jeudi, mars 28, 2024

des villes agissent pour préserver l’agriculture périurbaine

Selon une étude le l’INSEE, les aires urbaines de Lyon, Bordeaux, Nantes et Rennes se sont étalées de 50% en dix ans.

À la croisée des enjeux alimentaires, environnementaux, sociaux et d’aménagement du territoire, l’agriculture en zone péri-urbaine est précieuse. La pression foncière est énorme sur cette agriculture pratiquée aux abords immédiats des villes, mais des leviers d’action existent, en particulier au niveau des collectivités territoriales.

C’est le cas de la Ville de Blagnac (près de Toulouse) qui préempte les terres agricoles mises en vente qui ne sont pas convoitées par un maraicher. Aujourd’hui ce sont 6 hectares de terres cultivées qui appartiennent à la ville.

Pascal BOUREAU, l’Adjoint en charge de l’environnement et du cadre de vie à la Mairie de Blagnac nous présente dans cette chronique cette action volontariste de maintien d’une agriculture péri-urbaine dans le Grand Toulouse.

L’objectif étant de maintenir la vocation initiale de cette zone maraichère en bord de Garonne pour rapprocher les lieux de production et de consommation, tout en luttant contre la spéculation foncière sur les terres agricoles (la Région Languedoc Roussillon a perdu 31 % de ses exploitations agricoles en 12 ans et les surfaces maraîchères ont diminué de 30% alors que la population augmente).

Les résultats aujourd’hui sont palpables :

– l’ESAT « l’Arche en pays toulousain » utilise une partie des terres pour produire fruits et légumes dans une logique d’insertion professionnelle de personnes handicapées

-80 jardiniers amateurs, vivant dans des appartements, cultivent leur parcelle au sein des jardins familiaux de la ville

– L’acquisition de terres formera prochainement des parcelles suffisamment grande pour permettre à un ou plusieurs jeunes maraichers de s’installer. Des produits de maraichers locaux (salades, choux, carottes…) alimentent déjà la cantine scolaire et le restaurant municipal. Une AMAP de 80 membres s’est aussi constituée autour de ce projet.

A terme un hangar de stockage et de distribution sera créé pour permettre la distribution directe des produits aux consommateurs locaux.

Les communes et les collectivités locales sont donc au premier plan pour préserver l’agriculture en zone périurbaine et la protection des terres agricoles. Elles définissent les plans locaux d’urbanisme et les zones d’Agriculture Protégées, elles ont aussi et surtout le droit de préemption…. A l’instar de Blagnac, elles peuvent agir ainsi tout à la fois sur :

– l’aménagement du territoire et la qualité de l’alimentation

– L’impact environnemental en limitant le transport de produits entre les producteurs et les consommateurs

– l’insertion sociale et économique de personnes en difficulté

La Foncière Terre de liens (c.f chronique du 5 août dernier) lutte aussi contre cette spéculation sur le foncier agricole en achetant des fermes grâce à l’épargne des citoyens. Une aide précieuse à l’installation de jeunes agriculteurs bio.

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