La 11e Conférence des parties de la Convention sur la diversité biologique (CDB) s’est ouverte lundi à Hyderabad, dans le sud de l’Inde. La conférence réunit jusqu’au 19 octobre plus de 160 pays membres de cette convention de l’ONU née il y a 20 ans au Sommet de la Terre de Rio. Elle s’est donnée pour mission de concrétiser les engagements pris à Nagoya en 2010 : Agir rapidement pour lutter contre l’érosion des espèces.
Selon l’Evaluation des écosystèmes pour le Millénaire, enquête la plus complète jamais réalisée à ce jour, pratiquement tous les écosystèmes de la Terre ont été transformés par les activités humaines. Les écosystèmes marins et côtiers eux aussi se désagrègent. Au cours des 20 dernières années, environ 35% des mangroves ont disparu, 20% des récifs de corail du monde ont été détruits, et 20% ont été dégradés.
L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) tire aussi la sonnette d’alarme. Aujourd’hui une espèce d’amphibien sur trois, plus d’un oiseau sur huit, plus d’un mammifère sur cinq, sont menacés d’extinction au niveau mondial.
Le directeur exécutif de la CDB, Braulio Ferreira de Souza Dias, a appelé lundi les participants à « mobiliser les ressources financières nécessaires pour permettre aux pays en développement d’atteindre les objectifs » adoptés en 2010.
Lors de cette précédente conférence qui s’est tenue à Nagoya (Japon), des progrès marquants avaient été salués par l’ensemble des délégués. « Le protocole de Nagoya est une réussite historique », avait alors estimé Jim Leape, directeur général de WWF International.
A Nagoya, tous s’étaient entendus sur le protocole dit « APA ». Très attendu par les pays du Sud, ce dispositif propose un cadre international pour que les bénéfices tirés de l’utilisation des ressources génétiques par les industries pharmaceutiques et cosmétiques soient partagés avec les pays d’origine sur la base d’un consentement préalable. A ce jour, seuls six pays ont ratifié le Protocole de Nagoya : le Gabon, la Jordanie, le Mexique, le Rwanda, les Seychelles et le Laos. L’un des enjeux d’Hyderabad sera donc d’accélérer sa ratification.
« La biodiversité n’a jamais été dans un si mauvais état et elle continue à décliner. » C’est sur cette conclusion des plus pessimistes du directeur de la section biodiversité du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) que c’est ouverte la conférence.
En attendant, la France, qui n’a pas encore clairement définie sa stratégie financière sur la biodiversité, étudie plusieurs pistes, comme une taxe sur les transactions financières et la suppression des subventions nuisibles à la biodiversité.
Egalement présente à Nagoya, la ministre de l’écologie Delphine Batho est attendue pour clarifier la position française.
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