jeudi, mars 28, 2024

Les Demoiselles de Beaune de Karine Lebert (Les Presses de la Cité)

« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff.

Balbine, l’héroïne du remarquable roman à connotation historique « Les Demoiselles de Beaune » de Karine Lebert (Les Presses de la Cité) eut une enfance se déroulant principalement à la ferme et aux vignobles familiaux. Cependant, elle y avait appris la lecture, l’écriture et le calcul grâce à sa mère, Marguerite, alors que dans les environs des files de chariots s’étiraient pour amener les matériaux nécessaires à la construction des hospices de Beaune, en ce XVe siècle.

À quoi cela peut-il servir à une fille de vigneron de savoir lire le latin ? demanda Achille, le beau-père, Marguerite ayant perdu son premier mari,  un noble, victime de la peste.

Tous mes enfants sauront lire, parce que c’est ça qui distingue l’homme de la bête, répondit-elle.

 

Balbine fut ensuite initiée au filage, au tricotage, à la broderie, au tissage, à la couture.

Mais, en dehors de la ferme et des vignobles, Achille était aussi un artisan hors pair. Balbine assistait souvent à l’assemblage des tuiles vernissées qui commençaient à orner la vaste toiture des hospices et elle était fière d’y voir son beau-père œuvrer avec dextérité.

À l’inauguration du bâtiment, Balbine, invitée avec les siens par son oncle Guillaume, prit la décision d’aider et de soigner les malades. Non pas en tant que religieuse, mais comme dame hospitalière.
Elle fit son apprentissage auprès d’un prêtre féru de plantes médicinales officiant au château d’oncle Guillaume, où elle fut accueillie avec chaleur mais, avec trop d’envie, disons charnelle, de la part de son autre oncle, Audouin.

Et, on lui apprendra aussi les bonnes manières, s’exclama sa tante Hermione. Ne pas se racler la gorge avant de parler, par exemple.

 

La jeune et jolie paysanne rougit de confusion. En revanche, elle fut complètement décontenancée et déchirée moralement et physiquement quand oncle Audouin la surprit dans sa chambre occupée à prendre un bain…

Les trois cents pages suivant cette première partie évoquent l’engagement de Balbine aux hospices à l’âge de 18 ans et le fameux destin qui s’en suivra.

Sans conteste, la force d’allier des aspects romanesques, de terroir et humains fait de ce roman une référence au sujet de cette Bourgogne historiquement marquante.

Ainsi, y lit-on : « La vie file et se meurt, les pierres restent… », comme celles des hospices de Beaune.

Et, ajoutons, comme divers secrets de famille qui ne se dévoilent même pas sur un lit d’agonie afin de protéger certains proches que l’on aime…

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