samedi, décembre 7, 2024

La petite taxe carbone qui fait trembler l’aéronautique

Il suffit que la Chine gronde pour que les avionneurs européens prennent peur !

Selon le patron d’EADS, Louis Gallois, Pékin a gelé une commande de 45 airbus qu’elle avait passée en raison de la taxe carbone européenne.

Et par effet d’entraînement, ce sont maintenant Airbus et plusieurs compagnies aériennes européennes qui viennent demander le scalp de cette fameuse taxe carbone à la commission européenne !

Rappelons l’objectif de celle-ci : la taxe carbone européenne est entrée en vigueur le 1er janvier 2012. Elle oblige les compagnies, quelle que soit leur nationalité, et opérant dans l’union européenne à acheter 15 pour cent de leurs émissions de CO2, soit 32 millions de tonnes, pour lutter contre le réchauffement climatique.

Mais les lobbyistes européens ayant essuyé un refus net de Bruxelles, ils sont venus toquer à la porte des chefs de gouvernement nationaux pour obtenir gain de cause.

Dans un texte envoyé aux dirigeants français, allemands, britanniques et espagnol, Airbus et six autres compagnies européennes ont dénoncé la menace inadmissible qui plânerait dangereusement sur leurs activités.

Au premier ministre français, François Fillon, il a été expliqué qu’un millier d’emplois directs étaient menacés par cette taxe carbone et un autre millier d’emplois indirects.

Mais pourquoi la Commission Européenne se permet donc de tenir tête au secteur aéronautique ?

Dans l’Expansion, l’économiste Jacques le Cacheux explique que la Cour de Justice Européenne a donné raison à l’UE contre le recours des avionneurs.

Surtout car la taxe carbone n’est pas considérée comme discriminatoire par la Cour de Justice puisqu’elle frappe toute compagnie opérant sur un même territoire sans distinction.

Et qu’elle ne représente que 250 millions d’euros toutes compagnies confondues, ce qui est considérablement faible dans ce secteur.

Selon Jacques Le Cacheux, les compagnies étrangères ont peur que ce soit une première taxe parmi d’autres concernant de nouveaux points comme le carburant, le ciment ou le transport des marchandises.

Voilà qui expliquerait pourquoi elles sont montées au créneau très rapidement, histoire de ne pas voir de nouvelles taxes fleurir avec le printemps.

La porte-parole de la candidate écologiste Eva Joly, Michèle Rivasi fait remarquer que les compagnies aériennes sont mal placées pour contester cette taxe, puisqu’elles « ont toujours bénéficié d’importants investissements publics et que le kérosène n’est pas taxé. »

La député européenne veut aussi alerter sur le fait que « les émissions de Gaz à Effet de Serre de l’aviation sont celles qui augmentent le plus rapidement, et qu’il est urgent d’agir et mettre à contribution un secteur exempté jusque là.»

Encore faut-il pour nous convaincre pleinement de l’intérêt de cette taxe que les fonds collectés soient alloués à des fonds de recherche pour l’environnement ou bien pour la reforestation, ce qui n’est pas le cas, et ce que l’union européenne refuse pour le moment. Du coup cette taxe carbone se transforme en un permis de polluer qui ne satisfait personne, et ne nous motive pas à la défendre bec et ongles.

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