jeudi, mars 28, 2024

L’intelligence des animaux, de François Sigaut aux éditions IBIS PRESS

*Charles-Georges
Leroy,* voici un nom qui, hormis dans le monde de l’éthologie, ne
renvoie que peu d’entre-nous à une quelconque référence.
Et pourtant, en son temps, le 18ème siècle, il marqua la communauté
scientifique avec ses remarquables travaux sur les comportements
animaux, précurseurs d’une science devenue l’éthologie.

Quand *François Sigaut,* essayiste passionné de vie animale, croisa le
naturaliste et lieutenant des chasses royales de Versailles et de Marly,
dans les cartons d’un bouquiniste aux puces de Montreuil, une aventure
à la frontière des lettres et des sciences commença.

Sans doute premier naturaliste à ainsi étudier le comportement animal et
à le décrire en des termes que l’éthologie moderne reconnaît
aujourd’hui comme siens, Charles-Georges Leroy, pourtant reconnu pas
ses pairs, s’évapora des bibliothèques et sombra dans l’oubli.

Un oubli purement hexagonal, puisque la seule thèse jamais soutenue sur
Leroy le fut en Allemagne, et que la seule édition critique de ses
lettres est anglaise.

Un oubli réparé puisque désormais, tout un chacun a le loisir de
découvrir ses textes dans l’ouvrage de François Sigaut.
Des textes qui nous entraînent dans un double voyage.

Dans le temps d’abord, où l’on découvre un français aussi désuet que
précis, d’une étymologie sans faille soutenant à la fois l’idée et la
description.

«  »

Dans les forêts du 18ème siècle ensuite, les observations de Leroy se
bornant aux espèces qu’il connaissait pour les côtoyer et qu’il avait
étudiées dans des environnements différents.
Ainsi, il écrivait à propos des loups et des renards :

/« Dans la jeunesse, l’imprudence et l’étourderie leur font faire
beaucoup de fausses démarches ; ensuite les périls auxquels ils sont
exposés leur causent une frayeur qui souvent égare leur jugement, leur
fait regarder comme dangereuses toutes les formes inconnues, attache
l’idée abstraite du péril à tout ce qui est nouveau et les jette par
conséquent dans la chimère.
Les vieux loups et les vieux renards, que la nécessité a mis souvent
dans le cas de vérifier leurs jugements, sont moins sujets à se laisser
frapper par de fausses apparences, mais plus précautionnés contre les
dangers réels./
/Comme une crainte déplacée peut leur faire manquer leur nuit et les
réduire à une diète incommode, ils ont un grand intérêt à observer.
L’intérêt produit l’attention, l’attention fait démêler les
circonstances qui caractérisent un objet et le distinguent d’un autre :
la répétition des actes rend ensuite les jugements aussi prompts et
aussi faciles qu’ils sont sûrs. Ainsi les animaux sont perfectibles ;
et si la différence de l’organisation met des limites à la
perfectibilité des espèces, il est sûr que toutes jouissent jusqu’à un
certain degré de cet avantage, qui doit nécessairement appartenir à tous
les êtres qui ont des sensations et de la mémoire. »/

*L’intelligence des animaux, de François Sigaut aux éditions IBIS PRESS
est incontournable pour tous ceux qui souhaitent mieux comprendre la
condition animale, dans une période où elle est parfois résumée à
l’usage et à la valeur marchande de nos amis les bêtes.*

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