Dans la Montagne de Reims, la forêt d’exception à Verzy présente des faux. C’est-à-dire des hêtres tortillards identiques aux communs, mais leur port est différent avec des branches entremêlées ou qui se soudent les unes aux autres pour former de curieux dômes.
Ces arbres sont donc bizarres et artistiques à la fois, cependant naturels au point d’être classés arbres remarquables.
Inutile de dire que des mythes et des légendes circulent encore à leur sujet : pour les uns, il s’agirait d’une malédiction donnée aux habitants de Verzy, pour d’autres, des œuvres du diable. On dit aussi que Jeanne d’Arc serait venue s’asseoir sur un faux lors du sacre de Charles VII.
Ce fau fut appelé fau de la Demoiselle. Et je vais y revenir en lui rendant visite.
Classé dans les années trente, le site a accueilli des bals populaires organisés par les habitants et c’était l’occasion pour des couples de se rencontrer en cachette puis, pour certains, de se marier.
Quelle est l’origine de ces arbres ? Il semblerait que cela soit dû à une dégénérescence génétique.
Verzy, avec ses 800 faux répartis sur 57 hectares est la plus grande population au monde.
Ce trésor naturel est bichonné par des services forestiers qui leur évitent des maladies et qui ont tracé un sentier de promenade de trois kilomètres, ce qui permet aux gens de savourer ce patrimoine exceptionnel et de visionner de près une cinquantaine de faux.
Me voici donc en présence de La Demoiselle et j’y apprends qu’en 2010, lors d’un orage, la foudre est tombée sur elle et l’affaiblie, emportant une des deux branches principales en fissurant le tronc.
En 2017, le houpier, c’est-à-dire l’ensemble des branches a chuté au pied de l’arbre emportant toutes les branches à terre.
Le bois mort y est cependant conservé pour régénérer le sol forestier, réservoir de biodiversité.
L’arbre peut paraître mort mais en réalité, des jeunes pousses au sol reprennent à partir de racines.
Reportage photos : Marie-Paule Peuteman pour Fréquence Terre-RFI
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