans l’art d’être soi », conclut  l’auteure.

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