vendredi, décembre 6, 2024

Des utopies pour 2050

L’Age de Faire fête ses 10 ans ! Et pour cet anniversaire, qui coïncide avec le numéro 100, le journal s’est projeté dans l’avenir afin d’imaginer ce que pourrait être notre société en 2050 à travers des utopies réalisables.

Cet exercice particulier, L’Age de faire l’a confié à des spécialistes qui ont pu établir quelques scenarii autour de l’économie, de l’agriculture, de la santé ou de l’énergie, afin de donner forme et réalité à ces utopies.

« On s’est dit que cela pouvait être sympa de faire de la science fiction positive. On a imaginé ce que pourrait être le monde et la société dans un certain nombre de domaines si les idées et les valeurs que nous défendons pouvaient aller plus loin. Il y a des personnes comme Michèle Rivasi, qui a écrit un scénario autour de la santé, Laurent Pinatel de la Confédération paysanne sur l’exode rural, ou le philosophe Michel Benasayag qui imagine un monde où la haute technologie serait colonisée par le vivant. Mais il y a aussi une enseignante, ou l’association Negawatt… Toutes sortes de personnes qui mènent, chacune dans leur domaine, des expériences intéressantes. »

A quoi ressemblerait notre société si les scénarii proposés se réalisaient ?

« Chacun avait la liberté de la forme. Pénélope Carmona, qui est professeur de français, a imaginé que les enfants pouvaient se téléporter quand ils étaient à l’école pour rencontrer des Amérindiens, ou voyager dans le temps pour comprendre comment Christophe Colomb a imposé sa loi à ces Amérindiens. Il y a aussi des choses plus rationnelles et calculées. Négawatt a imaginé comment on pouvait fonctionner sans énergie nucléaire et en produisant moins de CO2. Yvan Gradis, du mouvement Antipub a fait un récit assez drôle où le dernier publiphile de 2050 parle et qui se dit brimé alors que la publicité est interdite. »

Et à l’heure où le monde agricole est dans la tourmente, où les paysans craignent pour leur avenir, le porte-parole de la Confédération paysanne Laurent Pinatel a imaginé une France où l’exode rural s’est inversé et où l’on reprend goût et intérêt au monde paysan.

« Il raconte qu’en 2050 les jeunes ont repris le contact avec la nature. Ils ont appris à bien manger, ils s’intéressent à comment on produit l’alimentation. Il y a plein de vocations d’agriculteurs, les campagnes sont repeuplées. Il a imaginé comment on pourrait prendre le virage inverse de l’exode rural que l’on connait aujourd’hui. »

En 2050, l’économie est à nouveau au service des citoyens, le droit à l’inactivité est reconnu, le recours en énergie fossile a été limité… Toutes ces utopies ne sont pas farfelues. Elles s’appuient sur des expériences qui existent déjà et qui fonctionnent.

« A chaque fois on a demandé à des militants qui défendent concrètement des choses dans leur domaine. Samuel Michalon, de la Coopérative d’Inactivité, a imaginé que la valeur travail par laquelle on se définit tous a été remise en cause. Cela ne veut pas dire que l’on ne travaillerait plus, mais ce ne serait plus le seul moyen de trouver un sens à sa vie. Tout çà est tout à fait réalisable. »

L’Age de Faire a 10 ans. Et en 10 ans la société a évolué. Est-ce que cette évolution  va dans le sens de ces alternatives qui fleurissent un peu partout et est-ce qu’il y a des raisons d’être optimiste?

« Nous ne sommes pas non plus béats. Il y a plein de choses formidables qui se font. Des initiatives, des alternatives se multiplient. Les gens sont en réseaux, il y a de plus en plus de partages des savoir-faire. On sent une volonté de remettre en cause notre fonctionnement économique, notre emprise sur l’environnement, les rapports sociaux individualistes. Il y a une volonté de se réapproprier tous les domaines de la vie. Mais il ne faut pas non plus être béat et naïf. Il y a aussi la réalité, les tendances économiques sont telles que l’on veut des fermes de plus en plus grosses, des entreprises de plus en plus grosses… La loi du profit existe toujours, les inégalités sont de plus en plus grandes. L’histoire du colibri où chacun apporte sa petite pierre, c’est très bien, mais cela ne doit pas faire perdre de vue qu’il y a aussi des rapports de force sur lesquels il faut peser collectivement. On n’y arrivera pas seulement par un changement de comportement individuel. »

© L’Age de Faire

« Nos utopies en 2050 », c’est à la Une du numéro 100 de l’Age de Faire, le numéro des 10 ans.

Pour aller plus loin :

[youtube]http://youtu.be/7eYiC0ZZZus[/youtube]

 

 

 

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