jeudi, mars 28, 2024

La justice climatique s’invite dans les tribunaux

Les conséquences du changement climatique se font, d’année en année, de plus en plus prégnantes. Face à ces dérèglements, nous ne sommes pas tous égaux, suivant où nous nous trouvons sur la planète. Certains états, n’agissent pas, ou trop peu, par incapacité ou par absence de volonté. Mais des associations commencent à entreprendre des actions en justice contre les réfractaires.

Les phénomènes climatiques extrêmes se multiplient. Qui sont les principales victimes du changement climatique ?

« Dernièrement, nous avons eu des grosses vagues de chaleur en métropole. La canicule a été atteinte. Mais ce type d’évènement arrive de plus en plus un peu partout à la surface du globe, avec des sécheresses importantes associées. On peut en trouver de plus en plus dans les pays du Nord. Mais dans les pays du Sud, au Sahel ou au Brésil, dans la région de Sao Paulo, par exemple, on a des épisodes de sécheresse pluriannuels qui sont importants et posent de gros problèmes aux populations locales. Une étude montre que les vagues de chaleur sont meurtrières pour les populations, principalement pour les pays du Sud, du fait du réchauffement climatique. On estime qu’à l’horizon 2100, 75% de la population mondiale serait menacée par ce type d’épisodes caniculaires meurtriers. »

Le paradoxe, c’est que les principales populations touchées par les effets du changement climatique vivent dans des pays qui sont de très petits émetteurs de gaz à effet de serre. Peut-on parler d’injustice pour ces pays en insécurité climatique ?

« Oui. Si on regarde les émissions cumulées depuis 1850, début de la révolution industrielle, les trois quarts des émissions de gaz à effet de serre sont issus des pays du Nord, c’est-à-dire l’Amérique du Nord (Canada, Etats-Unis), l’Europe et la Russie. Le reste, 25%, c’est très peu du côté de l’Afrique ou de l’Amérique latine, ou en Asie. On voit que la responsabilité des pays du Nord est très importante, puisque ce sont les gaz à effet de serre qui provoquent le réchauffement climatique, alors que les conséquences de ces changements vont avoir lieu davantage sur les pays du Sud et les populations les plus pauvres. Une étude de la Banque mondiale et une autre de la FAO montrent que les populations les plus vulnérables, les plus proches des problèmes de nutrition, sont les premières touchées par les conséquences du réchauffement climatique. »

Le constat que vous faite est que la responsabilité des pays dit  « développés » est grande. Il y a pourtant eu l’accord de Paris, mais est-ce réellement suffisant ?

« L’accord de Paris n’est clairement pas suffisant, d’abord en ce qui concerne les contributions de chaque pays et en particulier des pays riches. On voit, avec le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris, qu’il va falloir accentuer, notamment en Europe, nos efforts pour agir contre le réchauffement climatique. Mais ce qui est intéressant, c’est que, progressivement, on fait entrer dans le droit, le droit de l’environnement. On développe des outils juridiques, au niveau mondial par les accords internationaux, mais aussi au sein des états eux-mêmes, pour promouvoir la lutte contre le réchauffement climatique. Il y a un certains états qui se prennent les pieds dans le tapis avec des associations qui attaquent en justice pour que ces états agissent davantage. Ces associations considèrent que l’inaction contre le réchauffement climatique est une atteinte grave aux droits de l’Homme, au droit à la vie, sachant que les conséquences seront extrêmes. »

Parmi ces pays, les États-Unis se voient déjà convoqués devant la justice par des associations pour répondre de leur attitude passive devant le réchauffement climatique. C’est ce que nous verrons cela la semaine prochain.

Pour aller plus loin :

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=rCpxspMmW5k]

 

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