Interview de Marc Molitor, auteur du livre « Tchernobyl, déni passé, menace future ? ».
La catastrophe survenue le 26 avril 1986 à Tchernobyl, aux frontières des républiques d’Ukraine, du Bélarus et de Russie, a provoqué un désastre sanitaire dont les conséquences fortement minimisées à l’époque perdurent aujourd’hui. Le reste de l’Europe, dont la France et la Belgique, n’a du reste pas été totalement épargné.
Elle a contribué à la désagrégation de l’URSS et a fait peser un coût énorme sur les républiques concernées.
À l’Ouest comme à l’Est, où les opinions publiques n’avaient pas le poids qu’elles ont aujourd’hui, le « Tchernobyl disaster » a tétanisé l’industrie nucléaire, mais également les milieux scientifiques et techniques qui lui sont liés, les agences et forums liés à la promotion et au contrôle de cette industrie, et les États puissamment engagés dans le nucléaire.
La gestion post-Tchernobyl est alors devenue un enjeu majeur, politique, scientifique, social, médical, technologique, financier et aussi d’information et de communication.
Vingt-cinq ans après, les promoteurs du nucléaire auraient volontiers tourné la page de Tchernobyl, mais les événements de Fukushima sont venus douloureusement leur rappeler qu’on ne peut se voiler la face devant une technologie toujours difficilement maîtrisable, quoi qu’on en dise.
Marc Molitor est journaliste à la RTBF. Il a réalisé plusieurs reportages radio sur les retombées de Tchernobyl, un dossier qu’il connaît très bien et continue à suivre de près.
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