jeudi, mars 28, 2024

Rencontre : Pour un humanisme universel avec Jean-Michel Quillardet (1/2)

« Aujourd’hui, je pense qu’il y a une universalité d’un corpus de valeurs qui nous viennent des Lumières et avec lesquelles l’homme ne peut ni négocier ni transiger. La liberté de conscience, les droits de l’homme, le droit à la dignité pour tous, la liberté d’expression, la liberté de manifestation, la démocratie peuvent être partagés par toutes les cultures du monde. »

Jean-Michel Quillardet, rédacteur, entre autres, de la Charte de la Laïcité dans l’École de la République (Photo P.Gf).

Ainsi s’exprime Jean-Michel Quillardet dans son nouvel essai Pour un humanisme universel paru chez Dervy, auteur, avocat, ancien Grand Maître du Grand Orient de France, rencontré à la librairie bruxelloise Abao : « Il y a lieu d’expliquer ce qu’est une vision humaniste universelle, parce qu’elle contient des valeurs pouvant être acceptées par tous. Cela participe à un combat mené contre le populisme. Il y a des rappels à faire face à l’obscurantisme, à l’intégrisme, à l’antimaçonnisme… », précisa-t-il. À la question de savoir si l’humanisme est une croyance au même titre que la religion, Jean-Michel Quillardet répondit : « C’est à la fois une croyance et une réalité, il faut essayer que l’Amour règne dans la Société. En effet, compte tenu de la renaissance du communautarisme, de ne pas s’ouvrir aux autres, il faut enseigner la laïcité. C’est un principe trop peu connu. Être laïque n’est pas être contre une religion, mais c’est la séparation de l’Église et de l’État[1], l’application du multiculturalisme, car aucune identité n’est supérieure à une autre. Il faut expliquer, dès l’école primaire, ce qu’est la Charte de la Laïcité, dont je suis à l’origine, et ne pas omettre que la démarche humaniste est un combat à mener au quotidien sur soi-même. »

En sept chapitres bien rythmés et illustrés de nombreux exemples, l’auteur aborde la nécessité de s’engager : « Il existe un esprit, une conscience, qui donne à l’homme une responsabilité particulière et qui l’oblige, pour reprendre le beau mot de Montaigne ‘‘à porter l’humaine condition’’, se remettre en question et choisir soi-même plus de force, plus de sagesse, plus de beauté[2]. »

Des militants de l’humanisme

 Comment définir l’humanisme ? Comment l’appliquer ? Jean-Michel Quillardet exposa son point de vue : « L’humanisme, c’est préserver en l’homme son immense et incomparable dignité. C’est découvrir la nature profonde de l’être humain. L’énergie spirituelle qui fonde la nature humaine, est la raison elle-même. Le mouvement des Lumières est un idéal universel qui permet encore au XXIe siècle de donner un sens et un guide à l’humanité. Les Lumières constituent la révolution de l’esprit dont nous avons plus que besoin. Les Lumières, c’est la libre pensée, le libre examen, le refus de tout dogmatisme, elles constituent le projet humaniste avec lequel il ne peut être transigé. L’homme est au cœur de nos interrogations à partir du moment où nous nous considérons comme des militants de l’humanisme. C’est dans le sens de l’affirmation de la liberté et dans le combat contre tout déterminisme, qu’il soit considéré comme naturel ou comme culturel, que nous devons pousser nos efforts. »

Une prochaine chronique abordera plus spécifiquement, outre la laïcité, le devoir de Mémoire et la Justice humaine.

Musique : http://www.michaelmathy.be/#music

[1] Ce qui est loin d’être le cas en Belgique, par exemple.

[2] Les Trois Piliers maçonniques.

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