vendredi, mars 29, 2024

Pour ou contre les transports en commun gratuits ?

Est-ce que ça marche les transports en commun gratuits ?

En France il y a eu des expérimentations faites depuis une dizaine d’années, dans des villes de plus ou moins grande taille.

La première à s’être lancée dans cette aventure, c’est Châteauroux.

Le maire UMP de la ville Jean-François Mayet a su faire accepter cette petite révolution dans son agglomération de 74 000 habitants.

Depuis 11 ans, ses autobus circulent sans que personne n’oblitère le moindre ticket pour les emprunter. Cela se traduit par un service de 7h à 20h de 34 bus dans les 12 communes de l’agglo.

Etant donné que les transports en commun étaient délaissés par les habitants, son idée a redynamisé la fréquentation, qui a progressé de 81 pour cent en une année d’exercice, à la surprise de tous.

Mais cette hausse de fréquentation n’apporte pas de rentrées financières ; donc la question est : comment ce modèle de gratuité peut-il tenir à la longue ?

La mise en place de la gratuité supprime certains coûts, tels que la fabrication des billets, des composteurs et des contrôles.

A Châteauroux, les billets et abonnements rapportaient 430 000 euros, mais le fait de ne plus fabriquer les tickets, et les gérer au niveau commercial a fait faire 130000 euros d’économies. Sur un budget de fonctionnement de 2.7 millions d’euros, le choix a été vite fait tant il a permis la dynamisation de la fréquentation, ce qui est l’objectif recherché en premier.

Il faut aussi compter sur la participation des entreprises présentes dans les territoires desservies par les transports en commun.

Dans l’expérience menée depuis trois ans dans l’agglomération d’Aubagne, le versement transport, c’est-à-dire la taxe que payent les entreprises est passé de 0.6 à 1.8 pour cent, ce qui a été suffisant pour que les recettes de billetterie deviennent inutiles.

D’ailleurs, selon le site Terraeco.com, les employeurs disent être satisfaits de participer car les salariés seraient moins fatigués que s’ils venaient en voiture, et sont plus efficaces.

L’idée que la gratuité impliquerait une hausse du vandalisme est aussi battue en brèche : à Aubagne aucun bus n’aurait été vandalisé depuis le début de l’expérience.

La gratuité dans les transports pour les grandes agglomérations est plus compliquée, car souvent elles ont un réseau de métro ou de tram à exploiter bien plus coûteux que les réseaux d’autobus.

Dans une interview donnée au journal le monde, l’expert en transports Bruno Cordier, directeur du bureau d’études Adetec, explique que « la meilleure alternative est la tarification sociale », c’est-à-dire une tarification calculée sur les revenus d’une famille.

Gratuité pour les petites agglomérations, tarification sociale pour les plus grandes, les alternatives sont là, voilà une grande avancée pour les transports en commun, à suivre.

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