mardi, mars 19, 2024

Pour une métamorphose radicale de nos sociétés

La Fondation Danielle Mitterrand a 35 ans. Fidèle à sa volonté de rendre les utopies concrètes, elle nous invite pour l’occasion à sortir de notre zone de confort et à revoir nos façons de penser et d’agir.

Les 5 et 6 novembre prochain, c’est à un week-end de rencontre, d’échanges et d’expérimentations qu’elle nous convie, pour penser la métamorphose radicale de nos société.

  • Avec Ludivine Porret, chargée des projets évènementiels à la Fondation Danielle Mitterrand, et Diego Olivares, responsable de la communication à la Fondation Danielle Mitterrand

« Sans transition : utopies et métamorphoses », c’est le titre de ces rencontres organisées par la Fondation. Elle fait le constat d’un « libéralisme qui continue sa domination mortifère. En quoi est-ce mortifère ? Nos sociétés sont arrivées à un cap fatidique ?

« Aujourd’hui, on est dans un système mortifère en raison d’une construction sociétale qui est destructive à plusieurs niveau. On a une crise environnementale, avec une destruction massive du vivant, qui nous pousse à reconsidérer cette relation que nous avons avec la terre qui nous accueille. On a aussi une crise systémique politique, par la montée des systèmes de haine, de domination politique avec des dictatures qui augmentent. Il y a aussi des droits humains qui réduisent de plus en plus, et une crise sociétale avec une augmentations des inégalités, des discriminations, et de plus en plus de conflits. Ce système mortifère cultive une forme de mort, qu’elle soit sociétale ou du vivant. Ce constat pousse à se questionner sur, comment changer notre rapport à l’autre, au vivant, et comment opérer une métamorphose. »

Construire ensemble des communs

Face à cette urgence, il n’y a pas d’homme providentiel ou de solution unique magique. Il faut donc apprendre des uns et des autres, ensemble ?

« Oui. A la Fondation, on essaie de travailler sur un élément de langage qui est celui de la métamorphose. Cela apporte beaucoup d’imaginaire et d’espoir. La métamorphose peut se faire à plusieurs niveau, sociétal, écologique… C’est un nouveau rapport à l’autre, retrouver un peu plus de bienveillance, construire ensemble des communs, construire des choses à long terme qui puissent nous permettre de retrouver un peu de bon sens dans notre manière de vivre au quotidien. Il s’agit de ne pus voir le vivant comme quelque chose qui appartiendrait à l’être humain et utile à sa prospérité, mais plutôt quelque chose où l’on a besoin mutuellement l’un de l’autre. Il faut construire ces dynamiques communes qui font que nous pouvons vivre ensemble. »

© Fondation Danielle Mitterrand

Lors de ces rencontres, vous allez mettre en lumière notamment les « utopies concrètes » qui se multiplient et que vous soutenez, en France et ailleurs, au Chili ou au Rojava notamment. Quelles seront ces utopies concrètes et de ces manières de faire communs qui seront présentes lors de ce week-end.

« Je rajouterais utopies concrètes et radicales dans le sens d’aller à la racine des problèmes. Et il y a aussi cette idée de « sans transition » dans le sens où nous avons vraiment besoin de donner vie aux utopies pour enclencher des métamorphoses. Seront présents notamment le lauréat du prix Danielle Mitterrand 2020, Buzuruna Juzuruna, mais aussi un représentant du village guyanais Atopo W+P+ (Prospérité), un village en voie d’autonomisation, que la Fondation soutient pour faire éclore des métamorphoses radicales dans leur fonctionnement au quotidien. Il y a aura également le collectif Les Semeuses, qui font un travail autour de l’agroécologie près de Bure, dans la Meuse, là où il y a un projet d’enfouissement de déchets nucléaires. Et puis le projet des Lentillères sera également présent, C’est un projet, à Dijon, de revitalisation du territoire. »

Expérimenter les mondes désirables de demain

Ces remontres se dérouleront à l’Hôtel de Ville de Paris les 5 et 6 novembre prochain. Deux jours pour entrer dans le concret, avec des ateliers d’échanges et d’expérimentation.

« Ces utopies permettent d’illustrer de manière concrètes le changement que l’on peut apporter au niveau local. Ce sont des moments de prise de paroles que nous allons retrouver dans les ateliers d’échange des pratiques, des temps de concertation entre acteurs parties prenantes du mouvement altermondialiste. On va retrouver des intellectuels, des personnes de la société civile, des militants, tout un panel assez large pour réfléchir, ensemble, à comment on opère cette métamorphose. Nous allons essayer de poser un regard plus concret sur les mondes désirables de demain. Les ateliers d’expérimentations vont essayer d’apporter un peu de créatif dans nos manières de vivre. La métamorphose ne passe pas juste par la pensée, mais aussi par la métamorphose de nos corps, de nos envies. On y travaille avec un collectif, la Fine compagnie, qui va nous accompagner pour faire vivre nos imaginaires créatifs. »

Et avec ces ateliers, ces lieu d’échange et d’expérimentation, il y a aussi l’idée d’en repartir riches de ces échanges pour aller essaimer ailleurs.

« Cette rencontre nous permet aussi, en tant qu’acteur au cœur du changement, de se poser cette question de comment, nous-même, on peut se métamorphoser. Ce n’est pas qu’un constat que l’on pose à l’extérieur mais que l’on amène aussi à l’intérieur de nos maisons. Nous-mêmes, en tant qu’acteur de la société civile, on peut aussi avoir des pratiques à modifier. »

Saisonnières de Huelva, Prix Danielle Mitterrand 2021

La journée du samedi se terminera par une « soirée des métamorphoses radicales », avec notamment la remise du prix Danielle Mitterrand 2021.

« Le Prix Danielle Mitterrand 2021 est remis au collectif des Saisonnières en lutte de Huelva, en Andalousie, en Espagne. Ce collectif est une initiative autogérée qui défend les droits fondamentaux des travailleuses saisonnières du secteur fraisier. Leur initiative permet de mettre en lumière un effet néfaste de l’agriculture intensive : les conditions de travail, voire d’exploitations, des travailleuses et travailleurs au sud de l’Espagne. C’est un collectif ouvertement attaché aux luttes féministes et antiracistes et qui cherche à rompre avec la dynamique de rejet suscité par la sélection ciblée des travailleuses. Il tisse des liens de solidarité entre les saisonnières de différents pays et avec populations locales d’Andalousie. »

Les ateliers du vendredi 5 et samedi 6 novembre sont sur invitation. La soirée des métamorphose radicales, à partir de 17h le samedi, est ouverte à tous.

Pour vous inscrire : Soirée des métamorphose radicales

Pour aller loin :

 

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