vendredi, mars 29, 2024

Un Plan Vélo qui manque de souffle

La pente est encore raide pour les cyclistes de tous les jours. C’est la conclusion qu’on peut tirer après l’annonce du Plan Vélo national annoncé par le ministre des transports fin janvier.

Thierry Mariani a déçu la communauté des pratiquants en rejetant la mesure phare demandée depuis des années, à savoir la défiscalisation des indemnités kilométriques que les entreprises pourraient verser à leurs salariés.

Il s’agirait d’une prime d’environ 20 cents du km parcouru chaque jour par un employé pour se rendre au travail, soit une centaine d’euros pour quelqu’un qui habite à 10km de son entreprise.

Une prime exonérée d’impôts, qui favoriserait véritablement le passage du plus grand nombre vers le vélo quotidien et réduirait bien entendu l’usage de la voiture.

Seulement le ministre n’a pas validé cette mesure, tout juste l’a-t-il renvoyé à l’étude.

Même chose pour l’exonération fiscale des entreprises qui mettraient des vélos à disposition des salariés. En ces temps préélectoraux, l’heure n’est pas aux cadeaux fiscaux.

Seulement pour faire décoller la pratique quotidienne du vélo en France, il va bien falloir faire des efforts budgétaires.

Si l’objectif du gouvernement est réellement de faire passer la part du vélo de 3 à 12 pour cent dans les moyens de transports d’ici 2020, cela n’est pas suffisant.

Les mesures phares étant absentes, regardons sans trop de pessimisme ce qu’il reste dans ce fameux plan Vélo.

Pour éviter les vols, les garages à vélo vont devenir obligatoires dans toutes les constructions neuves à raison de 15m² pour 10 appartements T3.

En termes de circulation pure, une mesure sort véritablement du lot : celle qui, lorsque le « tourne à droite » est signalé, permet de tourner à droite à un feu rouge, tout en cédant le passage aux piétons.

Ce tourne à droite est matérialisé par un panneau triangulaire avec un vélo et une flèche à droite, ou un feu jaune clignotant qui ont été l’objet d’un décret paru le 12 novembre 2010.

Thierry Mariani a promis que l’arrêté officiel verrait le jour sous peu.

Sur le plan budgétaire, l’État va faire passer de 3 millions à 4,5 millions d’euros sa contribution au développement du réseau des véloroutes et des voies vertes. Une bonne nouvelle, mais qui ne s’intéresse pas au cœur du problème de la pratique cycliste, celle liée au déplacement quotidien pour se rendre au travail.

Il est aussi question d’un éventuel crédit d’impôt pour l’achat d’un vélo à assistance électrique, tel que l’ont fait certaines collectivités locales ; mais on voit bien que les fonds budgétaires ne sont pas là pour le vélo, et que c’est encore un futur très hypothétique.

La France peut continuer à faire cocorico en se plaçant 3ème pays européen en nombre de pratiquants, car en faisant aussi peu pour faire évoluer sa pratique, l’état peut déjà se réjouir d’avoir une population cycliste très motivée.

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