mardi, mars 19, 2024

Qualité de l’eau en France – Des résultats en trompe l’œil (rediffusion)

L’association UFC Que Choisir vient de rendre publique les résultats de sa dernière enquête  sur la qualité de l’eau potable en France. Les résultats sont plutôt flatteurs : 98% de la population consomme, tout au long de l’année, une eau conforme aux critères réglementaires. Par rapport à la dernière étude d’il y a 2 ans, ce sont 280000 consommateurs de plus qui boivent une eau de bonne qualité.

© UFC Que Choisir
© UFC Que Choisir

Ces résultats, certes encourageants, sont pourtant en trompe l’œil. C’est l’analyse d’Olivier Andrault, le chargé de mission Alimentation et Agriculture au sein de l’UFC Que Choisir.

« Pour fabriquer cette eau du robinet, on utilise des eaux « brutes », des eaux de surfaces et des eaux des nappes phréatiques, qui toutes sont polluées en pesticide et nitrates. Il faut donc dépolluer pour avoir cette eau de bonne qualité. Et la dépollution coûte cher : entre 600 millions et 1 milliard d’euros par an. 80% de cette dépollution est à la charge des consommateurs. »

 

Si 98% des français consomment une eau de bonne qualité, il reste tout de même près de 1,5 million de Français qui paient encore pour une eau trop polluée. Deux causes principales à ces pollutions : le traitement de l’eau, qui peut faire défaut dans un quart des non conformités, et les activités agricoles, responsables des deux tiers des dépassements en pesticides, nitrates et sélénium.

Si l’enquête de l’UFC Que Choisir pointe du doigt les agriculteurs, elle souligne aussi qu’ils sont parfois bien seuls pour réorienter leur exploitation vers une agriculture plus vertueuse.

« Les agriculteurs ne peuvent pas être laissés seuls face à cet objectif d’améliorer l’impact de l’agriculture. Ils doivent être accompagnés, techniquement et financièrement. Car un agriculteur utilise moins d’intrants, il aura des rendements à l’hectare plus faible et verra ses revenus chuter. Cette baisse doit être compensée notamment par les Agences de l’Eau. »

 

Pour sortir de cette spirale « pollution/dépollution » couteuse, l’UFC interpelle le gouvernement et les Agences de l’eau et préconise plusieurs mesures pour parvenir à une ressource aquatique préservée. Des préconisations issues des lois Grenelle de l’Environnement.

« Il faut concentrer les moyens sur la protection des captages d’eau. Sur ces points de captages, il faut donner la priorité à des agricultures respectueuses de l’environnement. Dans la pratique,  ces principes du Grenelle sont dévoyés. La plupart du temps, c’est l’agriculture conventionnelle qui est privilégiée. »

Dernier point jugé scandaleux par Olivier Andrault de l’UFC Que Choisir: les Agences de l’eau ne financent que très peu ces agricultures alternatives, à hauteur seulement 7% de leur budget global. Les lois Grenelle demandaient pourtant que ces Agences soient en pointe sur ce financement.

© UFC Que Choisir
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