jeudi, mars 28, 2024

POUR des lectures citoyennes : « L’impératif de désobéissance » de Jean-Marie Muller (Le Passager clandestin) 2/4

« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff.

« L’impératif de désobéissance » de Jean-Marie Muller (Le Passager clandestin) ne se résume pas une seule chronique tant cet essai est dense d’informations et de faits historiques avérés.

Avec cette deuxième rubrique, nous voici en compagnie de celui qui délivra de manière non violente l’Inde du joug colonialiste anglais, Gandhi. Pour lui, le refus de coopérer avec l’injustice était à la fois une exigence éthique qui obligeait l’individu à ne pas être lui-même complice du mal, et un principe stratégique qui lui permettait de lutter contre l’injustice. « L’exigence de la conscience doit primer la contrainte de la loi. La vertu cardinale du citoyen n’est pas l’obéissance, mais la responsabilité. La désobéissance civile est une révolte sans aucune violence. »

Argument récurrent : nous serions tous nazis s’il n’y avait pas eu l’intervention des Alliés et des résistants ! Réponse : des exemples de désobéissance civile organisée rigoureusement et soutenue par la majorité de la population, démontrent que la dictature de l’occupant allemand, malgré des tentatives, parfois violentes, de soumission à ses directives, connut des échecs retentissants : tels, 1.100 professeurs norvégiens résistants pacifiquement par des déclarations publiques « qu’ils n’enseigneraient pas quoi que ce soit qui violerait leur conscience », tels des policiers français sous le même occupant nazi ne collaborant pas aux rafles de juifs et, à Nancy, par exemple, en sauvant 350 d’entre eux de l’Holocauste.

Cette chronique se réalise en partenariat avec l’hebdomadaire POUR.

Bien plus tard, les plus hautes autorités françaises rendirent hommage à ces policiers pour, je cite « leur courage contre la passivité, la docilité et l’obéissance aveugle ». En somme, ces hauts représentants de la République firent l’éloge de la désobéissance civile !

En d’autres termes, il y a la possibilité de désobéir à un ordre illégitime, quelle que soit sa légalité. C’est un principe moral fondamental de devoir désobéir à des ordres indignes. La justice, c’est plus que la légalité !

Ainsi, ce qui est légal n’est pas obligatoirement légitime, sans oublier le principe de précaution ou de protection trop souvent ignoré ou, tout simplement, refusé.

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