lundi, mars 18, 2024

Rendre l’eau à la terre pour restaurer le climat : trois alternatives en Afrique du Sud, en Colombie et en Inde

Sécheresses, inondations, désertifications… l’eau et le climat sont intrinsèquement liés. Le dérèglement climatique met en péril ce délicat équilibre du cycle de l’eau et le droit à chacun d’avoir accès à la ressource.

Partout dans le monde des actions tendent à préserver cet équilibre au bénéfice de l’environnement et des populations.

Une école sur l’eau en Afrique du Sud

Avec la Fondation Abbé Pierre et le R20 Fond vert pour les femmes, vous avez choisi d’apporter votre soutien à trois projets de terrain, portés par trois ONG qui agissent en Afrique du Sud, en Colombie et en Inde. Trois porteurs d’alternatives autour du droit à l’eau et des valeurs de la Fondation, sensibiliser, plaider agir.

Commençons par l’Afrique du Sud, au Cap… où une ONG fait de la sensibilisation au changement climatique.

« On a décidé de soutenir l’ONG EMG, Environmental Monitoring Group. C’est une ONG qui a décidé de créer une école sur l’eau et le changement climatique pour ses militants. L’objectif de cette école est le renforcement des capacités pour faire face à la pénurie d’eau au Cap qui sévit un peu plus chaque année. Ces militants souhaitent parvenir à un accès équitable et durable à l’eau pour toutes les communautés marginalisées du Cap qui sont les principales touchées. Ce beau projet doit aboutir à des études de cas, qui se traduiront par des livrets et des cours, types vidéo. Le  but est d’avoir un maximum de communication entre ces militants et de sensibiliser toutes les parties prenantes du Cap. Par la suite, ces militants vont pouvoir s’approprier ces études et les partager plus largement ».

Restaurer les plans d’eau à New Dehli

En Inde, c’est à New Delhi que vous soutenez les communautés dans leur action contre le changement climatique.

« Nous soutenons HAIYYA, une organisation féministe à la base, dirigée par des jeunes principalement. Ces jeunes œuvrent à la transformation du processus de changement au niveau local. Il faut comprendre le contexte. A New Dehli, la ville dépend de la rivière Yamuna pour l’approvisionnement en eau. Or, les plans d’eau alimentés par cette rivière sont quasiment détruits à cause des décharges de déchets et des eaux usées déversées dans la rivière. De plus, la nappe phréatique s’épuise de plus en plus. Le tout créé des terrain propices au paludisme et à la dengue. Donc il s’agit du droit à l’eau qui est en jeu, mais aussi du droit à la santé de ces communautés qui sont souvent de milieux socioéconomiques très défavorisés. Ce sont donc les plus touchées par la perturbation de ces plans d’eau. Ici, le projet de cette ONG est de mobiliser de jeunes porte-parole pour tenter de restaure ces plans d’eau par le biais de plaidoyer. L’objectif va être d’organiser un groupe de 1 000 jeunes leaders qui seront eux-mêmes dirigés par 25 jeunes entrepreneurs du changement. Cela permettra de créer une campagne de plaidoyer pour sensibiliser davantage le public et pour créer un plan de plaidoyer. Puis il y aura une réunion à la mairie avec le gouvernement concerné et les inciter à agir pour restaurer ces plans d’eau ».

En Colombie, protéger les sources d’eau

Enfin direction la Colombie. Il s’agit là de préserver les sources d’eau locales.

« Le projet est mené par l’ONG Corpenca (Corporación Ecológica y Cultural Penca de Sábila). Il est un peu plus technique et concret. Il vise à restituer et conserver des sources d’eau locales par de la gestion communautaire. Cette gestion communautaire doit aboutir à la restauration, l’entretien et la conservation de micro-bassins dans la municipalité de Cocorna en Colombie. 12 groupes de gestion communautaires vont être mis en place pour contribuer à cette restauration des sources d’eau. Cela va permettre un renforcement organisationnel de ces groupes pour gérer ces menaces environnementales qui pèsent sur ces sources d’eau. Un plan collectif va être mis en place pour l’entretien, et un bassin test pour diagnostiquer les besoins en restauration. En parallèle, les groupes de gestion communautaires vont essayer d’identifier des alternatives pour purifier l’eau afin de la rendre potable et utilisable, par exemple via l’installation de filtres à base de sable. C’est tout un processus de formation qui va se mettre en place mais également des activités plus concrètes ».

Le soutien que vous apportez à ces projets, comment se concrétise-t-il ?

« Il s’agit d’un soutien financier initialement, permis par le R20 Fond vert pour les femmes et la Fondation Abbé Pierre qui nous aident. L’objectif principal est de partager un maximum ces pratiques par de la communication, par de la sensibilisation. Cela permet d’expliquer qu’il y a des alternatives, des possibilités pour protéger l’équilibre du cycle de l’eau et ainsi rétablir le climat des environnements atteints qui, parfois, n’ont plus la possibilité d’avoir un accès çà l’eau et qui ne peuvent plus jouir de leur droit humain à l’eau ».

Valoriser et faire grandir les projets

L’idée n’est pas seulement de les aider sur le court terme, mais bien de les rendre autonomes et complètement acteurs.

« Tout à fait. On a entièrement confiance en ces organisations. Par rapport à d’autres ONG françaises, on décide de leur laisser entièrement la main. Eux ont les capacités et les connaissances pour gérer les enjeux locaux. Nous, on se contente de leur faire confiance et de leur permettre d’avoir plus d’échos au niveau international, et nommant en France, pour potentiellement leur permettre d’accéder à plus de financement et de valoriser encore plus et de faire grandir leur projet ».

Ces trois projets complètent une réflexion collective de la Fondation sur la restauration du climat en respectant le cycle de l’eau. Elle a déjà été amorcée par trois autres projets de terrain depuis plusieurs mois par les ONG KWDT (Ouganda), SAPSRI (Sri Lanka) et Yikilo (Soudan du Sud).

Pour aller plus loin :

 

 

 

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