jeudi, mars 28, 2024

100 mots pour contrer la rumeur

 

Littérature sans Frontières est une chronique de Pierre Guelff.

Pour présenter cette chronique intitulée « 100 mots pour contrer la rumeur », je paraphrase quelque peu le titre de l’ouvrage « Les 100 mots de la franc-maçonnerie » d’Alain Bauer, ancien Grand maître du Grand Orient de France, et de Roger Dachez, président de l’Institut maçonnique de France, essai réédité dans la célèbre collection « Que sais-je ? » des « Presses Universitaires de France ».

Ils l’ont signé en commun et cheminent vraiment à l’essentiel en expliquant le vocabulaire propre à cette philosophie non dogmatique discrète et, de la sorte, cassent maintes rumeurs, dont la tristement et récurrente théorie du « complot judéo-maçonnique ».

Ainsi, pour contrecarrer tous les fantasmes, descriptions simplistes et erronées, approches réductrices, les avis hostiles, les portraits contradictoires…, rien de tel qu’une attitude pédagogique pour expliquer que la franc-maçonnerie est « un univers de valeurs et de culture où il appartient à chacun de se construire et, ce faisant de contribuer à édifier la cité humaine. »

Si cet ouvrage s’adresse principalement aux profanes, je pense que certains francs-maçons peuvent aussi y relire, disons, leurs classiques, ne fût-ce que pour leur rappeler, si besoin est, qu’en 2017, on célébrait non pas le 300e anniversaire de la franc-maçonnerie, mais le 300e anniversaire de la franc-maçonnerie spéculative, car, exemple parmi d’autres, ses trois grades symboliques (apprenti, compagnon et maître) « sont des héritages directs de la tradition opérative ».

Alain Bauer et Roger Dachez (Photos France 5 et Babelio)

Alain Bauer et Roger Dachez le rappellent de manière explicite : « La franc-maçonnerie, de même qu’elle emprunte aux ouvriers des cathédrales la symbolique de leurs outils, s’est inspirée de l’Ordre du Temple – dont elle ne dérive en rien – pour faire revivre les valeurs chevaleresques. En effet, de même qu’ils ont voulu être les ouvriers de l’esprit, les francs-maçons spéculatifs ont très tôt souhaité devenir aussi des chevaliers de l’idéal. » Mais, insistent les auteurs, « ne confondons pas le modèle et l’origine ».

Autre précision notoire, la symbolique maçonnique a également emprunté des apports significatifs à l’alchimie : « Le travail alchimique est une allégorie de l’Initiation ». Pierre philosophale, athanor, cabinet de réflexion, quelques hauts grades, rites… convergent vers la transformation fondamentale dans la quête spirituelle et l’édification d’une société humaine. Et puis, ajoutent les auteurs, « la face spirituelle et mystique des Lumières s’est aussi exprimée dans la franc-maçonnerie ».

Puisqu’il est question d’Initiation, pour Alain Bauer et Roger Dachez il s’agit « d’un engagement intellectuel et moral, parfois, une voie spirituelle, d’où l’émergence du concept de spiritualité maçonnique ou laïque. Tout le contraire de la certitude dogmatique et de la soumission religieuse. » Pour d’aucuns, cette expérience humaine, dont la vérité est inscrite dans le cœur de chaque maçon, est le seul et véritable secret maçonnique et le fondement de la fraternité.

Je termine cette chronique par cette mise au point de la part des auteurs : « La fraternité vécue au quotidien par les Sœurs et les Frères est pour eux une valeur humaine qu’ils mettent en pratique, sans pour autant ignorer les fausses sœurs et les faux frères et les quelques crapules qui se glissent dans leurs rangs et n’y ont pas leur place. »  République des petits copains et affairistes y compris. Cela méritait aussi d’être spécifié.

Musique : La Flûte enchantée de Mozart, Orchestre symphonique Joseph-François Perrault de Montréal, 1011, youtube.

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