vendredi, mars 29, 2024

1974: quand l’écologie s’invite dans la campagne présidentielle…

Depuis 1974 il y a eu sept élections et autant de candidats écologistes malheureux.

La dernière en date, Eva Joly, d’Europe Ecologie-les Verts (EELV) recueille seulement 2,31% des suffrages au premier tour. Pourtant, les électeurs ont pu constater que tous les candidats, extrêmes compris, ont abordé la question environnementale dans leur programme. En réalité, l’intérêt des français pour l’écologie s’est largement manifesté ces derniers mois en dehors de toute considération politique. Variations du prix de l’essence, tarifs de l’énergie, place du nucléaire en France, dossier de l’Erika ou encore fuite de gaz de la plateforme Total en mer du Nord… Autant de sujets liés à la santé de notre planète qui suscitent les débats mais qui, force est de le constater, ne font pas toujours bon ménage avec la politique.

L’écologie s’invite donc pour la première fois dans la campagne en 1974. René Dumont, agronome de formation, est alors le premier candidat à l’élection sous l’étiquette de l’écologie. Il récolte 1,32 % des votes. Mais à l’époque, il s’agit surtout d’utiliser les médias pour faire connaître l’écologie en politique. Déjà en 1973 avec la sortie de son livre L’utopie ou la mort, l’agronome tiers-mondiste lance un véritable appel à l’éveil écologique.

En 1977, il est l’invité de Jean Chancel dans son émission Radioscopie et il avoue « après les élections on a cherché à créer un mouvement écologiste et on y est pas arrivé, ceux qui voulaient s’organiser ont été empêchés de le faire par ceux qui ne voulaient pas s’organiser. Il n’y a pas eu de mouvement écologiste et je me suis alors joint aux Amis de la terre », une association indépendante du pouvoir politique que rejoint aussi Brice Lalonde. Ce dernier se portera lui-même candidat des écologistes à l’élection de 1981.

Mais revenons à René Dumont. L’homme à l’éternel pull rouge est né en 1904 à Cambrai.

Il passe trois années à Hanoï comme fonctionnaire, il est alors révolté par la politique coloniale. De retour en France, il devient professeur à l’Institut d’agronomie et soutient, dans un premier temps, une vision productiviste de l’agriculture basée notamment sur l’utilisation des fertilisants chimiques. Après la seconde guerre mondiale il lui sera reproché sa vision pétainiste de l’agriculture fondée sur le corporatisme agricole. Toutefois il est l’un des premiers à dénoncer les dégâts de la révolution verte et il élabore progressivement une critique de ce modèle. Pour mieux promouvoir sa vision du développement agricole, il exerce également son activité comme expert aux Nations Unies et s’intéresse tout particulièrement aux pays sous-développés.

Mort en 2001, René Dumont demeure toujours celui qui a lancé l’écologie politique en France. Il est un guide pour une certaine branche de l’écologie, celle qui estime que l’écologie politique trouve sa force dans sa capacité à se réformer.

Retrouvez cette chronique sur le site www.frequenceterre.com

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