On croyait que le Diesel avait fini par devenir un polluant acceptable, ou tout au moins pas plus toxique que l’essence, grâce aux progrès de l’industrie.
Pourtant, l’association Airparif annonce que 45% de la po llution par les particules fines en milieu urbain proviennent encore, notamment en région francilienne, du trafic routier. Et que ces polluants sont produits pour moitié par les pots d’échappement de particuliers roulant au diesel.
D’où le signal d’alarme tiré par le président d’Europe Qualité Expertise dans un article du Parisien.
En effet, Bruno Guibeaud s’étonne de la bonne image que le Diesel a retrouvée après avoir été la cible des critiques dans les années 1970 et 1980.
Pourtant l’expert croit que pour en arriver à cette dédiabolisation, la publicité et les lobbys se sont employés à réécrire une histoire qui est loin de la vérité.
Dans la lutte contre la pollution des gaz d’échappement, on s’est concentré sur les émissions de CO2, responsables du réchauffement climatique. L’état français a donc mis toutes ses forces dans ce combat en favorisant le Diesel qui est particulièrement compétitif en la matière. Mais dans le même temps on a mis de côté le problème des particules fines, responsables des maladies graves.
Ce qui a ravi les constructeurs français, qui ont pu vendre des moteurs HDi et DCi en pagaille, et aujourd’hui deux voitures sur trois sont équipées d’un moteur diesel.
Mais on nous dit que Oui le diesel pollue, et même qu’il engendre des morts.
Bruno Guibeaud nous parle de 42 000. Oui 42 000 morts chaque année à mettre au seul crédit du Diesel.
Car celui-ci émet deux types de particules : des particules éliminables par les technologies récentes de filtre à particule, mais aussi des particules fines, d’oxyde d’azotes (NOx). Et celles là, le pot catalytique ne peut pas les piéger, car il ne fonctionne qu’à une certaine température jamais atteinte en ville. Pire, les moteurs diesel utilisés en agglomérations s’encrassent et émettent encore plus de particules fines.
Bruno Guibeaud compare même ce phénomène à la pollution par l’amiante, dont on n’a pas trouvé comment s’en protéger. Selon lui le diesel en ville serait une véritable bombe à retardement.
Les particules fines sont des résidus d’une combustion incomplète au sein des moteurs diesel. Elles sont responsables de maladies du système respiratoire : les spécialistes parlent de crises d’asthme, de rhinites ou de maladies bronchiques pour les plus légères; et de cancers pulmonaires ou des bronches pour les plus graves.
D’ailleurs si PSA n’entend pas la chose de cette façon, Renault admet dans les colonnes du Parisien que la technologie de lutte contre les particules fines du diesel a atteint ses limites en milieu urbain.
L’appel de Bruno Guibeaud est salutaire car les voix des experts dans ce domaine sont rares à aller contre le Diesel, ou tout au moins à le remettre en question. Aidons-le à se faire entendre.
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