jeudi, mars 28, 2024

Habitants de la terre, debout ! (Spécial climat de « POUR »)

Dans les années ’70, l’hebdomadaire POUR était un fameux aiguillon dans la presse traditionnelle et, par corollaire, dans la société. Présent sur les fronts de l’anticapitalisme, de l’engagement citoyen, de l’écologie, du féminisme, de l’antimilitarisme, du syndicalisme, puisant dans « Mai 68 » ses meilleurs combats pour « Écrire la liberté », ce qui était devenu le slogan principal de l’hebdomadaire.

Attentat à POUR.

Tout cela dérangea ceux qui étaient touchés (ou se sentaient l’être), au point que le 5 juillet 1981, à 2 heures, tous les locaux et les rotatives de POUR partirent en fumée dans un attentat perpétré par l’extrême droite.

Trente-cinq ans plus tard, POUR refait parler de lui et en ce mois de novembre 2017, il publie son troisième numéro. Celui-ci est consacré  au climat ce qui, bien entendu, ne peut qu’intéresser les nombreux auditeurs de « Fréquence Terre ».

Mais, qu’est-ce qui différencie POUR des autres médias, outre son prix vraiment démocratique de 3 euros, hebdomadaire en vente en librairies et dans les grandes surfaces belges et françaises ?

Le titre de la présente chronique « Habitants de la terre, debout ! » en est l’illustration parfaite et il est celui d’une interview de Ricardo Petrella, chantre du droit à l’eau pour tous.

Après un bref rappel du contenu de deux premiers numéros, Jean-Claude Garot, cheville ouvrière « historique » de POUR nous explique celui de ce « Spécial Climat » et, justement,  ce qui le différencie de la presse traditionnelle. (Totalité de l’interview en podcast ci-dessous)

Jean-Claude Garot : « Pour une information non tronquée et manipulée ! »

 « (…) Ce troisième numéro sur le climat est une urgence ! La lutte consiste à essayer de sauver l’ensemble du vivant face à une catastrophe inévitable si on continue à agir d’une manière aussi irresponsable.

(…) De grands scientifiques exposent les dangers du réchauffement climatique trop important. Depuis l’ère industrielle, on a augmenté la température de la planète et changé le climat par une production de CO2 qui vient de l’utilisation incontrôlée des énergies fossiles et cela, sans voir les conséquences dramatiques. »

Jean-Claude Garot, rédacteur de POUR, au micro de Pierre Guelff pour « Fréquence Terre »

Jean-Claude Garot rappelle quelques exemples :

« Avec l’augmentation de la température, il y a fonte des glaciers, augmentation des mers et, par exemple, dans le delta du Nil, quelque dix millions de paysans qui vivent en sursis d’un exode massif par la montée du fleuve.

(…) Dans d’autres parties du monde, les vagues de chaleur causent des sécheresses monumentales et des dizaines, voire des centaines de millions de gens vont devoir quitter ces zones…

(…) Soulignons, aussi, les problématiques médicales avec la diffusion de pandémies énormes.

L’ensemble de tout cela fait que notre planète ne sera plus vivable… »

Les différences de POUR par rapport à la presse traditionnelle

 « Nos approches sont légèrement ou totalement différentes. La première est que nous ne mélangeons pas nos messages et la pédagogie de notre contenu avec de la publicité commerciale qui valide une série de propositions sociétales qui sont antagonistes avec tout ce que nous défendons pour protéger l’environnement et la nature.

Deuxièmement, nous faisons un journal « simple », le plus pédagogique et didactique possible, mais qui est scientifiquement rigoureux…

(…) Troisièmement, nous avons un très grand tirage (150.000 exemplaires), dont une partie est distribuée gratuitement et massivement dans les milieux populaires les plus défavorisés, dans les usines, dans des lieux sociaux où l’accès à la presse n’est pas très grand.

Là, POUR fait la démarche d’aller vers eux et de leur offrir le journal pour qu’ils s’informent et puissent être acteurs dans la société civile. »

Écrire la liberté

Jean-Claude Garot, cheville ouvrière « historique » de POUR depuis 1973 et artisan du « renouveau » après l’attentat de 1981.

 « Il n’y a pas d’espace de liberté des citoyens s’ils sont manipulés et s’ils sont mis volontairement dans une sous information ou une information tronquée et manipulée. D’où les médias (traditionnels) donnent une partie des faits mais cachent d’autres éléments essentiels à la compréhension des mécanismes (…)

Malheureusement, une grande partie des médias et des télévisions manipule l’information de manière très sélective et ne donne pas vraiment le droit à la démocratie. »

 

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