jeudi, mars 28, 2024

L’homme à la carrure d’ours de Franck Pavloff (Albin Michel)

« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff.

C’est un roman de « terroir » particulier que « L’homme à la carrure d’ours » de Franck Pavloff édité chez Albin Michel.

Ici, pas question de vignes, de fermes dans la montagne, de grillons, de mistral, de lavande, ou, de sagas et de légendes auvergnates, ardennaises ou bretonnes, mais de « trous dans la banquise par où les phoques respirent. »

On est dans le Grand Nord, où des puits de mines ont été brutalement murés il y a plusieurs décennies, où sévissent des tempêtes polaires dévastatrices, où des fjords avaient été transformés en poubelles et des galeries souterraines bourrées de déchets d’origine inconnue…

Un véritable territoire maudit, en somme. « Une région à haut risque », avaient décrété les autorités qui, à l’heure actuelle, c’est-à-dire à celle décrite par l’auteur pour camper son récit, maintiennent leur décision en bouclant encore, sous haute surveillance, cet espace de Laponie, autrement appelé la « Zone », ancien lieu d’une activité industrielle intense. Il y a même été strictement interdit de pêcher et les anciens travailleurs tentent de survivre dans cet univers en ruine et d’irradiations assassines !

Certaines personnes perdirent du sang noir, crachèrent des glaires sanguinolentes, exhalèrent une sueur acide, beaucoup furent emportées par un mal foudroyant, d’autres subsistent vaille que vaille dans la terreur, recluses comme des parias, entourées de gardes armés jusqu’aux dents, de miradors et de barbelés.

Parmi elles, Kolya, un vieux sculpteur, et Lyouba, une jeune femme, qui ont osé franchir les limites de la « Zone » car, « qui craint les gardiens leur donne vie » et « qui piétine la terre sans avancer creuse les fondations de sa prison ».

Elle rêve de galeries commerçantes fleuries, de rires d’enfants… Quels enfants, au juste ? N’est-elle pas la dernière personne née, il y a vingt ans, dans cet endroit sordide ?

Lui, il vit ses derniers instants, frappé par la maladie.

Et puis, venu de nulle part, voici l’« étranger » qui débarque dans l’histoire, alors que Lyouba doit donner une descendance aux reclus qui ne cessent de la violer…

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