jeudi, mars 28, 2024

Brittany Ferries fait construire un bateau écolo

Avec sa marinière sur les épaules et un large sourire jusqu’aux oreilles mais sans la pipe du capitaine Haddock, Arnaud Montebourg saute de joie quand il apprend la nouvelle : le chantier naval de St Nazaire va construire un énorme bateau écolo. Pensez donc, le communiqué de la Brittany Ferries, commanditaire du navire, évoque 2,6 millions d’heures de travail, soit environ 500 emplois pendant 2 à 3 ans. Pour un ministre du redressement productif, c’est une aubaine, que dis-je, un tour de grand huit gratuit valable jusqu’à la fin du mandat de tout l’équipage socialiste !
Le nouveau bateau de la Brittany Ferries est plutôt du genre costaud. Baptisé Pegasis, il fera 210 mètres de long pour 31 mètres de large. Il pourra transporter 2400 passagers et comprendra 675 cabines, pour une vitesse de croisière de 24,5 nœuds. Il pourra transporter 2.600 personnes, quarante remorques et 650 voitures.
Ceci étant dit, j’aimerais m’arrêter sur les qualités écologiques de ce navire. Déjà, sous ce nom, Pegasis, se cache un acronyme technique ! Power Gas Innovative ship, car c’est un bateau qui va carburer au gaz naturel liquéfié. Jean-Marc Roué, président de la Brittany Ferries, dans les colonnes du journal La Croix : « Il s’agit d’une solution d’avenir pour répondre à l’évolution de la réglementation internationale MARPOL VI et à la raréfaction des ressources pétrolières » (Marpol, c’est la convention internationale sur la pollution maritime). Jean-Marc Roué a aussi détaillé que cette nouvelle motorisation allait réduire considérablement les rejets de souffre, ce qui répond aux attentes de l’union européenne pour 2015.
Rappelons que les ferries fonctionnent aujourd’hui au fioul lourd et qu’il n’existe pas d’autre solution tenable que le passage au gaz naturel liquéfié pour réellement réduire la pollution. Rappelons que le transport maritime ne représente que 3% des émissions polluantes dans le monde, soit 5 fois moins que le transport routier et 13 fois moins que le transport aérien.
Pour ce projet avant-gardiste Pegasis, le chantier naval de st nazaire va construire des moteurs éliminant presque les émissions d’oxydes de soufre et de particules fines, réduire de 80% celles d’oxydes d’azote et de 20% celles de CO2.
Les moteurs du Pegasis sont de type hybride diesel – gaz électrique. Ils vont devoir prouver leur efficacité sur ce type de navire de taille importante.
Côté économique, la compagnie Brittany ferries compte sur un regains d’intérêt de sa clientèle grâce au verdissement de sa flotte. Le patron de la compagnie Vicking Line, qui a elle aussi fait construire un ferry carburant au gaz naturel liquéfié a vu une hausse de 60% du nombre de ses passagers sur ses liasons entre la Suède et la Finlande. Mais attention toutefois préviennent certains écologistes : le développement massif de la filière gaz pourrait faire perdre l’avantage économique de ce mode de propulsion. Preuve encore une fois que l’argument écolo a un impact énorme sur les consommateurs que nous sommes, restons vigilants.

Mais cela devance même les normes européennes à venir pour le CO2, l’oxyde d’azote et les particules fines.

1 COMMENTAIRE

  1. Merci pour cette chronique intéressante,

    Une question toutefois ;
    « Le développement massif de la filière gaz pourrait faire perdre l’avantage économique de ce mode de propulsion. » – > Pourquoi ?

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.