jeudi, mars 28, 2024

Se convertir en agriculture bio pour préserver l’eau

Direction la Basse Normandie cette semaine, et plus précisément dans le bassin de la Rouvre.

Depuis plusieurs années, les eaux de cet affluent de l’Orne sont périodiquement affectées par des teneurs en pesticides qui dépassent les seuils de potabilité pour l’alimentation humaine. Les analyses régulières de la DDASS montrent que les taux sont particulièrement forts en période de traitement des cultures et après de fortes précipitations. Dans ce bassin faiblement peuplé et industrialisé, la pollution est d’abord d’origine agricole.

En 2005, la Fédération Régionale des CIVAM, les Centres d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural, a entrepris d’inciter une dizaine d’agriculteurs à changer leur système d’exploitation. En partenariat avec l’Agence de l’Eau Seine Normandie, la Fédération a proposé aux exploitants d’opter pour une mutation globale de leurs pratiques. Du diagnostic à la réalisation, les volontaires ont été accompagnés tout au long de leur démarche.



Fabienne Bois est la directrice de la Fédération Régionale des CIVAM.

« L’idée principale de cette action est d’avoir une approche globale de la réduction des pollutions de l’eau liées aux activités agricoles en faisant évoluer la conduite des systèmes vers des systèmes fourragers à base d’herbe économe et autonome. Pour cela, l’action mise en place consiste à faire un diagnostic de l’exploitation puis identifier des pistes d’évolutions vers un système d’agriculture durable tout en analysant la faisabilité technique et économique. Le diagnostic de l’exploitation permet de faire l’état des lieux du fonctionnement de l’exploitation et les propositions formulées concernent la conduite globale de l’exploitation en s’interrogeant sur l’assolement, les niveaux de production, les conduites des cultures… tout en préservant la rentabilité de la ferme. Il s’agit d’une première expérience dans ce domaine en Basse Normandie. En effet, les actions généralement menées pour la protection de l’eau ne ciblaient qu’une partie des pratiques des éleveurs (hormis les mises aux normes) ou une petite partie de l’exploitation (parcelles à proximité directe du captage), alors qu’ici, c’est une remise en question de la globalité du fonctionnement de l’exploitation qui est proposée »

Sur les 10 agriculteurs « pilotes », 7ont déjà profondément modifier leurs pratiques. Une exploitation est même totalement convertie au bio.

Ces expérimentations vont servir de référence pour permettre de développer ce type d’action sur tout le territoire bas-normand, avec, comme clef d’entrée, la protection de la ressource en eau.

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