samedi, décembre 7, 2024

Marches pour le climat : et maintenant ?

Plus de 100 000 participants en France, des rassemblements de plusieurs dizaines de milliers de personnes dans une centaine de pays, la marche pour le climat du samedi 8 septembre rappelle, aux chefs d’Etat de la planète, l’urgence à agir.

Cette journée d’action mondiale était prévue de longue date. Organisée par l’ONG 350.org, le mot d’ordre était « Rise fot Climate », « Debout pour le climat ». Objectif : exiger des gouvernements, qu’ils agissent enfin sérieusement contre le dérèglement climatique, à trois mois de la COP 24. Plus de 850 actions ont émaillé cette journée sur tous les continents. De San Francisco à Bangkok, de Berlin à Sidney, De Tokyo à Abuja, les citoyens sont descendus dans la rue pour exiger des gouvernements de passer véritablement à l’action.

En France, cette journée a pris une résonance particulière, moins de deux semaines après la démission surprise de Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique et solidaire. Un appel citoyen a initié une marche en réaction à cette démission pour reprendre l’alerte lancée par le désormais ex-ministre. « Changer le système, pas le climat ». Le slogan a été repris un peu partout dans l’hexagone. Les banderoles en appellent à « la justice climatique » et à « stopper l’industrie fossile ».

« Les citoyens sont prêts à demander des comptes et des engagements aux élus qui nous entourent », affirme Clémence Dubois, la responsable des campagnes de 350.org en France. « La société est en avance sur les gouvernements en matière d’écologie », estime de son côté le député européen EELV Yannick Jadot. Et pour l’économiste Maxime Combes d’Attac, « ce succès montre que le sursaut citoyen est là ! Il ne manque que le sursaut politique !«  Selon lui, « des mesures courageuses et visionnaires doivent être imposées à des lobbys qui n’en veulent pas. Car en matière d’écologie, le ‘En même temps’ d’Emmanuel Macron ne fonctionne pas ! » L’économiste plaide pour un abandon durable « des vieilles recettes libérales et productivistes qui aggravent la situation ». Il préfère « soutenir les voies alternatives qui s’expérimentent déjà ».

La transformation de la société n’est « pas une utopie »

Cette marche pour le climat est intervenue aussi quelques jours avant le Sommet mondial d’action pour le climat qui se tient cette semaine, du 12 au 14 septembre à San Francisco. Ce sommet rassemble tous les grands acteurs internationaux non-étatiques pour définir de nouvelles ambitions pour la planète.

Clémence Dubois, de l’association 350.org le rappelle, « on ne peut pas se reposer uniquement sur les chefs d’Etat. La responsabilité de tous les décideurs est nécessaire pour changer d’échelle ». Société civile, collectivités locales, entreprises réunies à ce sommet souligneront l’urgence de la menace du changement climatique en mobilisant les voix et l’expérience citoyenne, dans des communautés déjà confrontées à des menaces réelles.

© Olivier Gollain

Au-delà de cet énième sommet mondial, les rassemblements de samedi interrogent les marcheurs de monde entier qui se sont mobilisés. Et maintenant, que fait-on ? Car l’enjeu est désormais d’inscrire ce sursaut citoyen dans la durée.

Indépendamment des Etats, les villes se sont récemment engagées. 23 villes et régions à travers le monde, dont Paris, ont pris l’engagement fin août de réduire de 50% d’ici 2030 leur volume de déchets incinérés ou mis en décharge.

Il faut passer « de l’incantation aux actes pour enfin se diriger vers une société sans carbone » ont de leur côté lancé 700 scientifiques dans un appel aux politiques publié samedi dernier par le journal Libération. « Les discours sont insuffisants. Seuls des changements immédiats et des engagements de court terme, dans le cadre d’objectifs clairs et ambitieux à l’horizon 2030, peuvent nous permettre de relever le défi climatique ». Les scientifiques l’assurent :  la transformation en profondeur de la société « n’est pas une utopie ».

Prochain rendez-vous citoyen de grande ampleur : les 6 et 7 octobre à Bayonne, avec l’arrivée du Tout Alternatiba… Pour faire entendre la voix de la société civile, porter les alternatives et résistances qui fleurissent partout en France et lancer un appel à entamer dès maintenant la transition à partir des territoires.

Pour aller plus loin :

 

 

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