jeudi, mars 28, 2024

Coline Serreau : quelles solutions pour la planète ?

Si beaucoup prennent la plume pour interpeller les politiques et les citoyens face à la nécessité d’agir au plus vite contre les déséquilibres de la planète, d’autres ont choisi de le faire en paroles et en images.

Parce qu’elle refuse la fatalité, la cinéaste française Coline Serreau, a réalisé plusieurs documentaires et reportages pour parler des alternatives crédibles à notre système.

En 1996, elle tourne La Belle Verte pour parler d’écologie et d’une transformation radicale de notre mode de pensée. Elle filme les acteurs du changement en action. Pierre Rabhi, agriculteur, philosophe, défenseur de la « sobriété heureuse » . Et d’autres en Inde, au Brésil, en Ukraine… Ceux qui proposent des solutions dans le respect de l’autre et de notre environnement.

Un peu plus tard, elle poursuit son enquête avec son film Solutions locales pour un désordre global, sorti sur les écrans en avril 2010. Coline Serreau joint alors la parole aux actes et montre, caméra au poing, qu’il existe des solutions. Elle fait entendre les réflexions de paysans, de philosophes et d’économistes qui inventent et expérimentent des alternatives pour panser les plaies d’une terre maltraitée.

Pendant près de trois ans elle va à leur rencontre. Elle rend visite à Dominique Guillet, Président fondateur de Kokopelli, association qui milite pour la sauvegarde de la biodiversité des semences. Pour lui « la meilleure façon de lutter contre les multinationales quelles qu’elles soient, […] c’est de s’en passer ».

Elle donne aussi la parole à Serge Latouche, considéré comme le spécialiste des rapports économiques et culturels Nord-Sud et de l’épistémologie des sciences sociales. Il rappelle que « si tout le monde vivait comme nous, Français, il faudrait 3 planètes. Mais si nous continuons avec un taux de croissance extrêmement modéré […] de 2%, à l’échelon 2050 […] c’est 30 planètes qu’il faudra ».

Avec ce film, elle montre qu’il existe partout dans le monde des gens qui, sans se connaître, ont la même philosophie de vie et les mêmes pratiques envers la terre nourricière.

Il n’est pas question de dénoncer, ni de culpabiliser qui que se soit, la cinéaste veut responsabiliser. Pour elle, « les problèmes écologiques sont la conséquence de cette organisation de la société qui valorise l’exploitation, la prédation et le profit plutôt que les forces de vie. » Alors elle montre des pratiques qui fonctionnent pour une sécurité alimentaire pérenne et une vie plus saine.

La démarche de Coline Serreau pourrait se résumer en 3 actes.

Acte 1 : Il faut relocaliser l’économie et aller d’abord vers une autonomie alimentaire, à partir de 3 éléments essentiels : le champ, la forêt, l’animal pour réparer la terre qui se meurt.

Acte 2: Mettre en lumière cette universalité des solutions, tout autant que leur simplicité.

Acte 3 : La conséquence des deux précédents. En somme, redonner de l’espoir et l’envie d’agir.

Tous ces principes font de Coline Serreau, 64 ans, une cinéaste engagée mais, comme elle aime le rappeler, une citoyenne comme les autres.

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