jeudi, mars 28, 2024

Sur les pas et dans les pages de Victor Hugo (9)

« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff.

 Et voici encore une chronique dévolue à Victor Hugo et à ses pérégrinations touristiques ou forcées par l’exil, voici un petit florilège de ses propos, quand bien même ceux-ci ne furent pas toujours d’une grande précision géographique:

Verviers

 Visiteur attentif et critique de la Belgique, Victor Hugo a visiblement été séduit par la région baignée par la Vesdre et ses environs : « La Vesdre est une rivière-torrent qui descend de Saint-Cornelis-Munster, entre Aix-la-Chapelle et Düren, à travers Verviers et Chauffontaines, jusqu’à Liège, par la plus ravissante vallée qu’il y ait au monde. Dans cette saison, par un beau jour (le 4 août 1838), avec un ciel bleu, c’est quelquefois un ravin, souvent un jardin, toujours un paradis. Entre Chauffontaines et Verviers la vallée m’apparaissait avec une douceur virgilienne. »

 Huy

 Victor Hugo apprécia beaucoup le site de Huy qu’il appela « Fille de Meuse »,

Montaigle

 Ici, un château s’est lentement construit et fit partie d’une véritable ceinture de protection du Comté de Namur contre la Principauté de Liège. Sa construction en hauteur en fit un modèle qui, en principe, ne devait jamais être pris d’assaut. Au XVe siècle, Montaigle devint fonction résidentielle, puis, à nouveau, forteresse sous la férule de Philippe le Bon, duc de Bourgogne. À présent, dans des ruines merveilleuses, où fleurit bon une légende, on entend encore Victor Hugo s’y exclamer lors de sa visite le 19 août 1863 :

« Pareilles ruines sont admirables et son puits est extraordinaire, je l’ai même entendu rire. »

La légende intéressa aussi l’écrivain, je n’en doute pas :

– Au début du XIIIe siècle, la famille du seigneur de Berlaymont prit possession du site. Un jour qu’il rentrait chez lui, Gilles, le fils du châtelain rencontra Midone, une splendide jeune fille aux longs cheveux blonds. Leurs yeux se croisèrent et ce fut aussitôt le coup de foudre. Midone, était la fille du seigneur de Bioul, mais une haine implacable séparait les deux familles.  Aveuglé par la rage à l’annonce du mariage de sa fille avec un Berlaymont, le sire de Bioul proféra de sérieuses menaces. Averti par un moine-chapelain, le seigneur de Berlaymont demanda à son fils de réunir les soldats et de se rendre dans la plaine pour arrêter leurs adversaires. Au moment du départ, Midone supplia Gilles d’épargner son père : « Je vous le promets, sauf si j’y suis forcé », lui répondit-il. Le choc fut impitoyable et, fidèle à sa promesse, Gilles évita de rencontrer son beau-père. Malheureusement, le face-à-face s’approcha et Midone vit le drame se préparer. Elle arriva au champ de bataille pour arrêter le massacre et, à la vue de sa fille, le sire de Bioul n’hésita pas un instant : il la tua d’un coup de massue dans la nuque. Révoltés par ce geste crapuleux, les soldats des deux camps baissèrent leurs armes. C’est alors que Gilles s’avança vers le sire de Bioul et après un rapide duel le décapita d’un coup d’épée vengeur. Quelques temps plus tard, Gilles de Berlaymont quitta le pays et partit pour la Croisade dont il ne revint jamais. Il se dit que, parfois, on entend les pleurs de Midone dans les ruines…

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