jeudi, avril 18, 2024

Le milan victime de la bromadiolone

Alors que l’Auvergne concentre, cet hiver, un effectif exceptionnel de milans royaux, venus de toute l’Europe, des cadavres continuent d’être découverts sur des communes qui pratiquent des campagnes de traitements à la bromadiolone, un poison violent destiné à contenir les populations de campagnols qui nuisent à la productivité des récoltes.

Le fort déclin des populations de milans royaux constaté entre 1990 et 2000, a conduit à faire figurer ce rapace dans la liste des espèces vulnérables.

Or, début janvier, trois nouveaux cadavres ont été découverts sur deux communes du Puy-de-Dôme où des traitements à la bromadiolone ont été autorisés par voie préfectorale. Ces nouveaux cas portent à 44 (dont 28 milans royaux et 16 buses variables) le nombre de rapaces découverts morts, depuis trois mois, victimes d’empoisonnement par ce puissant toxique.

Les 7 et 8 janvier derniers, des dizaines de salariés et bénévoles se sont mobilisées pour effectuer un comptage, qui a permis de dénombrer près de 1 500 milans royaux en Auvergne. Cet effectif record n’avait jamais été atteint depuis 2007, où un millier d’individus hivernants avaient été dénombrés. Ces chiffres montrent le lien très étroit existant entre la hausse des populations de campagnols et les effectifs de rapaces, notamment de milans royaux. Ils mettent aussi en évidence le rôle majeur, pour l’hivernage du milan royal, de l’Auvergne, qui abrite près d’un tiers de l’effectif hivernant français. L’Auvergne et la France ont donc une forte responsabilité dans la sauvegarde du milan royal, à l’échelle européenne. Dans ce contexte, la LPO s’inquiète de l’avenir de ce rapace en France et craint que de nouvelles campagnes de traitements soient organisées dès mars prochain, au moment de l’installation des couples nicheurs. En effet, le prefet à suspendu provisoirement l’utilisation du produit et ce jusqu’au 29 février, sur 22 communes seulement.

La LPO qui espère que l’hécatombe constatée en 2011, ne se reproduise pas en 2012, demande donc à l’Etat et à ses services déconcentrés de prendre leurs responsabilités et de mettre en œuvre des mesures urgentes pour assurer la sauvegarde de l’espèce emblématique, dont la France abrite la deuxième population mondiale.

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