samedi, décembre 7, 2024

L’accès à l’eau, un droit inaliénable

L’accès à l’eau au coeur du Forum Social de Tunis, le Conseil Constitutionnel saisie du dossier des coupures d’eau, et un projet de financement participatif sur la thématique de l’eau, c’est le sommaire de Monde Solidaire, notre rendez-vous avec la Fondation France Libertés, en compagnie d’Emmanuel Poilane, le directeur de la Fondation.

 

Dans le cadre du Forum Social qui se tenait à Tunis fin mars, avaient lieu les Rencontres « Eau, Planète et Peuples » organisées par France Libertés. Ces rencontres ont réaffirmé le droit inaliénable de l’accès à l’eau. Plusieurs ateliers sur l’eau se sont tenus durant ces cinq jours… autour de l’agriculture, du climat, du droit ou de l’énergie.

Quels sont les enseignements, et les pistes d’actions qui ont émergé de ces rencontres ?

« L’ambition de nos Rencontres « Eau, Planète et Peuples » étaient de balayer tous les aspects de l’eau, que nous avions abordés lors de la première éditions des Rencontres, mais aussi d’avoir un angle spécifique sur la question eau et climat en préparation de la Conférence Climat COP 21 en décembre prochain.

Nous avons approfondi les trois thématiques « Eau et droit », « Eau et énergie » « Eau et agriculture » avec un certains nombre d’acteurs d’Amérique latine, Amérique du Nord et d’Europe, pour renforcer notre plaidoyer sur ce sujet, mais l’angle majeur était la dynamique « Eau et Climat », avec l’ambition de rapprocher la question du grand cycle de l’eau avec la question du changement climatique.

Trois infos viennent illustrer cette question :

  • Le record de chaleur battu en Antarctique avec au mois de mars une chaleur de 17,5 degrés, qui correspond à une température de Nice ou de Cannes à la même époque…
  • Une sécheresse très forte en Californie qui amène de vrais problèmes d’approvisionnement en eau et en énergie et qui est directement liée à l’activité humaine, qui a fait le choix de diriger l’eau vers les villes aux dépends des surfaces agricoles. Il y a une forme de désertification sur cette zone des Etats Unis qui amène des pénuries d’eau et une transformation du cycle de l’eau sur ces zones.
  • Et une sécheresse très importante au Brésil, et notamment à Sao Paulo où des manifestations pour l’accès à l’eau commencent à émerger. Cette sécheresse est à mettre en lien directement avec la déforestation et l’impact sur le cycle de l’eau.

Au regard de ces évènements il faut faire grandir cette dynamique Eau et Climat, pour ne pas penser que seul l’axe du CO2 est une solution pour le changement climatique, mais que le cycle de l’eau est un axe majeur sur lequel il faut s’investir plus. On peut tous être acteur de ce cycle de l’eau, en plantant un arbre, en entretenant une haie, en mettant en valeur la végétation. On peut agir au niveau de son village ou de sa ville en mettant en valeur les espaces verts pour participer à l’évapotranspiration et redonner du souffle au grand cycle de l’eau. »

Ces actions, ce « tous acteurs de l’eau » qui ont émergé durant ces rencontres, c’est un vivier qui va servir de point d’appui pour la Conférence Climat. De quelle manière ?

« L’ambition est de faire que tous les partenaires internationaux présents à Tunis puissent se retrouver dans le cadre d’un « Pavillon bleu » lors de la Conférence Climat à Paris. En amont, ces mêmes acteurs vont participer à la « Medcop 21 » début juin à Marseille qui se penchera sur la lutte contre le changement climatique sur le basin méditerranéen.

On travaille aussi sur un jeu « Equilibre Eau » qui veut faire découvrir cette problématique eau et climat aux enfants de 7 à 11 ans. Ce jeu sortira début juin pour que les enfants puissent y jouer sur le deuxième semestre et apportent leurs contributions à la Conférence Climat. »

Avec au bout l’idée que les déclarations finales de la Conférence Climat porte bien eau cette problématique de l’eau.

« Il ne faut pas s’arrêter à la seule Conférence Climat de décembre. C’est le sujet qui va nous occuper dans les 10 ou 20 prochaines années. Le cœur du monde va battre au rythme du changement climatique. Il faut que les politiques s’en emparent. Il faut transformer nos activités humaines en fonction de ce paramètre. La COP n’est qu’une étape. »

Eau, Planète et Peuples, au Forum Social de Tunis

COP 21 : les collectivités s’invitent aux débats de la conférence sur le climat

Les régions se mobilisent sur la route de la Conférence Paris Climat 2015

© Coordination Eau Ile de France
© Coordination Eau Ile de France

Le Conseil Constitutionnel va devoir se prononcer sur l’interdiction des coupures d’eau introduite par la loi Brottes. Une question prioritaire de constitutionnalité a été déposée par la SAUR qui conteste le bienfondé de cette loi.

Qu’est-ce que tente de faire valoir la SAUR dans cette démarche ?

« La SAUR souhaite faire valoir son droit à l’exercice du contrat. En faisant cela elle oublie son engagement de service public. Elle oublie que derrière son contrat il y a un monopole. Quand on habite dans une ville, on n’a pas le choix de choisir son distributeur d’eau.

On a bon espoir que le Conseil Constitutionnel se saisisse complètement de cette question du service public de l’eau pour faire en sorte que la mise en œuvre de ce service se fasse dans le respect des contrats et dans le respect d’un équilibre général sans avoir recours aux coupures d’eau. Bon nombre de services publics mettent en œuvre ce service sans pratiquer de coupures d’eau. Et on ne comprend pas pourquoi certaines entreprises multinationales s’acharnent à ne pas respecter la loi.

Il y a une volonté de business qui pousse les multinationales à couper l’eau pour faire de l’argent supplémentaire au dépends des plus démunis.

On a le soutien de Francois Brottes, qui confirme sa volonté de faire respecter cette loi. Et on a le soutien de la ministre Ségolène Royal qui, après avoir tergiversé, à bien compris toute l’importance d’interdire ces coupures d’eau. Il y a d’autres moyens pour récupérer les impayés. »

© Enjeux d'eau
© Enjeux d’eau

Enfin, le navigateur Titouan Lamazou se lance dans un projet de solidarité internationale entre enfants du Nord et du Sud sur la thématique de l’eau intitulé « Enjeux d’eau : échanger pour la Paix », un projet éducatif dont France Libertés est partenaire.

« C’est l’ambition de rapprocher les enfants de tous les continents. Avec les attentats de Paris et de Tunis, ou les actions de Bokho Haram en Afrique, on mesure la nécessité de faire se rapprocher les cultures sur l’essentiel. L’eau, c’est l’accès à la vie. C’est l’essentiel. Il faut faire comprendre aux enfants qu’ils vivent la même chose. Par ces échanges, c’est la volonté de construire un espace pédagogique, un espace de rencontre, un espace d’explication qui puisse contribuer à avoir plus de paix sur la planète.

On invite tous ceux qui sont sensibles à ces aspects à participer au financement de ce projet pluriannuel avec Titouan Lamazou. Les enfants, avec une approche plus solidaire et humaniste, peuvent être eux même contributeurs des nouveaux enjeux sur l’eau. »

Vous pouvez prendre part à ce projet à travers une plate forme de financement participatif accessible via le site de France Libertés.

  • Participer au financement de « Enjeux d’eau »

Dans l’agenda de France Libertés :

  • Une réunion publique organisée par la Coordination Eau ile de France intitulée « Et si on choisissait la Régie publique de l’eau pour notre agglomération ». Cette réunion, à laquelle France Libertés participe, aura lieu au Kremlin Bicêtre le 15 avril.

 

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