L’autopartage est-il le futur proche de la mobilité durable ?
En tout cas, il franchit un nouveau palier avec l’expérience lancée dans le Poitou- Charente.
Pour rappel, l’autopartage, c’est un système dans lequel un ou plusieurs véhicules sont partagés entre les membres d’un groupe de personnes qui ne veulent pas être propriétaires de leur voiture.
En France, ce système a été lancé dans plusieurs villes, l’expérience la plus connue étant Paris avec Autolib et son parc de voitures électriques.
Cette fois c’est la région Poitou-Charentes qui se lance dans l’aventure, sur un territoire bien plus grand que celui d’une ville, celui d’une région administrative, elle sera gérée par la société publique locale Poitou- Charente Auto-Partages.
L’automne prochain, les villes de Châtellerault, Saintes et Niort auront 40 véhicules électriques à se partager. Des voitures produites localement et ça a son importance quand on parle d’environnement.
Cette entreprise, c’est MIA Electric. Après une recapitalisation menée par la région sous la houlette de son illustre présidente Ségolène Royal, l’ex-entreprise Heuliez, a été rebaptisée ainsi, et sauvée de la faillite.
Les modèles qui sortent d’usine ont une autonomie de 90km et ils atteignent 110 km/h en pointe, avec une capacité de 4 passagers transportés.
Avec l’autopartage, les membres de la région Poitou souhaitent que les citoyens se familiarisent avec les voitures MIA et qu’elles prennent le relais du TER, du car ou du bus dans les transports de proximité.
Le système qu’ils mettent en place est sur le modèle gagnant-gagnant cher à Ségolène Royal : cela fait tourner l’économie locale, et le citoyen paye ses déplacements moins cher, il pollue moins, contre le paiement d’un abonnement dont le prix n’est pas encore fixé.
Les entreprises aussi sont attirées par ce modèle de l’autopartage. Le test le plus notable est celui du Libre-Service Automobile, LISA, qui vient de naître dans l’agglomération de Grenoble. Il est destiné aux employés des administrations et des entreprises, et ouvrira en septembre.
L’innovation de ce système LiSA vient du fait qu’il propose aux employés usagers un fonctionnement en « one way » : les véhicules pourront être empruntés à un point A et restitués à un point B.
Par exemple un agent qui doit se rendre à la gare peut emprunter le véhicule stationné dans le parking de son entreprise ou de son administration sans se soucier de son retour. Ce système existait pour le grand public, maintenant il sera utilisé aussi dans ce réseau destiné aux entreprises.
Ce modèle grenoblois pourrait faire école s’il réussit. Pour cela il faudra qu’il soit viable et rentable, dans le sens où il propose service qui ne s’adresse pas à une seule entreprise ou une seule collectivité.
Quand on voit le succès d’Autolib à Paris, qui après seulement 5 mois d’existence a fêté sa 100.000ème location de voiture électrique et ses 5.000 abonnés annuels, on se dit que ce modèle d’autopartage a un bel avenir devant lui.
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