mercredi, avril 24, 2024
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Les filets fantômes, filets de la mort

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Les filets de pêche, dès lors qu’ils sont perdus, continuent de faire des ravages au fond des mers.

C’est d’ailleurs le constat fait par de nombreux plongeurs qui observent facilement des filets qui ont des prises de quelques kilos à plusieurs tonnes de poissons qui pourrissent dans les eaux. Ces filets sont des filets en cordage issus de la pétrochimie telle que le nylon, des filets en coton et de nombreux filets ont été abandonnés par les chalutiers industriels. Mais c’est le filet en nylon qui reste le plus dangereux car il n’est pas biodégradable. En clair, dès qu’il est perdu en mer, il va continuer de prendre dans ses filets de nombreux poissons et pendant très longtemps.

Le scénario est en fait le suivant. Pendant environ deux ans, le filet va pêcher en restant entre deux eaux pour s’affaisser et couler au fond où il continuera de tuer les coquillages par exemple. Il faut environ 600 ans pour qu’un filet en nylon se désagrège dans l’eau, avec d’ailleurs une pollution collatérale car comme tous les plastiques, en se désagrégeant, le filet libère des matières toxiques dans l’eau.

De nombreux exemples témoignent de ces dégâts. Le murex qui est un coquillage se raréfie en raison de cette pêche fantôme. Le requin-ci a également presque disparu pour les mêmes raisons. Le rostre de ce dernier étant dentelé, il s’accroche sur les filets jusqu’à s’emmêler sans pouvoir s’en dépêtrer. Et on ne compte pas les tortues, les dauphins, les poissons-lunes régulièrement pris au piège. En fait, les poissons sont pris au piège par deux fois. Les premiers qui y sont pris y meurent, pourrissent et attirent leurs prédateurs ou les organismes macrophages tels certains crustacés ou coquillages. C’est à leur tour d’être pris au piège, de mourir et d’en attirer d’autres. Et le massacre continue.

Ce type de désastre que l’on rencontre dans les zones de pêche intensives, telles qu’au large de l’Afrique, dans l’océan Indien ou dans certains Dom-Tom, mérite l’attention des pêcheurs et des médias et des politiques. D’autant que des règles existent pour bannir certains filets en nylon. Mais le plus souvent, ces règles sont bafouées dans les pays en voie de développement où les contrôles sont quasi inexistants.

La seule solution effective est de faire prendre conscience aux populations côtières et aux pêcheurs de l’intérêt de protéger les populations de poissons par une décision commune pour un arrêt des filets non biodégradables. Au final, c’est la seule volonté des professionnels de mettre fin à un massacre qui finalement leur est préjudiciable, dont on peut espérer réellement une solution, et qui se doit d’être soutenue par nos politiques dans un cadre national et international.

Saison IV • Episode 8 • Stand Up!

Alors que le monde de l’automobile vit une transition à marche forcée, la dégradation des conditions de travail et l’inflation plombent la vie des ouvrièr.es qui triment dans les usines.Dans le contexte néo-libéral où les syndicats ont parfois peine à exister, où nombre d’entre eux se comportent en partenaires du patronat, des levées de bouclier surgissent, disséminant l’espoir ténu d’un renouveau de la lutte des classes depuis l’atelier.De Détroit à Stockholm, voyage dans les mouvements de grève qui revitalisent le syndicalisme – contre les Big Three aux Etats Unis et contre Tesla, en Suède.MEDIASEtats Unis: Fortune, Washington Post, Jacobinen français : A l’encontre, Contretemps, Rapports de Force, ou sur les comités grévistes autonomes, le Word Socialist WebsiteSuède: Associated Press, le Nordic Labour Journalen français: MediapartMUSIQUE1’22 I See Power4’41 UAW Strike Anthem – Stand Up (Remix) (Official Music Video).mp314’24 Union Solidarity Rap.mp316’25 Fam dam dutchess x femtastic – rock with itVISUEL Wiki CommonsPiquet de grève UAW à Belleville, Michigan, le 26 septembre 2023. Auteur Adam Schultz.

Bifurquons ! – Ep.8 – Laisser cet endroit plus propre que vous l’avez trouvé !

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8ème opus de cette série : Bifurquons, qui vise à emprunter un nouveau chemin face aux multiples crises parallèles, qu’elles soient économiques, politique, écologique, climatique, sociale, internationale. Nous avons pu observer que les solutions pratiques ne manquent pas mais que ce sont nos décisions, nos modèles, , notre absence de prise en compte du vivant nos comportements  qui structurent notre société .

Et au niveau comportement, n’y aurait-il pas quelques ajustements à faire ?

Car on peut se poser des questions sur la manière dont on garde notre environnement sain et vivable. Imaginez que vous soyez un extra-terrestre et que vous observiez la terre, il ne vous échappera pas que la surface de la planète est jonchée d’immondices, que les mers et océans sont des poubelles, que rien n’échappe à notre envahissement, que des terres entières sont détruites, polluées, aménagées stérilement, sans âme, sans vie, et que même dans votre voisinage, on fait preuve de peu de retenue pour laisser encombrants, matériaux, et désordre à vue.  De plus, qui n’a pas vu des zones industrielles et commerciales immondes, des friches industrielles laissées pour compte ? Ajoutons -y le moins visible :  les sols gorgés de produits chimiques, des terres stériles, sèches sans vie, des nappes phréatiques polluées.

Toutes ces surfaces font l’objet dans leur grande majorité d’une appropriation par les humains, commune ou privée.

La gestion de nos communs : sols, rivières, mers, océans, forets, etc.   est le plus souvent amputée, et fait la part belle en surface à la propriété privée soit d’individus soit de personnes morales, entreprises pour la plupart.

Il faut dire que la gestion des communs, dès qu’elle est inefficace, trouve la solution facile d’un repreneur à titre privé. Et il faut le dire, gérer des communs n’a rien d’une sinécure :  eh oui il faut gérer ensemble, pas facile dites donc, réunir tous ceux qui sont concernés ou impliqués, trouver une concertation et un mode de gestion qui satisfasse les intérêts de tous, ou de certains en particulier. Compliqué, difficile, trop couteux, allez hop, confions cela à une gestion privée : vous allez voir ce que vous allez voir en efficacité, surtout financière au profit de quelques-uns.

Et puis, la nature humaine ayant des travers, si cela doit rester commun ou utilisée par plusieurs, il y a toujours quelques fâcheux indélicats qui trouvent le moyen de polluer ces surfaces. Pas convaincu, faites donc un tour sur les abords de route ou d’autoroutes, un bien commun qui est à tout le monde et à personne, combien d’immondices se trouvent sur les bas cotés ? des milliards…

Et pour ce qui est de privatiser, on s’y entend bien, et c’est ce que nous avons fait pendant les derniers siècles depuis que la propriété a été érigée en droit individuel, c’est-à-dire depuis la Révolution. Un exemple : la forêt française. En France, trois quarts des forêts sont privées. Le quart restant est public et se répartit entre forêts domaniales et les autres forêts publiques, essentiellement des forêts communales. Avec des complexités en termes d’accessibilité, certes mais surtout d’évolution non maitrisée selon que l’on détruit la biodiversité présente, qu’on la remplace par de rentables alignements d’arbres dans un environnement vide de vie.

 

Pourtant la propriété privée a du bon du point de vue du petit propriétaire terrien, qui a son cocon pour lui, son bout de terre, sa surface et il est juste qu’il ait un toit sur la tête. Il peut aussi sur un terrain y cultiver son jardin personnel, mais il peut aussi y faire plus ou moins ce que l’on veut et parfois le pire. Le jardin peut être un dépotoir et la maison un grand bazar hideux. Et quand cette propriété privée s’étend à des surfaces importantes, le plus souvent nous avons créé des structures opaques de propriété privée pour en jouir. Des sociétés immobilières, des entreprises de toute taille, en passant par les établissements financiers propriétaires, tous sont des structures anonymisées. Elles font en grande partie ce qu’elles souhaitent sans référer régulièrement à personne.

 

Un petit exemple auquel je pense : cette chaine de garage de montage de pneus et de vidange de voiture, présente un peu partout, qui, après 25 ans passé sur un lieu donné, a dû faire face à un incendie.  Celui-ci éteint, on découvrit une pollution du site remontant à des dizaines d’années, l’entreprise y ayant déversé toutes ses huiles de vidange usées. Terrain inconstructible, impossible à dépolluer. Que s’est-il passé ? l’entreprise a reconstruit plus loin. Aucune poursuite. Prescription pour des faits anciens …

 

Pourtant, dans certaines toilettes publiques, on trouve cette affiche :  Veuillez laisser cet endroit aussi propre que vous l’avez trouvé. Une recommandation que l’on devrait formuler à tout usager de surface, qu’il soit propriétaire ou usufruitier d’un bout de terre, d’un local, d’un appartement, d’une maison, d’un entrepôt, d’un bureau, bref de toute surface dont nous avons pris possession un instant ou pour un temps infini.

Infini ? ah tiens ! c’est possible ça ? Non, car chers amis, il y a un temps où la mort nous sépare et nous n’emportons pas avec nous le lieu qui nous appartenait. Nous ne sommes que des usufruitiers temporaires, jamais des propriétaires éternels, dussions nous être en possession totale et légale du même lieu toute notre vie.

La seule chose que nous pouvons transmettre, c’est ce que nous avons obtenu, et si nous avons un tant soit peu de respect pour la vie, pour ce qui sera après nous, nous devons le faire dans les meilleures conditions, c’est-à-dire transmettre dans un état identique, voire meilleur, compte-tenu de l’état de notre planète, que celui dans lequel on a obtenu possession légale.

Aussi je vous demande d’inscrire au fronton de vos propriétés : « veuillez laisser cet endroit plus propre que vous l’avez trouvé. », impliquant, bien sûr, un état à laisser où le vivant est plus présent, plus riche, plus résilient aussi, pour assurer une pérennité dans la transmission.

Si cette règle s’appliquait, sur l’ensemble de nos territoires privés et pourquoi pas communs, et si cette règle s’appliquait légalement aux entreprises et autres constructions légales dont nous nous sommes dotés, la face du monde serait changée :  moins polluée, moins en désordre, plus belle qu’aujourd’hui et progressant à grand pas vers une sauvegarde dont nous avons bigrement besoin !

Dans chaque activité, posons-nous cette simple contrainte qui par la force du nombre peut bouleverser notre cadre de vie : Laisser cet endroit où vous êtes, où vous exercez, quel qu’il soit, plus propre, plus sain, plus vivant que vous ne l’avez trouvé ! Un coup de balai pour un grand nettoyage de notre planète…plages propres, sol et forêt grouillant de vie, lieux d’habitation et de vie réjouissants, biens communs à l’équilibre, … débarrassons nous vite de ce qui encombre, enlaidit, freine la vie et accélère l’obsolescence. Bifurquons !

 

#71. Stéven Le Hyaric, au-delà des limites – Projet 666 étape 3 : ATACAMA

Stéven le Hyaric est un athlète et aventurier qui n’a de cesse de pousser ses limites aux 4 coins du globe. Aussi solide qu’hypersensible, il inspire par sa détermination et son humanité. Un message idéal pour commencer l’année et la nouvelle saison du podcast.
Il a récemment traversé le désert de l’Atacama dans le cadre de son projet 666 : 6 déserts – 6 continents – 6 mois, pour nous sensibiliser à sa façon au changement climatique et à la problématique de l’eau. Une conversation très détendue que j’ai énormément appréciée, j’espère que toi aussi !

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Photos + vidéos + réseaux sociaux de l’invité:

(c) Stéven le Hyaric

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Chapitres :
00:00:00 – Début
00:05:57 – explication de son tatouage
00:09:48 – le vélo depuis ses 5 ans : une bulle qui s’agrandit, et recherche d’autre chose
00:12:08 – sensibilité
00:14:24 – la pression du milieu de la course
00:16:48 – 666 : entre liberté et les contraintes qu’on s’impose
00:18:19 – la vulnérabilité et le contact avec les autres
00:18:58 – les témoignages de ses followers
00:22:23 – quand ton rêve devient notre rêve
00:22:39 – pourquoi partager l’aventure sur les réseaux sociaux
00:26:11 – athlètes handicapés inspirants
00:28:13 – après son parcours pro : Nepal et ONG
00:29:32 – les bidonvilles de Katmandou
00:31:42 – quand les enfants qui n’ont rien veulent tout donner
00:33:41 – l’apprentissage de la méditation Vipassana
00:38:03 – rencontre avec Matthieu Ricard
00:43:01 – alimentation, médicaments, santé mentale
00:43:54 – aventure extrême au Nepal pour se retrouver dans les limites
00:50:42 – Expédition « Rêve d’Himalaya »
00:55:26 – projet 666
00:56:15 – Namibie : réflexion sur les animaux et la peur
01:00:00 – les Himba
01:03:52 – 666 : le désert de GOBI en hiver
01:05:52 – chamanisme
01:10:27 – Gengis Khan
01:11:20 – quand on se demande ce qu’on f… là et moments de flow
01:15:09 – 666 : Atacama : dur dur dur
01:16:58 – altitude et chaleur
01:17:57 – Question de Valentine
01:22:10 – le message 666 : l’enjeu de l’eau, l’or de demain
01:23:53 – s’entraîner à affronter le changement climatique
01:24:52 – projet de montrer la beauté pour donner envie de sortir et protéger la nature
01:25:34 – se connecter à la nature pour cesser de l’agresser
01:26:05 – athlète et végétarien
01:28:07 – parenthèse belge…
01:29:13 – le premier prix au pays du surréalisme
01:31:58 – retour sur l’Atacama
01:33:01 – vive l’aventure en Europe
01:34:10 – retour sur la reconnexion à la nature
01:35:08 – l’émerveillement des enfants
01:37:09 – Question d’Amandine
01:40:07 – les douches au Nepal
01:41:54 – les capacités mentales dans le chaud et le froid
01:42:08 – le froid sur le Baïkal : surtout ne pas transpirer
01:43:19 – Mike Horn
01:45:41 – Atacama, l’arrivée
01:47:06 – essayer de ne pas avoir d’attente en s’exposant publiquement
01:49:16 – Il y a du changement dans l’air pour 2024…
01:51:14 – le toujours plus ou être heureux et sans histoire ?
01:51:57 – « Qu’est-ce que tu as à prouver ? »
01:54:24 – le succès dont tu es le plus fier
01:56:15 – réussir, c’est faire.
01:59:51 – la petite voix intérieure qui juge
02:00:32 – … et celle qui répond !
02:01:16 – que dirais-tu à ton alter ego de 5 ans ?
02:04:59 – Sylvain Tesson
02:06:45 – l’erreur
02:06:58 – quand le tigre de feu monte au créneau
02:10:28 – être gentil, force ou faiblesse ?
02:12:55 – les ingrédients pour vivre ses rêves
02:14:26 – « c’est un truc de gentils, l’émerveillement »
02:15:19 – la citation : René Char
02:22:13 – son actu
02:25:44 – réseaux sociaux


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[EXTRAIT] 71. Stéven le Hyaric – projet 666 – ATACAMA

Une belle intro à une personnalité qui l’est tout autant. Besoin de récits d’aventure qui te feront pousser des ailes ? Avec Stéven et son projet 666 tu es au bon endroit. Petit aperçu de ce cycliste hors norme dans cet extrait.
Ecouter l’épisode complet: RDV au # 71

Photos + vidéos + citations de l’invité

(c) Steven Le Hyaric et photographes : voir page de l’épisode.

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Bifurquons ! – Ep.7 – Donner des Droits à la nature et à l’Océan !

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Septième opus de cette série : Bifurquons, qui vise à emprunter un nouveau chemin face aux multiples crises parallèles, qu’elles soient économiques, politique, écologique, climatique, sociale, internationale. Nous avons pu observer que les solutions pratiques ne manquent pas mais que ce sont nos décisions, nos comportements, , notre absence de prise en compte du vivant dont nous faisons partie qui sont les problèmes, en raison des modèles politiques, économiques et juridiques qui structurent notre société .

Et  au niveau juridique , la question se pose : faut -il donner des Droits à la nature ? donner des droits à l’Océan ? Et le peut-on ? car il s’agit de changer de regard sur le vivant.

Historiquement le droit est issu du droit romain qui visait à gérer la possession ou propriété des objets. D’ailleurs le droit s’est constitué avec d’une part des sujets de droit et des objets de droit. Pour les sujets de droit, ils sont les seuls à détenir une personnalité juridique avec droit propres (droit d’être, de penser, de faire, d’agir en son nom propre…) et des obligations.
Jusqu’à présent, les sujets de droit étaient les humains. Et encore pas tous, les femmes, les enfants et les personnes de couleur n’ont rejoint les sujets de droit que tardivement. L’abolition de l’esclavage et donc les personnes de couleur devenant des sujets de droit aux Etats-Unis date de 1865 seulement.

Et en dehors des humains, les autres sujets de droit sont les personnes morales c’est a dire les entités fictives créées que sont les associations, les entreprises commerciales, les organisations répondant à un statut de personne morale.

Nous avons donc posé des droits propres que sur l’humain et sur ses constructions organisationnelles et collectives. Le reste est objet de droit. Et un objet de droit, tel que la nature, les êtres non humains, les milieux naturels, est susceptible d’être approprié par un sujet de droit.  Son propriétaire, selon la législation du pays, peut en faire ce qu’il veut.

Pourquoi les êtres vivants, les espèces et les écosystèmes qui en sont composés ne pourraient pas jouir d’une personnalité et lui reconnaitre des droits propres, et au premier chef, celui d’exister ?

C’est la question posée depuis quelques années par des ONG de protection, des avocats, des politiques. Avec des débuts de mise en œuvre dans quelques pays tels que l’Equateur, la Nouvelle-Zélande, l’équateur et plus près de nous l’Espagne.

Qu’est ce que cela change d’avoir le statut de sujet de droit et d’avoir une personne juridique ? Cela permet, comme ça le permet aux entreprises et à vous par exemple, d’aller en justice, de se défendre, de s’exprimer par l’intermédiaire de porte-paroles, par exemple lors d’un procès. Pour l’instant, si un écosystème ou une espèce sont mis en danger, n’étant pas sujets de droit, aucune action légale tant qu’aucun sujet de droit n’est atteint n’est possible, hormis quelques exceptions à la marge précisément dans les droits de l’environnement qui se créent sous la pression de la société civile par exemple, droits qui restent des petits pas qui sont soit symboliques ou peu appliqués, comme la reconnaissance du préjudice écologique dans des conditions à apprécier.

Est-il réaliste de donner des droits à la nature ?

Tout d’abord, revenons aux bases de notre société : la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Alors qu’il y a toujours esclavage dans les colonies, que les femmes n’ont pas les mêmes droits que leur maris, que les enfants sont subordonnés totalement, on a défini les droits naturels de l’homme dont la liberté, et la propriété individuelle. Ce faisant, la protection du collectif ou des communs a été reléguée au second plan, mais également l’ensemble du vivant non humain. Sur ces principes ; compétition et valorisation de l’individu se sont instaurées, au détriment de la protection du collectif, des communs. On y a ajouté comme sujets ayant des droits identiques à des humains les entreprises, constructions juridiques avec des droits propres dont on voit aujourd’hui les dérives. Car les entreprises ne sont pas un collectif qui a pour but la protection de ses membres. Elles réalisent des profits et les répartissent inégalement entre dirigeants, actionnaires, employés avec des écarts de l’ordre de 120 fois entre le PDG d’une multinationale et un employé de base. Cet écart croissant abyssal creusé au fil du temps nous amène aujourd’hui à une transformation de la société qui permet l’accaparement par une petite minorité ni solidaire de ses employés, ni du reste du monde. Ces entreprises ont acquis un tel pouvoir que les rapports de force sont inversés : elles s‘imposent en exploitant les espoirs, mais aussi les ambitions politiques, les vides juridiques,  le manque de courage politique, l’absence de régulation économique , et surtout l’absence de suffisante des droits humains et de ceux de nos communs naturels  qui a permis une exploitation à outrance de l’environnement ,  un environnement qui comprend la lithosphère mais aussi l’ensemble du vivant non humain . Résultat : nous sommes aujourd‘hui, maintenant en train de compromettre la vie sur terre.

Si on s’accorde sur l’idée que les humains font partie de la communauté du vivant, et que celle-ci ne soit pas plus exploitée au profit de quelques-uns, mais qu’elle devienne le foyer commun dans lequel nous pourrons vivre, nous devons changer de modèles : ni capitalisme, ni communisme, ni fascisme ou régime autoritaire… qui ne sont pas des fatalités. Il y a d’autres modèles à mettre en place et nous en avons l’intelligence.   Pour cela il faut modifier en profondeur l’expression du pouvoir, en mettant la pollution, un terme à l’exploitation, l’extraction, en garantissant des droits aux laisser pour compte : l’ensemble du vivant non humain.

Est-ce facile ? Non, c’est un basculement historique. La modification du droit de l’environnement actuel est nécessaire mais ne suffira pas. Un statut juridique pour le vivant est une des solutions pour la pérennité de vie aquatique et terrestre.

Une nouvelle révolution doit avoir lieu : nous ne sommes plus au-dessus du vivant, mais au sein de la communauté du vivant. Nous ne sommes pas « maitres et possesseurs de la nature » n’en déplaise à Descartes.

Réconcilier l’humain et le vivant, l’humain et notre planète, l’humain avec lui-même, va nous demander l’effort suivant : que les modèles et systèmes politiques, économiques et juridiques fassent la promotion des comportements qui contribuent au bien être de la communauté du vivant, humains et non humains. C’est à ce prix qu’est notre survie.

Bifurquons ! – Ep.6 – Changer de modèle : rendre impossible ce qui n’est pas souhaitable !

Sixième opus de cette série : Bifurquons, qui vise à emprunter un nouveau chemin face aux multiples crises parallèles, qu’elles soient économiques, politique, écologique, climatique, sociale, internationale. Nous avons pu observer que les solutions pratiques ne manquent pas mais que ce sont nos décisions, nos comportements, nos modèles d’existence, notre absence de prise en compte du vivant dont nous faisons partie qui sont les problèmes.

Et justement nos modèles, qu’ils soient politiques, économiques, sociaux, ou industriels sont pour la majorité d’entre eux, liés à des techniques présentées comme des solutions toujours adéquates. L’idéologie moderniste nous a enfermés dans la croyance qu’aucun problème ne demeure bien longtemps sans solution technique. Et comme l’écrit Nicolas MARJAULT dans son excellent livre « Bassines, la guerre de l’eau », nous nous enferrons dans une lutte sans fin visant à rendre possible ce qui n’est pas souhaitable, à utiliser la technique avant tout comme outil magique pour résoudre ce qui est incompatible avec nos modèles de croissance, et conserver envers et contre tout ce qui n’est pas souhaitable pour le bien commun du vivant.

Un exemple : La croissance économique et l’empreinte écologique du PIB. Ils sont antinomiques. On appelle à la rescousse l’innovation. Mais bien souvent, les techniques qui permettent d’affronter les problèmes sont parties prenantes des causes qui génèrent ces mêmes problèmes dans un cercle vicieux qui mène à l’effondrement.

Dans le cas de l’océan, et pour exemple celui de la surpêche, on aura dans un premier temps ratissé les fonds et côtes les plus proches avec des moyens de pêche destructeurs. Dès lors, on cherche à sauver le système productif ou plutôt extractif en poussant plus loin l’aventure. Avec des innovations et des techniques qui permettent d’aller plus loin, plus profond, de détecter tout banc de poisson à distance, pour continuer à creuser la pénurie de poisson jusqu’à l’effondrement. On rend possible ce qui n’est pas souhaitable : un effondrement de la biodiversité, des populations de poissons.

Que cherche t- on ? Des hauts rendements de court terme et des valeurs ajoutées coûte que coûte. On imagine pouvoir s’extraire des contraintes du milieu océanique, de sa biodiversité en façonnant à sa guise les moyens d’intervention. En gros, on rêve, après avoir pris connaissance des méfaits de plusieurs décennies d’aveuglement, d’une meilleure expérience des méfaits futurs avec la technique au service d’une croissance économique affranchie des limites planétaires, dont l’effondrement de la biodiversité, le réchauffement du climat par exemple.

Notre inventivité n’a pas de bornes pour rendre possible ce qui n’est pas souhaitable. Et on peut multiplier les exemples : exploration pétrolière délétère pour assouvir la soif d’énergie carbonée, exploration et extraction de minerai, ingénierie agricole au service de l’agriculture intensive, etc…

Cela ferait rire si ce n’était pas si révélateur de notre folie :  si les vaches d’élevage intensif, en nombre suite à notre consommation effrénée de viande, génèrent du méthane, si elles pètent, eh bien utilisons un composé synthétique pour inhiber l’enzyme responsable du dégagement de méthane. Mais surtout ne changeons rien, continuons de consommer.

Qu’on ne se méprenne pas. Je ne tire pas ici à boulet rouge sur toutes les innovations scientifiques ou techniques, ce que je questionne ce sont ces innovations qui doivent nous permettre de transitionner vers une société décarbonée, et résiliente aux effondrements des écosystèmes en cours.

Très clairement, le capitalisme financier ne veut pas évoluer, ni changer. Il ne souhaite en aucun cas changer de système de production, de baisser un rendement ou diminuer une valeur ajoutée financière. Il continue une démarche jusqu’au-boutiste, qui mènera à sa destruction  et surtout à la nôtre,  en faisant usage de toutes les techniques pour maintenir ce qui n’est pas souhaitable, dans une communication astucieuse du «mieux » apportée par une nouvelle  solution technique qui ne change pas d’objectif : l’accumulation de richesse sans contraintes des limites planétaires avec une répartition en faveur des happy few laissant des miettes et des conséquences inattendues souvent prévisibles aux masses consommatrices leurrées par ces modèles politiques et financiers .

Le capitalisme industriel et financier procure un enrichissement à quelques-uns aux détriments de tous, vivant, humains et non humains.

Pourtant d’autres voies existent : reprenons les quelques exemples précédents :

  • La surpêche : moins de bateaux monstrueux, plus de pêche artisanale concertée et respectueuse des contraintes biologiques du milieu marin, plus d’emplois, plus de résilience
  • La décarbonation des productions agricoles : elle passe d ‘abord par une consommation raisonnée de viande et non une croissance exponentielle des cheptels d’élevage
  • L’exploration pétrolière : ses moyens ne seraient-ils pas plus habilement orientés vers la mise en place d’énergies renouvelables.

Les alternatives crédibles sont possibles. Les prises de consciences en sont freinées par des discours qui évitent de remettre en cause les modèles existants, alors que les avancées dépendent des priorités que l’on se donnent.

Regardons la biosphère autrement, retrouvons notre juste place dans l’écosystème terrestre.

Changeons de regard : un stock halieutique n’est pas une masse de poissons à exploiter, un sol mis en culture n’est pas une réserve de carbone et d’éléments nutritifs, une forêt n’est pas un stockage de carbone à conserver ou à exploiter.

Changeons nos modèles politique, économique, juridique et sociétaux.

Regardons le monde sous un autre angle pour pouvoir y vivre et non y survivre.

Bifurquons.

 

Places pour le Salon de la Plongée Paris pour mes auditeurs :-)

Saisir les places : m’écrire à anbe@storylific.com

Merci au Salon de gâter mes auditeurs !

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Récifs artificiels ou habitats artificiels ?

Bonjour,

avec moi aujourd’hui Sylvain Pioch qui est un spécialiste des récifs artificiels.

Est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur les récifs artificiels ainsi que sur la différence avec les habitats artificiels ? Alors les récifs en fait servent de support à la faune et à la flore et dès lors qu’on va essayer de déterminer plus précisément quel type d’espèce on veut développer, on va parler préférentiellement d’habitats. La différence serait la dimension d’objectif, donc de performance. Avec les habitats artificiels, on va s’intéresser soit à une espèce cible, soit à un cortège d’espèces cibles en général. Et dans le cas des récifs, on ne va pas fixer d’objectif d’espèce, on va simplement fixer un objectif de non-pollution avec le milieu naturel. C’est ce qu’on voit avec l’immersion de rails, l’immersion d’épaves un petit peu partout dans le monde pour la plongée en bouteille.

Qu’est-ce qu’on peut en faire de ces habitats artificiels ? Aujourd’hui très clairement, ils servent à la restauration des milieux naturels puisqu’ils sont largement utilisés dans les zones coralliennes par exemple ou en Méditerranée dans les zones qui ont été détruites par des aménagements côtiers ou par des pollutions. Ils peuvent servir également à des loisirs à travers la découverte de fonds marins qui sont reconstitués.

Est-ce qu’on peut imaginer une exploitation en termes d’aquaculture par exemple ? C’est l’origine des récifs artificiels puisqu’ils sont nés au Japon au XVIIe siècle. Leur objectif était très clairement de servir de zones d’aquaculture extensive dans des baies à proximité des villages de pêche où les fonds étaient aménagés pour que des poissons naturels viennent préférentiellement s’installer. Et puis en parallèle, plus proche des baies, se développait une pêche beaucoup plus gérée puisqu’on a installé et équipé les fonds de structures qui permettent l’accueil d’espèces et donc d’éviter un écroulement des stocks par une surexploitation. On dit souvent d’ailleurs que les récifs sont le premier outil de gestion des stocks de poissons car ils introduisent chez les pêcheurs une connaissance et les limites d’exploitation.

Alors en France, on en est où aujourd’hui ? Le premier projet a été immergé en 1968 au large de Palavas-les-Flots avec un aboutissement sur les récifs de Marseille dans la baie du Prado qui sont un des plus gros projets français  et qui a amorcé le passage à des récifs de deuxième génération qui s’attachent beaucoup plus à reproduire des habitats naturels.

 

Dernier débrief de l’année et Meilleurs Voeux !

Quelques nouvelles de la saison passée, de la suivante, presque des news des arbres plantés, et breaking news : 2 mois de voyage !
Episode enregistré à l’arrache sur mon smartphone pour vous donner des nouvelles avant le départ… Donc excusez la qualité sonore.
Merveilleuse année 2024 à vous tous ! Je vous embrasse, c’est de saison.

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