mardi, avril 16, 2024
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Sexe, océans et………nanoparticule

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Je vais commencer par vous parler de sexe et d’océan, ou plus précisément comment la pilule contraceptive a un impact sur les poissons. Non, les poissons ne prennent pas la pilule, quoique. En effet, nos systèmes d’eau usée véhiculent les urines des femmes chargées en oestrogène. Ces hormones, après un périple via les stations d’épuration, les rivières, les fleuves, rejoignent la mer et polluent les milieux naturels. Et là, après ingestion, elles féminisent les poissons mâles. Les composants de la pilule sont juste un exemple de ce qui se retrouve dans un cours d’eau ou en mer. D’autres médicaments, mais aussi des produits cosmétiques, des crèmes solaires ou des lessives larguent des nanoparticules, autrement dit des particules de moins de 100 milliardièmes de mètres dans l’environnement.

Bien entendu, tout industriel vous affirmera que ces particules sont inoffensives. Sauf qu’elles possèdent une particularité physique qui fait qu’une fois à l’intérieur d’un organisme, elles collent à sa surface un enrobage de protéines. Parmi ces dernières, certaines jouent un rôle très important sur l’organisme des animaux et des hommes, notamment dans la consommation de graisse. Ceci a été montré dans une étude publiée dans la revue en ligne PLOS One le 22 février par une équipe suédoise de l’université de Lund en ayant recréé une chaîne alimentaire en laboratoire à base d’algues microscopiques, de petits crustacés herbivores et de petits poissons. Dans l’eau ont été ajoutés un peu de nanoparticules de polystyrène, 0.01% très précisément. Un groupe témoin a été constitué également. Après plusieurs cycles et au bout de 18 jours, les premiers effets se sont fait sentir pour le groupe à nanoparticules. Les poissons nageaient moins vite, mais surtout chassaient moins et semblaient mous, si mous, comme si les poissons n’avaient plus faim. Et alors que la nourriture fournie ne leur était pas suffisante, ces anorexiques grossissaient. Le groupe témoin, lui, maigrissait tout en mangeant et en utilisant son stock de graisse pour supporter le jeûne. Selon les auteurs de l’étude, il s’agit de la première fois qu’un lien est montré entre cette couronne de protéines et un effet sur le métabolisme et sur le comportement d’un organisme vivant, ainsi que sur sa fonction au niveau de l’écosystème. En effet, si un chasseur devient anorexique et cesse de chasser, l’équilibre de l’écosystème en sera modifié.

Toutefois, l’étude ne donne pas la concentration moyenne des nanoparticules étudiées dans notre environnement, ni quelle seuil de concentration de nanoparticules agit sur les poissons. Néanmoins, ceci s’avère très intéressant, car cela démontre qu’en connaissant les nanoparticules et sur une hypothèse d’impact, on peut les tester sur des êtres vivants qui les auront absorbés. Identifier les risques que présentent les nanoparticules devient dès lors possible. La nanotoxicologie, discipline nouvelle, a bien du travail. D’autant que la mise sur le marché de produits contenant des nanomatériaux s’en a franchi allègrement, faute d’une utilisation d’outils d’évaluation de toxicité appropriée. Faute de test, on se passe nanoparticules ? Peut-être, mais je doute qu’on se passe du sexe et des océans.

Présentation de la nouvelle émission de Fréquence Terre : Impliquez-vous !

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20 ans après la création de Fréquence Terre, je vous présente une nouvelle émission qui va nous permettre de faire le point sur la situation, mais aussi de vous présenter des actions concrètes dans lesquelles vous – simples citoyens – allez pouvoir vous engager.

Chaque semaine, je vais vous présenter une initiative, une association, une entreprise qui à misé sur l’avenir de l’Homme et (cela va ensemble) sur la protection de la planète.

Devant l’inaction de nos gouvernements successifs qui préfèrent payer des amendes (que nous finançons) plutôt que de se mettre en conformité, nous n’avons plus rien à attendre.

S’impliquer personnellement en suivant des exemples déjà en cours est la seule façon de rétablir la situation et de prendre les choses en main.

Si vous pensez avoir une action à me communiquez, n’hésitez pas à prendre contact pour ma la signaler.

Si vous avez monté une association, si vous « travaillez » ou êtes bénévole dans une association de protection de l’environnement, n’hésitez pas à me parler de votre initiative afin que je puisse m’en faire le relais.

Et enfin, si vous avez mis en place une entreprise vertueuse, où les employés sont heureux de travailler, ou que votre entreprise agit tout en préservant l’environnement, alors contactez-moi ! Je me ferais un plaisir de vous prendre comme exemple.

Impliquez-vous ! Il est temps !

Souci du vivant -Episode2 – Et pourquoi pas des droits de la nature ?

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Avez-vous déjà observé cette formidable ingéniosité biologique dont font preuve les espèces végétales et animales pour parvenir à un développement optimal en fonction des caractéristiques de leur milieu naturel ?

Eh bien notre espèce aurait dû évoluer avec la même logique et en prendre de la graine. Mais contrairement à l’arbre qui doit se contenter des climats à portée de racines, ou aux fauves limitées par les limites de son territoire, l’homme a progressivement étendu son terrain de chasse à la planète. La mondialisation, l’intensification des échanges internationaux, l’essor de la société de consommation ont conduit le monde occidental à dépasser toujours plus les limites biologiques des milieux naturels. Et en conséquence, les systèmes de gouvernance se sont adaptés à cette évolution et se sont dotés de règles souvent contraires aux principes régissant le vivant. La surexploitation des ressources naturelles est encouragée par le système politique, autorisée par le système juridique et motivée par le système économique sans respecter les mécanismes de la nature. Or, nous ne pouvons pas établir une société pérenne si les lois que nous établissons pour nous gouverner sont incompatibles avec celles qui régissent le système Terre et donc conduisent à son effondrement.

Réconcilier l’humain et la planète nécessite que ces mêmes systèmes économiques, politiques et juridiques aient désormais pour objectif de promouvoir les comportements qui contribuent au bien-être de la communauté du vivant, humain et non humain compris.

Dans d’autres pays, et notamment en Amérique du Sud, le mouvement pour les droits de la nature a pris de l’ampleur et instaure une dynamique d’espoir. C’est le cas de l’Équateur qui a reconnu en 2008 les droits de la nature dans sa constitution, suivi en 2010 par la Bolivie qui, à son tour, a promulgué une loi des droits de la Terre-mer. Et en Colombie, en 2018, la forêt amazonienne était reconnue comme sujet de droit. Ces décisions illustrent à quel point un changement en profondeur est possible lorsqu’il est porté par la société civile et qu’il bénéficie du soutien des institutions, notamment de la justice, qui retrouve ainsi toute sa grandeur lorsqu’elle agit pour le bien de tous. N’est-ce pas exactement le genre de récit que nous espérons voir naître en France ?

Pour reconnaître les droits de la nature, il faut enteriner que les fleuves, les forêts, les montagnes ou toute autre entité naturelle, toute espèce non humaine, ont le droit inaliénable d’exister, comme le reconnaît la déclaration universelle des droits de la Terre-mer, proclamée en 2010 en Bolivie, au cours de la conférence mondiale des Peuples sur le changement climatique. Ce texte énonce 12 droits de la nature et 13 devoirs de l’être humain envers la Terre-mer, définis comme communauté de vie indivisible composée d’êtres interdépendants et intimement liés entre eux par un destin commun. La source des droits de chaque individu humain ou non humain réside dans le fait que nous existons en tant que membres de la communauté de la Terre. Il ne s’agit pas de donner des droits à la nature, comme un souverain octroie des titres à ces sujets, mais de supprimer les lunettes déformantes à travers lesquelles les civilisations occidentales voient le monde et qui faussent la perception de notre place dans l’univers. Si nous revendiquons et protégeons les droits humains, la logique nous impose de reconnaître simultanément ceux des autres membres de la communauté du vivant. En suivant ces préceptes, nous pourrions alors utiliser les institutions, en particulier les tribunaux, pour inciter les humains à se comporter de manière à contribuer à la santé de la communauté de la Terre. Il faut bien comprendre que ces lois empêcheraient simplement que les activités humaines respectent de manière irréversible le fonctionnement des écosystèmes et compromettent leur existence, et donc la nôtre. Car jusqu’à maintenant, l’obscurantisme des dogmes économiques et industriels nous a aveuglés, essayant de faire croire qu’il existerait une concurrence entre la protection de la nature et les droits humains. Mais la seule concurrence qui existe est celle entre les dominés et les dominants, qu’ils soient humains ou non humains. Notre modèle occidental n’a pas fait qu’imposer des objectifs de croissance contraires à la vie planétaire, en puisant dans les ressources naturelles. De la même manière, il a réduit les hommes au statut de ressources humaines. L’alerte des scientifiques sur la situation planétaire est donc un appel à se débarrasser de cette vision utilitariste de la nature et d’inscrire l’harmonie avec le vivant comme condition sine qua non de la pérennité de nos sociétés humaines et de l’égalité entre tous humains et non humains.

En termes juridiques, il s’agit donc ici d’énoncer un nouvel écosystème de droits qui protège efficacement les intérêts de l’ensemble des espèces et d’instaurer des organes de gouvernance et de règlement des litiges qui garantissent aux défenseurs de la planète de pouvoir la défendre.

Ah, je vous entends déjà me dire que cela remettrait en question les principes humanistes et la garantie des droits fondamentaux humains au profit des droits de la nature. C’est une aberration tant notre interdépendance avec le vivant est une évidence. L’histoire nous montre que le droit est une fiction en constante évolution. L’humain façonne les règles sur lesquelles repose la société. Il les modifie selon ses aspirations, l’évolution des mœurs et les aléas politiques. Nos lois peuvent être un moyen de libération comme d’oppression.

#73. Jenny Quenard, coach de la méthode Wim Hof : quand le froid vous veut du bien

Connais-tu une des armes fatales de Novak Djokovitch, dont tu pourrais toi-même faire bon usage ? Nous parlons ce jour avec une ancienne joueuse de tennis pro, une Suissesse au regard solaire, Jenny Quenart. Coach de la méthode Wim Hof, elle nous parle de cette technique élaborée par celui connu comme « l’homme de glace ».

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(c) Jenny Quenard

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Chapitres :
00:00:00 – Début
00:04:54 – les 3 piliers : respiration froid et esprit
00:05:35 – qui est Wim Hof
00:06:04 – son record de bain de glace
00:06:28 – School of Greatness Lewis Howes et découverte de la méthode
00:11:50 – comment Wim Hof a trouvé la méthode par le froid
00:14:26 – bienfaits
00:16:09 – bienfaits pour les athlètes
00:18:53 – perte des capacités physiques des enfants
00:19:12 – Guillaume Millet équipe Salomon la perte de force chez les adultes
00:20:16 – gestion du stress
00:21:11 – angoisse et dépression
00:22:27 – la seule restriction
00:22:43 – parallèle avec la méditation et cortisol
00:24:25 – scientifiquement prouvé
00:25:26 – c’est quoi le stress
00:27:06 – maladies auto-immunes
00:28:25 – comment se passe une séance classique
00:32:19 – une séance de A à Z
00:46:27 – en tant que sportive semi pro
00:56:08 – son scepticisme
00:57:33 – le succès
00:59:47 – l’échec
01:03:50 – la citation
01:04:44 – qu’aurais-tu voulu savoir plus tôt ?
01:05:00 – la sororité
01:08:14 – réseaux sociaux


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[EXTRAIT] 73. Jenny Quenard : Wim Hof, bains de glace et performance

Ecouter l’épisode complet: # 73

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Saison IV • Episode 9 • ¡ Argentina No Se Vende !

Cap sur l’Argentine où l’opposition au nouveau président d’extrême droite Javier Milei fait rage. Face au tsunami de mesures cauchemardesques annoncées par le gouvernement, la résistance est désormais quotidienne. Tant au niveau juridique que parlementaire, aussi bien dans les assemblées de quartier que dans les rues où la répression est inédite, le moment ne semble pas pour autant dénué d’espoirs.SOURCESEl Salto, Pagina 12, Indymedia Argentia, Resumen Latinoamericano, Alai .infoRadios militantes et communautaires : La colectiva .org ; Radio Sur ; La LechugaEn français : franceameriquelatine .org, Révolution permanente, Dossier le péril Milei sur MediapartDOUBLAGEPierre, Fanchon et JadeMUSIQUE2’45 Locus Hermano, Putolargo & Legendario – Nacion De Necios 9’55 Los Aldeanos Ft Gabylon – A Pesar de Todo22’19 ZPU – Revolucion 28’29 Lucas Segovia – UnidadVISUEL WikiCommonsCacerolazo à Santa Fe le 21 décembre 2023 (auteur Popi RB) surplombé d’un pochoir photographié à Rosario en 2006 (auteur Pablo D Flores). Ce dernier fait référence à la fuite du président Fernando de la Rua en hélicoptère lors des émeutes des 19 et 20 décembre 2001, accompagné du message : « Argentinazo, voici le chemin ». (Argentinazo : combinaison de Argentina et cacerolazo).

Pollution: notre linge sale salit les océans !

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Environ 250 millions de tonnes de plastique sont produites dans le monde et par an. On les trouve partout et j’ai déjà évoqué ici les sacs plastiques et les macro-déchets qui empoisonnent nos océans.

Mais une pollution plus sournoise et moins visible y est présente. Il s’agit de micro-particules de plastique d’une taille inférieure au millimètre. On assiste à une croissance au fil des ans de ces petits débris invisibles qui flottent ou que l’on trouve en suspension ou piégés dans les sédiments. On savait qu’environ 30% des particules en suspension dans l’eau de mer étaient de nature plastique. On n’en connaissait pas encore la source initiale. C’est désormais élucidé. Selon un scientifique britannique, Richard Thomson, c’est environ 80% de ces particules qui viendraient de nos machines à laver. Ou plus précisément de nos vêtements en polyester, en acrylique, en polypropylène ou en polyéthylène ou fibres polyamides. En lavant notre linge sale, seul ou en famille, on salit les océans.

Car nos stations d’épuration ne les filtrent pas. Les dimensions de ces micro-particules détachées lors du lavage les conduisent au travers de tous les obstacles pour les retrouver finalement en mer. D’après Richard Thomson et son équipe, 100 fibres par litre sont rejetées dans les eaux de lavage d’une machine à laver. Considérant que nous sommes 7 milliards désormais sur cette planète, la quantité rejetée devient considérable et s’accumule depuis de nombreuses années. Les études du plancton de l’Atlantique du Nord ont trouvé du plastique dans des échantillons datant de 1960 avec une augmentation significative au fil du temps. Certes, d’autres sources de plastique sont toutes aussi néfastes, comme la fragmentation des sacs plastiques, des bouteilles plastiques ou encore certains produits de nettoyage. Mais cette pollution est loin d’être neutre. En plus de pouvoir être ingérée par la faune et de se retrouver dans nos assiettes, elle charrie des substances toxiques comme les PCB ou les HAP dont on connaît, pour beaucoup d’entre eux, le risque en matière de santé. Une prolifération et une accumulation de ces substances devient dès lors un vrai problème sanitaire.

Que faire contre ces micro-particules plastiques ? En attendant que les industriels à la fois de l’électroménager et des stations d’épuration prennent le problème en main, par des filtres adéquats, il nous faut passer à des vêtements plus naturels, tels que le coton, la laine, à éviter le mélange des genres coton et polyamide. Et pour ceux déjà en notre possession, éviter les lavages trop fréquents à des températures trop élevées. Les lessives sont si performantes de nos jours que les vêtements synthétiques peuvent être lavés à froid et essorés à maximum 600 tours par minute. Moins d’énergie dépensée, plus de confort au naturel, moins de pollution, une équation simple pour chacun d’entre nous.

Souci du vivant – Episode1 – Vers un nouveau monde

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bienvenue dans cette nouvelle série audio consacrée au souci du vivant ! Je vais tenter de vous emmener avec moi dans la construction d’un nouveau monde, respectueux du vivant.

Mais qu’est-ce que j’entends par le vivant ? Bien sûr, je nous inclue, nous vivants humains, mais il y a aussi les non-humains, les animaux, les plantes, les champignons, les arbres, toute forme de vie différente de la nôtre. Mais j’englobe aussi tout ce qui peut paraitre inerte : sols, rivières, océans, lacs, atmosphère, etc. Car quand je parle du vivant, je pense d’abord à ce qu’on appelle les écosystèmes, c’est-à-dire tous les éléments pris individuellement reliés par un réseau d’interactions et de relations qui rendent la vie possible, pérenne, dans un équilibre dynamique prenant en compte les limites planétaires de la biosphère où nous sommes installés : la planète terre ou planète bleue.

Le vivant est un terme que je préfère au mot nature ou environnement, ces deux-là étant connotés et créant un fossé entre nous humains, et le reste du vivant, ou entre nous et le décor de vie dans lequel nous nous mouvons.

Ces préalables exprimés, je me permets d’ajouter que l’ensemble de cette série de chroniques ou podcasts est inspirée textuellement par le livre de Marine CALMET « Devenir gardiens de la planète » que je vous recommande, et que je remercie ici de m’avoir autorisé à reprendre ses textes, et formulations tant elles sont proches de mon propos qui les ajustera.

Mais entrons dans le vif du sujet : Nous allons vers un nouveau monde. Une révolution se prépare.

En effet, à l’échelle d ‘une vie humaine, notre civilisation peut sembler ancienne mais elle est en réalité très jeune comparée à l’émergence et au développement de la vie sur notre planète qui remonte à plusieurs milliards d’années. En un temps très bref, celui de ces derniers siècles, nous sommes entrés dans un modèle de libre-échange, de mondialisation, de capitalisme financier plus ou mois voilé selon les régimes politiques. Ce nouvel âge, que l’on peut appeler anthropocène ou capitalocène, passe sous silence l’aggravation des inégalités et des dégâts sociaux et environnementaux, et rend difficilement concevable d’autres modèles de société. Façonnés par notre culture, formatés par notre éducation, nous avons les plus grandes difficultés à imaginer notre civilisation avec un regard extérieur, comme pourrait le faire un étranger visitant la France pour la toute première fois, étonné par notre façon de faire société, par nos manières et nos coutumes.

Comment expliquer que nous ayons par exemple érigé la propriété privée au rang de principe sacré, alors que d’autres sociétés ont choisi de protéger les communs, c’est-à-dire ce qui appartient à tous : l’air l’eau, les sols, etc. … ceci afin de permettre la transmission d’un environnement sain et permettant le développement harmonieux du vivant dans toutes ses composantes : humains et non -humains compris. Ici, dans le monde occidental, l’individualisme est considéré comme émancipateur. Pourquoi ? Pour analyser les germes et les mécanismes de cette évolution, revenons à nos textes fondateurs, auxquels appartient la Déclaration de l’Homme et du citoyen de 1789. Dans une société profondément inégalitaire, alors même que l’esclavage était toujours pratiqué dans les colonies et qu’au sein des foyers, les femmes se voyaient privées des mêmes droits que leurs maris, ce texte, écrit par des hommes blancs, issus des classes privilégiées, a défini ce que l’on a appelé les droits naturels de l’homme. Parmi eux, la liberté, l’égalité, la propriété… Avec un système reposant sur la reconnaissance des droits et libertés individuelles, notre société fait passer au second plan la question de la protection du collectif, celui qui réunit les humains mais également les non -humains, au sein de la communauté du vivant… Sur ces fondements une culture de la compétition est instaurée au détriment de la coopération, valorisant et encourageant les comportements qui profitent à l’individu au lieu de récompenser ceux qui profitent à la collectivité.

D’autres constructions juridiques sont apparues, prenant progressivement une place croissante dans notre société. Les entreprises, groupement humain à but lucratif, dotés de droits propres, ont profité d’une évolution juridique qui montre aujourd’hui de dangereux dysfonctionnements, tant les inégalités se creusent. Nos lois ont accordé aux entreprises des droits similaires à ceux des humains : le droit de propriété, la protection du secret des affaires, de l’image et de la réputation. Ces droits ont modifié le rapport de force et la place de ces structures dans notre société. Car bien qu’il s’agisse de groupements humains, les grosses entreprises n’ont rien d’un collectif visant le bien être et la protection de l’ensemble de ses membres : elles distribuent d’immense profits de manière inéquitable entre dirigeants, actionnaires et parfois leurs employés. En 2016, les grands patrons du CAC 40 gagnaient en moyenne 119 fois le salaire moyen au sein de leur entreprise. En 2009, ce n’était que de 97 fois le salaire moyen.  Un écart croissant. A un tel niveau d’écart, ce n’est plus un problème de contrôle interne de la répartition des salaires, mais bien d’une transformation de la société qui a permis l’accaparement des richesses par une petite minorité appartenant à la classe dirigeante. Cette dernière ne se sent ni solidaire de ses salariés, ni solidaire de la société dans son ensemble. Ces entreprises ont acquis une place tellement stratégique que les rapports de force sont inversés. Elles peuvent s’imposer sur un territoire, imposer leurs décisions ou leurs objectifs, en exploitant le besoin d’emplois ou leur maintien, en exploitants les ambitions des élus, les espoirs des populations, mais aussi les vides juridiques et l’absence de courage politique. L’absence des régulations et la priorité des considérations économiques sur la protection des droits humains et des communs qui a permis l’exploitation à outrance de la nature, compromet désormais les conditions de vie sur Terre. Maintenant ! Il faut donc à tout prix établir des lois nouvelles, respectueuses du fonctionnement biologique du monde vivant. La civilisation industrielle s’est bâtie à partir de la vision d’un monde constitué de ressources à exploiter. Et l’image de la réussite repose sur des résultats en termes de croissance et de profit. Elle récompense les conduites égoïstes, cupides menant à la catastrophe écologique aujourd’hui annoncée par la grande majorité des scientifiques.

Ce constat doit nous amener à remettre en question le modèle de société et ses fondements. Et il ne s’agit ici de faire du rafistolage ou des retouches cosmétiques.

Dans les textes fondateurs de la société à venir, nous devons désormais inclure la communauté du vivant, afin qu’elle ne soit plus exploitée au profit de quelques -uns, mais qu’elle devienne le foyer commun dans lequel l’ensemble de l’humanité pourra s’épanouir.  Et aussi changer radicalement l’expression du pouvoir en garantissant les droits des laissés pour compte c’est-à-dire les non humains. C’est vers ce nouveau monde que nous devons bifurquer dans une révolution positive, créatrice et libératrice qui vise l’ensemble de notre édifice social.

Et cela n’a rien d’utopiste. L’humanité a déjà opéré de nombreux changements dans le passé. Souvenons-nous : L’occident a eu une image du monde où tout était création divine avec la terre au centre de ce monde s’appuyant sur la Bible. Quand Galilée confirme la théorie de Copernic selon laquelle la terre tourne autour du soleil, il balaye un ordre du monde organisé pour répondre aux prétentions nombrilistes des théologiens. Aujourd’hui nous sommes à l’heure d’un nouveau basculement historique. Aujourd’hui notre époque s’appuie sur les écrits des apôtres du libéralisme et du dogme de la croissance, sur les théories capitalistes qui nous font nous soumettre à la main invisible du marché. Notre modèle économique repose sur l’injonction de produire plus, donc d’extraire, d’exploiter toujours plus dans le réservoir de ressources que représente la nature, pour vendre toujours plus, pour faire grimper les profits, sans aucune considération pour la finitude de notre planète, nous amenant à l’incapacité de ce système à se survivre à lui-même.

Ce modèle est erroné, comme l’était le modèle géocentrique du monde prôné par l’Eglise, dont Galilée a changé la représentation, en un modèle héliocentrique.

Aujourd’hui nous avons déjà dépassé la plupart des limites de notre planète.

Face à l’amplification de la destruction du monde vivant, à l’effondrement de la biodiversité, à l’accélération du réchauffement climatique, les experts tirent la sonnette d’alarme. La prise de conscience de l’incompatibilité de notre mode de vie avec la préservation du vivant se généralise. Le mythe de la croissance infinie sur une planète aux dimensions finies est obsolète et une nouvelle fois, nous devons faire une rupture dans notre représentation du monde. La révolution de notre siècle doit replacer les humains non plus au sommet mais au sein de la communauté du vivant. N’en déplaise à Descartes, nous ne sommes ni « maitres et possesseurs de la nature » et du vivant, mais plutôt dépendants les uns des autres. A nous désormais de bifurquer vers ce nouveau monde.

#72. Jean-François Lagrot, sur la piste de l’or blanc, ou l’incroyable histoire du chameau.

Un épisode un peu hors-série par son sujet, par un invité qui tutoie l’aventure depuis des années – une vie d’aventures par un grand reporter qui, s’il ne s’appelle pas Tintin, n’a rien à lui envier. Si c’est l’aventure et le mindset qui te passionne, c’est ce dont on parle en fin de l’épisode, ne manque surtout pas cela (voir chapitres ci-dessous sur l’échec, le succès et vivre ses rêves) !

Mais donc cet épisode est un grand reportage qui va nous emmener au coeur d’un sujet très différent : le lait de chamelle. Hé oui ! Et si je te propose ce sujet c’est parce qu’il a une histoire surprenante qui nous fera voyager sur la carte du Kazakhstan au Maroc, de Dubai donc à l’Inde, et dans le temps, pour évoquer Gengis Khan, Marco Polo et l’âge d’or de la Route de la Soie, jusqu’à notre ère et à ses défis climatiques – toujours à dos de chameau. C’est comme toujours avec J’ean-François Lagrot un voyage extraordinaire qui enrichit notre compréhension du monde.

Le chant que vous entendrez dans l’épisode est un chant traditionnel des chameliers en Inde.

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(c) JFLagrot

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Chapitres :
00:00:00 – Début
00:03:40 – le Club des Explorateurs
00:04:12 – Comment il a trouvé ce sujet
00:07:11 – bivouaquer avec les méharistes
00:11:14 – Question de Valentine
00:12:18 – le destin du chameau est en train de changer
00:14:05 – Somalie et dromadaires
00:16:56 – les voyages pour faire le reportage
00:17:56 – hybridation
00:20:22 – Parlons du Kazakhstan
00:20:59 – la Turquie : un pôle attrayant
00:22:47 – la campagne kazakhe
00:22:53 – l’Empereur du lait de chameau
00:23:20 – les gauchos kazakhes
00:26:12 – les vertus nutritives épatantes du lait de chameau
00:27:11 – question d’Amandine
00:29:36 – le lait de chamelle pour remplacer les antibiotiques ?
00:30:57 – le goût du kurt
00:33:15 – cuisine kazaque
00:34:06 – Dubai
00:35:06 – les jockeys-robots aux courses
00:39:19 – les enjeux de l’or blanc
00:40:05 – Inde
00:40:51 – les Raikas du Rajahstan
00:47:03 – un symbole de toute notre société
00:47:31 – réflexion sur les peuples premiers
00:51:28 – Exotisme assuré à Maubeuge
00:55:09 – l’échec
00:56:46 – le succès
00:58:36 – la recette d’une vie réussie
00:58:42 – juste magnifique….
01:00:45 – de l’audace
01:05:04 – où te suivre


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[EXTRAIT] 72. Les tribulations d’un grand reporter au fil des sujets

Ecouter l’épisode complet: # 72

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