Conduire une voiture électrique, c’est bien. Mais la faire marcher avec un courant qui vient d’une centrale thermique c’est moins bien. Voire inutile.
Ça reviendrait à acheter des carottes bio qu’on aurait fait voyager depuis l’Australie.
C’est pourquoi nos amis suisses ont eu l’idée d’une vignette éco-courant nommée «Naturemade star».
En payant cette taxe, l’utilisateur de voiture ou de scooter électriques pourra les recharger avec de l’électricité produites à partir d’énergies renouvelables. Ce label est garanti par l’association pour une énergie respectueuse de l’environnement (VUE) installée à Zurich.
Mais il n’y a pas de réseau de production d’électricité ayant un circuit de distribution propre. Le client suisse ne se fait pas poser chez lui de nouvelles prises de courant desquelles sortiraient de l’électricité produites par les énergies renouvelables.
Donc pas de nouvelles prises. Et comme il n’est pas possible de faire le tri entre les électrons produits par les centrales à combustibles fossiles ou nucléaires et les centrales à énergie renouvelable, la différenciation est ailleurs.
Pour simplifier les experts suisses comparent le circuit de l’électricité à un lac qui serait alimenté par toutes les centrales du pays sans distinction.
En payant cette vignette, le consommateur renforce la production en énergie renouvelables, comme s’il choisissait d’investir dans l’éolien ou le solaire.
La vignette coûte 100 francs suisses pour parcourir 10 000 km en voiture avec de l’éco-courant.
Par ailleurs, un centime du prix d’achat de chaque kwh d’électricité labellisé est versé dans un fonds d’amélioration écologique.
Donc non seulement le consommateur suisse peut choisir de rouler à l’éco courant, mais en plus il impose aux producteurs d’énergie de mettre par exemple en place des passes à poissons et d’aménager les rives proches des centrales hydroélectriques.
Au final, en achetant votre courant labelisé naturemade star, vous vous assurez d’obtenir un courant électrique produit à 80 pour cent par une centrale hydraulique, 15 pour cent par des éoliennes, et 5 pour cent par des panneaux photovoltaïques. Ce qui vous fera réduire votre impact environnemental à 7g de CO2par kwh.
Et comme on ne recharge pas son véhicule électrique que chez soi, les Suisses ont déjà commencé à installer des bornes pour charger les batteries des véhicules en éco-courant.
Un expert suisse expliquait toutefois que pour l’instant la part des énergies renouvelables reste faible dans le mix énergétique hélvétique. L’objectif de la Confédération est de produire d’ici à l’an 2030 5,4 térawattheures d’éco-courant, soit 10 % de la consommation actuelle.
Les nouvelles énergies renouvelables ne peuvent pas résoudre tous les problèmes : même dans 20 ans poursuit cette expert, 90 % du courant devra encore être produit d’une autre manière.
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