vendredi, mars 29, 2024

Kurdistan irakien : l’enfance est un droit

Favoriser la résilience et resocialiser les peuples déracinés, c’est l’objectif de la Fondation France Libertés qui mène un programme d’éducation et de formation au sein des camps de réfugiés au Kurdistan irakien. Plus de deux millions de réfugiés et de déplacés fuyant les conflits, dont 500 000 enfants, ont trouvé refuge sur ce territoire.

Pour endiguer les traumatismes et donner espoirs à ces populations d’un retour à une vie équilibrée, la Fondation organise depuis deux ans des activités pédagogiques pour les enfants et forme les adultes aux méthodes d’éducation populaire.  Un programme qui a un coût. D’où la campagne de financement participatif actuellement en cours intitulée « L’enfance est un droit ».

Dans quelles conditions vivent ces réfugiés dans ces camps du Kurdistan irakien ?

« Les conditions de vie sont assez variable selon les camps. Il faut imaginer des camps qui rassemblent des milliers de personnes qui vivent sous les tentes avec un accès limité à l’eau et à l’électricité. Les enfants peuvent bénéficier de quelques heures d’école par jour. Mais en termes psychologiques, c’est assez difficile, puisque il y a beaucoup d’inactivité et d’isolement. »

D’où viennent ces réfugiés ? Il n’y a pas que des Kurdes ?

« Non, il y a assez peu de Kurdes au Kurdistan irakien. Le camp d’Ashti où nous intervenons est un camp de déplacés. Ce sont des irakiens qui rassemble des communautés shabaks, arabes, des Yézidis, des Turkmènes. Beaucoup de ces réfugiés viennent de Syrie et de la ville de Mossoul, en Irak, d’où ils sont été chassés par la guerre et par l’Etat islamique. »

© France Libertés

Quel est l’objectif du programme d’éducation que vous menez sur place, en partenariat avec la Fédération Léo Lagrange ?

« L’objectif général du programme, c’est de contribuer au retour de la paix. Nous pensons que le retour de la paix passe par le fait de favoriser la résilience, c’est-à-dire la capacité à surmonter les traumatismes. Pour cela, on organise des activités constructives dans ces camps de réfugiés. »

De quelle nature sont les activités que vous menez ?

« Ces activités, on les mène avec la Fédération Léo Lagrange et avec des associations kurdes sur place. Pour les adultes, ce sont des activités de formation. On forme à deux métiers, des animateurs et des formateurs d’animateurs. Pour les enfants, ce sont des activités pédagogiques, beaucoup d’activités d’expression, comme le théâtre, la peinture, le dessin, le slam, et des activités de coopération. Les apprentissages sont essentiels, avec l’anglais, les sciences. Mais l’objectif, c’est également de développer la capacité des enfants à se projeter et à imaginer leur avenir par ses activités. »

Dans votre programme, il y a aussi une partie de formation de formateurs, pour que les adultes sur place prennent votre relais.

« Cette formation de formateurs, d’animateurs, cela permet à ce projet de se pérenniser, d’être valable dans le temps. C’est l’un des deux parcours de formation qui est sanctionné par un diplôme, un certificat reconnu par le gouvernement kurde. »

Rêver son futur

Quels sont les résultats perceptibles depuis deux ans ?

« Oui. En deux ans, on a déjà formé 45 personnes à l’un de ces deux cycles de formation. Et 6 000 enfants ont bénéficié de ces activités constructives. Mais au-delà des chiffres, les témoignages sur le terrain montrent qu’il y a une évolution de toutes les personnes impliqués dans ce programme, que ce soient les adultes ou les enfants. L’épanouissement, notamment des enfants, est beaucoup plus grand. Ils arrivent beaucoup mieux à côtoyer les communautés et à surmonter leur traumatismes dus à l’exil et à la guerre. »

Vous avez parlé de résilience à travers ses activités. En quoi cette notion est importante pour ces enfants ?

« La résilience c’est une notion fondamentale pour permettre de surmonter des traumatismes, quand on a vécu des choses difficiles, pour permettre de s’adapter et de se projeter. Quand on a perdu la capacité à se projeter dans l’avenir, à faire des projets, à rêver son futur, on ne peut pas se reconstruire. »

© France Libertés

Ce programme a un coût. D’où le financement participatif que vous avez lancé. Vous cherchez à récolter 10 000 euros. A quoi serviront les fonds récoltés ?

« Nous cherchons à étendre ce programme à deux nouveaux camps, les camps de Hassan Sham 2 et de Ozal. Nous cherchons à récolter 10 000 euros, 6 000 euros qui seront consacrés à la formation de 15 nouvelles personnes, 2 000 euros pour les activités pour environ 1 200 enfants. Les 2 000 euros restant serviront à l’achat de matériel. Quand on fait un don de 50 euros sur cette campagne de financement participatif, on permet à 60 enfants de bénéficier d’activités pendant deux semaines. C’est vraiment quelque chose de concret. »

Comment participer à ce financement ?

« On participe sur la plateforme HelloAsso, sur la page de la campagne « L’enfance est un droit », que l’on retrouve sur la page Facebook. On peut participer jusqu’au début du mois de juin. Pour l’instant nous avons atteint 40% de notre objectif des 10 000 euros. Nous sommes très contents d’avoir récolté cette somme. Mais la campagne continue. Faire un don, cela prend quelques minutes. C’est déductible des impôts. Un don de 50 euros revient à 17 euros après la déduction fiscale. Et cela permet vraiment d’aider les personnes qui sont touchées par la guerre à se reconstruire. »

[vimeo 265558438 w=425 h=350]

Pour aller plus loin :

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=osHEjIv8hxU]

 

 

 

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