vendredi, avril 19, 2024

Raoni : « Je vous délivre ce message, partagez-le ! » (Partenariat POUR)

Les ouvrages et documentaires filmés consacrés aux peuples dits premiers sont de plus en plus nombreux.
Dans la présente rubrique, il a déjà été question de Sagesses d’ailleurs de Frederika Van Ingen, un bestseller du genre, à présent, voici L’esprit sauvage du photographe Maurice Rebeix paru chez Albin Michel.
Lui, aussi, ne s’est pas contenté de consulter des essais sur la question ou de piocher sur internet et Wiklipedia pour produite son livre, il sillonne la planète depuis trois décennies à la rencontre des peuples autochtones, ceux dont les Occidentaux feraient mieux d’écouter les messages teintés d’une culture et d’une spiritualité qui feraient le plus grand bien à notre Société prétendue « civilisée ».
À vrai dire, elle a salopé la planète et sans remords poursuit le massacre et le pillage de ses richesses, même celles vitales, comme le bois en Amazonie.
Le livre de Maurice Rebeix est lourd de plus de quatre cents pages de témoignages, de déclarations comme celle-ci de Wabanakwut Kinew, Anishinaabé, un habitant d’une Première Nation concentrée autour des Grands Lacs canadiens et américains : « Les langues indigènes contiennent la compréhension du monde de nos ancêtres. »
J’ai aussi apprécié l’hommage rendu à l’agronome René Dumont qui, au mitan des années soixante-dix, sensibilisa les populations à l’écologie en véritable précurseur : « Avons-nous le droit de jouer sur des paris l’avenir de l’humanité ? »
Il ne fut guère entendu par les décideurs politiques et les industriels et les lobbyistes gravitant dans leur giron, au point que c’est une gamine de 16 ans, Greta Thunberg, qui dut, quatre décennies et demie plus tard, secouer les consciences.
Mais, Maurice Rebeix eut aussi l’excellente idée de demander à l’emblématique chef Raoni de préfacer son ouvrage.

En voici de très larges extraits qui, effectivement, devraient toucher de plein fouet lesdits décideurs et politiciens, mais, aussi chaque citoyen :

« Toute ma vie je me suis battu pour défendre notre forêt. Celle de mes ancêtres, où vit mon peuple et que nous devons protéger pour le futur de nos enfants.
D’année en année, je la vois de plus en plus attaquée. C’est notre avenir même qui est menacé. Les agressions contre nous se multiplient. Je suis très vieux à présent, mais je veux continuer à faire entendre ma voix. C’est l’avenir de toute l’humanité qui est en question. Pas seulement notre avenir, nous qui vivons dans cette forêt tropicale d’Amazonie, mais l’avenir de tous.
Que des Blancs commencent à penser comme nous, à voir le monde avec les mêmes yeux que nous, c’est un espoir pour nos peuples.
Que des Blancs peu à peu changent de mentalité, qu’ils cessent de penser au profit qu’ils peuvent tirer de la destruction de la forêt pour comprendre qu’elle est un être vivant, comme vous, comme moi, et alors nous pourrons continuer de vivre auprès d’elle, nous pourrons continuer d’apprendre d’elle, de nous soigner grâce à elle. Alors, nous pourrons à notre tour la soigner. Alors les choses pourront changer.
Il est temps de tous nous souvenir d’où nous venons en tant qu’êtres humains. Il est temps de nous rappeler que respecter la forêt, que respecter la terre de nos ancêtres, c’est respecter ce dont nous venons.
Je pense que la Terre va se révolter contre nous, les humains, si on ne fait rien. C’est le message que je veux délivrer au monde, partagez-le autour de vous. »

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