lundi, mai 19, 2025
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Macaques crabiers : miroir de nos interactions avec la nature

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Damien Lafon, rédacteur en chef de Terra Cultura, partage son expertise sur les macaques crabiers, des primates fascinants au cœur de l’Asie du Sud-Est. Habitat, comportements sociaux et interactions avec les humains dévoilent un lien étroit entre ces singes et les enjeux environnementaux actuels.

Une immersion dans le quotidien des macaques crabiers

« Les macaques crabiers, ou macaques à longue queue, sont omniprésents en Asie du Sud-Est. On les trouve aussi bien sur des îles isolées que dans des zones urbaines comme Bali ou la Thaïlande, » explique Damien Lafon.

Observés dans leur habitat naturel – plages, mangroves, forêts tropicales – ces singes témoignent d’une capacité d’adaptation exceptionnelle.

Leur alimentation variée, allant des fruits aux crustacés comme les limules, illustre cette adaptabilité.

« J’ai vu un macaque utiliser un caillou pour casser des coquillages en Malaisie, preuve d’une intelligence pratique impressionnante, » raconte-t-il.

L’organisation sociale : une communauté matrilinéaire

Les macaques crabiers vivent en groupes appelés communautés matrilinéaires.

« C’est la mère qui joue un rôle central : elle s’occupe des petits, souvent avec l’aide des autres femelles, » précise Damien.

Cette structure permet de protéger les petits tout en favorisant la cohésion du groupe. Les mâles, quant à eux, quittent le groupe à l’âge adulte, évitant ainsi la consanguinité.

« C’est fascinant de voir comment la nature a orchestré ce comportement, » ajoute-t-il.

Les macaques et les villes : entre opportunisme et défis

Dans les zones urbaines, les macaques crabiers exploitent les ressources humaines.

« À Ubud, Bali, j’ai vu des singes voler des lunettes ou des appareils photo, puis les échanger contre de la nourriture, »

Ces interactions montrent leur capacité à manipuler les humains, mais posent aussi des défis. Les macaques deviennent parfois agressifs, forçant les habitants à renforcer la sécurité de leurs maisons.

Le macaque crabier : espèce invasive ou symbole culturel ?

Malgré leur statut d’espèce invasive, les macaques crabiers sont souvent protégés par des croyances locales.

« Dans l’hindouisme, ils sont associés au dieu-singe Hanouman, symbole de courage et de protection, »

Cependant, cette prolifération entraîne des mesures de contrôle, notamment la castration de certains mâles pour limiter les naissances.

Apprendre de nos cousins éloignés

L’observation des macaques crabiers révèle des parallèles intrigants avec les humains.

« Leur usage d’outils, leur organisation sociale et leur capacité à s’adapter rappellent nos propres comportements, »

 

Ces primates nous offrent un miroir de notre rapport à l’environnement et à la communauté. Leur résilience face aux pressions humaines est une leçon sur l’importance de coexister harmonieusement avec la nature.

 

Apprenez-en plus sur les macaques en écoutant notre podacst, en regardant notre interview ci-dessous, ou en allant également directement sur le site de Terra Cultura lire l’article : Macaques Crabiers : Habitat, Comportement et Rôle Écologique

[VIDÉO]

 

L’Art Aborigène : Héritage Spirituel et Culturel de l’Australie [avec Terra Cultura]

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Une Histoire Remontant à 40 000 Ans

L’art aborigène est bien plus qu’une simple expression artistique. Il s’agit d’un véritable témoignage historique et spirituel d’une culture vieille de plus de 40 000 ans. Svetlana Markov, correspondante pour Terra Cultura, rappelle que cet art est omniprésent en Australie : « Sur une seule région, il peut y avoir jusqu’à 5000 sites de peintures rupestres, et dans tout le pays, ce chiffre atteint les 100 000. » Ce patrimoine exceptionnel reste néanmoins marqué par la colonisation, qui a détruit de nombreux sites sacrés le long de la côte est du pays.

Le Temps du Rêve : Une Dimension Sacrée

Le concept du « Temps du Rêve » est central dans la culture aborigène. Svetlana souligne que les peintures ne sont pas de simples œuvres, mais des messages des esprits, créés uniquement lors de cérémonies. « Seuls les initiés, ceux qui possèdent des connaissances spirituelles et magiques, sont autorisés à peindre », explique-t-elle. Ces œuvres transmettent des récits sacrés, des mythes et des connexions profondes avec la terre.

Les Sites Sacrés de l’Australie

Certains sites comme Uluru, Kadachuka et les montagnes des Kimberley sont particulièrement significatifs. Svetlana mentionne également le site d’Ubirr, situé à proximité de Darwin, qui était autrefois un lieu de rassemblement pour les communautés aborigènes. « C’est ici que les artistes échangeaient leurs rêves, leurs expériences et leurs connaissances durant la saison des pluies, » partage-t-elle.

Les Esprits Mimi et Leurs Représentations

Les esprits mimi occupent une place importante dans l’art aborigène. Ces figures élancées et symboliques, souvent accompagnées de sacs, sont des gardiens spirituels. Svetlana raconte :

« Ces sacs contiennent des graines, des enfants, ou encore des paroles, symbolisant ainsi la vie et la survie. »

Ces représentations démontrent l’interconnexion entre l’homme, la nature et le sacré.

Une Conservation Impressionnante

Malgré l’exposition des peintures à l’extérieur, leur état de conservation reste remarquable grâce à l’utilisation de pigments naturels comme l’hématite, un oxyde de fer rouge. Svetlana précise :

« Ce pigment est particulièrement durable, permettant à ces œuvres de traverser les âges. »

Une Culture Profondément Secrète

L’une des particularités de la culture aborigène est son caractère secret. Les informations concernant les symboles sacrés ou les rituels sont jalousement gardées.

«Même après avoir travaillé avec des femmes aborigènes, il était difficile de comprendre entièrement leur culture»

Elle ajoute que pour accéder à ces connaissances, il faut vivre au sein des communautés sur le long terme et être initié à travers des cérémonies.

Le Paradoxe de l’Art Aborigène Contemporain

Aujourd’hui, l’art aborigène a une portée internationale, mais il est soumis à des restrictions culturelles. Les artistes contemporains ne peuvent reproduire fidèlement les symboles sacrés. Svetlana explique :

« Ces symboles doivent être modifiés ou recouverts afin de protéger leur essence spirituelle. »

Cette préservation garantit la pérennité des traditions tout en rendant l’art accessible au grand public.

Illustration d'une tortue dans un site aborigène
Illustration d’une tortue dans un site aborigène ©Svetlana Markoff • Terra Cultura

Des Sites Touristiques Sous Surveillance

Des lieux comme Uluru et Kakadu sont aujourd’hui des attractions touristiques sous contrôle. Les visiteurs doivent respecter des règles strictes, comme quitter les sites à la tombée de la nuit.

« Des rangers aborigènes veillent à la préservation de ces endroits ».

Ces mesures permettent de concilier tourisme et respect des traditions.

Une Transmission Fragile

Svetlana souligne également la difficulté pour les jeunes générations aborigènes de maintenir leur patrimoine culturel face à la modernité. « Certaines communautés perdent leurs dialectes originels, » déplore-t-elle, mettant en lumière les défis auxquels ces peuples font face.

 

[VIDEO]

Rennes islandais : une histoire d’adaptation à une terre extrême

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Nichée entre des paysages de glaciers, de volcans et de plaines sauvages, l’Islande abrite une faune aussi fascinante qu’adaptée à ses conditions extrêmes. Parmi ces animaux, les rennes occupent une place singulière. Introduits par l’homme il y a plusieurs siècles, ils incarnent aujourd’hui une étonnante histoire de survie et d’intégration dans un environnement à la fois hostile et spectaculaire. Damien Lafon, rédacteur en chef de Terra Cultura, partage avec nous son expertise sur ces créatures emblématiques et leur rôle dans l’écosystème islandais. De leur introduction à leur impact écologique, cet article est un plongeon dans l’histoire intrigante des rennes islandais. Retrouvez la vidéo de cet entretien en bas de page. 

Voyager en Islande, entre aventure et respect

Pour Damien Lafon, l’Islande représente bien plus qu’une destination : c’est une passion. Depuis dix ans, il y organise des workshops de photographie pour capturer la beauté sauvage de l’île.

« Les plaines infinies, les volcans en éruption et les cascades majestueuses sont une source d’inspiration constante»

Une espèce introduite sur une terre volcanique

En Islande, les rennes ne sont pas originaires de l’île. Introduits au XVIIIe siècle par le gouvernement danois, ces animaux avaient pour but de fournir de la viande et du cuir à la population locale.

« Les rennes sont arrivés en Islande principalement pour des raisons de subsistance, » explique Damien Lafon, rédacteur en chef de Terra Cultura.

Ces animaux herbivores se sont depuis adaptés aux conditions rudes et extrêmes de l’île.

Une répartition géographique unique

Les rennes se concentrent principalement dans l’Est de l’Islande, une région qui offre des plaines et quelques forêts pour leur alimentation.

« L’Islande est une terre complexe, avec des volcans, des lagunes, et des zones totalement dépourvues de végétation, » précise Damien.

Les rennes s’adaptent en broutant des lichens et des mousses sur les terres volcaniques, une ressource rare mais essentielle pour leur survie.

Une population réglementée

Avec une population estimée à 3 000 individus, les rennes islandais font l’objet d’une stricte régulation. Les autorités islandaises limitent leur prolifération pour préserver l’écosystème local et répondre à des besoins alimentaires.

« L’Islande n’est pas une terre propice à l’agriculture extensive, ce qui oblige à maintenir un équilibre entre la faune sauvage et les ressources naturelles, »

Une faune farouche et sauvage

Contrairement à d’autres pays nordiques, les rennes islandais ne sont pas domestiqués. Ils vivent en liberté et sont extrêmement craintifs. Damien partage ses expériences :

« Lors d’un voyage en février, j’ai pu capturer des images de rennes en pleine tempête, à une vingtaine de mètres, ce qui est un exploit tant ils sont difficiles à approcher»

L’importance écologique et culturelle des rennes

Les rennes jouent un rôle écologique crucial en Islande. Leur broutage limite la croissance des lichens, évitant une prolifération excessive. Ils sont aussi une ressource pour l’industrie locale, notamment la production de cuir.

« Leur pelage dense les protège du froid et des vents extrêmes qui soufflent parfois à plus de 100 km/h »

Une Islande entre traditions et modernité

L’Islande est une terre de contrastes, à la fois sauvage et connectée à la modernité.

« Les Islandais ne sont pas des chasseurs, mais des pêcheurs. Leur mode de vie s’adapte aux conditions naturelles extrêmes »

La géothermie est exploitée pour chauffer les habitations et produire des denrées locales comme des tomates.

L’avenir des rennes islandais

Bien que leur introduction ait été motivée par des besoins humains, les rennes sont aujourd’hui un symbole de la capacité d’adaptation de la nature. Leur survie dépendra d’une gestion équilibrée entre l’écologie et les besoins locaux.

« Les rennes rappellent que la cohabitation entre l’homme et la nature n’est pas toujours simple, mais essentielle » conclut Damien.

[VIDEO]

 

Photos : ©Damien_Lafon_Terra_Cultura

Se mobiliser contre la construction de centrales nucléaires

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Fréquence Terre a rencontré Nicolas Guillou, réalisateur du film « Nous serons toujours là – Plogoff 1980 ». L’histoire (réelle) d’un village breton (Plogoff – Finistère, pointe du raz) qui s’est mobilisé dans les années 1980 contre l’implantation devant chez eux, d’une centrale nucléaire.

Non sans rappeler des combats comme celui de Notre-Dame-Des-Landes, Nicolas Guillou raconte comment les habitants (et les maires) des communes ont appris par les journaux et sans aucune concertation préalable, qu’une centrale allait se construire sur leur territoire.

La population s’est très vite mobilisée, non sans créer des déchirures au sein de la population voire même dans certaines familles.

Pour monter son film, Nicolas Guillou est allé à la rencontre de la population, sur place. Il a été surpris de constater que 44 ans plus tard, la plaie n’était pas refermée.

« Quand j’ai organisé mes réunions publiques pour présenter mon projet, j’ai même vu des femmes pleurer tellement le traumatisme était encore frais dans les esprits ».

Ce que Nicolas Guillou voulait montrer dans son film, c’est « la mobilisation positive » « montrer qu’il est possible d’arriver à des résultats si on se mobilise ».

Si 40 ans après cet événements le traumatisme est encore palpable, pour Nicolas Guillou nous sommes loin d’avoir réglé ce genre de problème. Pour lui, le gouvernement cherche toujours à passer en force et « nous prend pour des cons ».

Pour ce qui est du problème de l’énergie aujourd’hui en France et dans le monde, « nous prenons le problème à l’envers »« Ce sont des projets qui doivent s’inscrire sur le long terme, avec la population. Nous avons des ingénieurs »

De rappeler que le nucléaire civil est au centre des intérêts en Ukraine et il faut se poser la question dans le cadre d’une guerre plus large.

La préoccupation des habitants de Plogoff était d’abord une question « d’urbanisme ». La centrale allait dénaturer le paysage et des habitants allaient être délocalisés ce à quoi ils s’opposaient fermement.

Ce n’est que dans un second temps et après la constitution par les habitant eux-mêmes de comités locaux d’information nucléaire (CLIN) que des scientifiques sont venus expliquer à la population locale ce qu’était le nucléaire et toute sa dangerosité.

Ces séances d’information parfois à l’origine de la constitution des premières associations écologistes, ont eu comme effet de renforcer la mobilisation. Pour les pêcheurs et les agriculteurs du coin, l’inquiétude était grande : « personne n’achètera plus mes poissons » … « personne n’achètera plus mes légumes ». Même si EDF leur assurait le contraire, la méfiance s’est installée et les habitants ont découvert au final toutes les techniques sournoises employées par EDF pour leur faire courber l’échine.

Vous l’avez compris, la mobilisation l’a emportée sur l’implantation de la centrale à Plogoff, mais pour Nicolas Guillou, il était important de faire revivre cet événement et de mettre en exergue ce qu’il appelle « la lutte positive », « car ce n’est pas fini »… « le cas de figure peut se reproduire »… de prendre l’exemple des bonnets rouges (mobilisation en 2013 contre le projet de la taxe poids lourds) ou encore Notre-Dame-Des-Landes.

« Je reproche aux gouvernements de prendre des décisions à court terme »… » ce sont toujours des décisions qui doivent produire leurs effets pendant le quinquennat »… »sur des problématiques aussi importantes que l’énergie, il faut voir plus loin »… »j’ai peur que nous ayons le même problème avec l’éolien et le photovoltaïque ». 

Plogoff sort en salles le 27 mars. Renseignez-vous sur les salles et les dates sur le site Allociné

Distribution :

Réalisation : Nicolas Guillou
Acteurs :

  • Alexandra Robert
  • Louison Guillou Robert
  • Denise Dodé
  • Sophie Neveu
  • Brice Ormain
  • Eric Simonin
  • Antoine Michel
  • Jean Kinsela
  • Laurent Chandemerle

Production : Vent d’Ouest Distribution

Le blog de Plogoff : http://plogoff-chronique-de-la-lutte.over-blog.com/2020/01/plogoff-chronique-de-la-lutte-le-clin-de-landerneau.html

Le saumon c’est déraisonnable !

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Fumé ou pas, le saumon est de toutes les tables. Pourtant sa chair concentre des polluants tels que les métaux lourds ou les résidus de médicaments évacués par les eaux d’égout. Reste que la consommation de saumon par l’homme devient déraisonnable. D’ailleurs le saumon sauvage, celui qui vivait entre aux douze des rivières où il naissait et l’Atlantique où il vivait pour finalement finir ses jours dans ses eaux natales, n’est qu’un souvenir en comparaison des quantités industrielles qui ont été pêchées jusqu’à le mettre en situation de vulnérabilité. C’est ce que clame l’UICN, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, qui classe le saumon de l’Atlantique dans les animaux vulnérables au vu de la décroissance de sa population de l’ordre de 75% au cours des vingt dernières années. En dehors de l’Ecosse, de l’Irlande, de l’Islande et de la Norvège, la plupart des rivières d’Amérique du Nord et d’Europe ne voient plus passer un seul saumon.

Les raisons ? Les barrages qui les empêchent de remonter des cours d’eau pour frayer, la pêche excessive et la pollution. D’ailleurs, la sensibilité du saumon aux pollutions et donc la présence de ce poisson prédateur constituent un indicateur de la santé des cours d’eau. Et l’élevage n’est pas une solution. Loin s’en faut. L’aquaculture menace directement les océans. Le saumon est un carnivore. Pour un kilo de saumon élevé, c’est jusqu’à 8 kilos de poisson qu’il faut prélever dans les océans. Au Chili, on constate d’ores et déjà la chute libre des stocks d’anchois utilisés en nourriture de croissance rapide. Dans ces élevages d’ailleurs, le risque de maladie n’est pas négligeable et se transmet aux populations sauvages lorsque le saumon d’élevage s’échappe tout simplement des cages où il cohabite avec plusieurs milliers de ses congénères. Bien entendu, pour éviter toute maladie, on donne à ces saumons des traitements à base d’antibiotiques ou de produits chimiques pas toujours recommandables. Et ces polluants se retrouvent immanquablement dans les océans et dans la chaîne alimentaire avec des dommages collatéraux sur l’environnement. Dans sa cage, le saumon est stressé. Et bien souvent, de nombreuses pertes sont à déplorer en raison de ces conditions d’élevage où prime la rentabilité. Une fois de bonne taille, le saumon d’élevage sera tué par asphyxie, à l’air, au CO2, après avoir été préalablement affamé pendant une bonne semaine. Et tout se paye. L’homme, en étant en haut de la chaîne alimentaire, paye son écho à ces méthodes d’élevage pour le moins brutale et irrespectueuse de l’environnement.

On pourrait demander à chacun de consommer moins, en vain, car la réalité, soyons pragmatiques, nous rattrapera. En vidant les océans, en dévoyant les conditions de vie des saumons, nous ne faisons qu’accélérer le processus de moindre quantité de poissons pour une population et une demande de plus en plus grande, souvent inutile. Attendons encore un peu. Le problème sera résolu par la disparition irréversible des poissons dans les océans. Je vous invite tout simplement à prendre vos responsabilités.

Le manchot est écolo !

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Tout le monde connaît le manchot. Bon, ce n’est pas seulement un homme sans bras, et donc sans chocolat. Non, c’est un oiseau qui vit en Antarctique, qui nage, plonge, mais ne vole pas. Il a été immortalisé dans l’excellent film La marche de l’empereur, qui permet d’apprécier les conditions extrêmes dans lesquelles vit cet animal. Le manchot empereur est un peu plus grand que le manchot royal. Tous deux ont des pattes qui ressemblent plus à des nageoires. Enfin, ne confondez pas le manchot et le pingouin, même s’ils se ressemblent de très loin. D’ailleurs, si vous voulez en voir, je vous conseille fortement de visiter Oceanopolis à Brest, qui dispose de la plus importante colonie vivant en conditions quasi équivalentes.

Et je vais vous faire une confidence, le manchot est écolo. Et oui, c’est un oiseau qui détient le secret des économies d’énergie. Jugez-en par vous-même. Il est capable de descendre à plusieurs centaines de mètres, peut encaisser 50 bars de pression, le tout dans une eau glacée. Il montre une capacité d’adaptation extraordinaire en économisant son énergie, c’est-à-dire en dépensant le moins de calories possible, ce qui lui permet de préserver sa chaleur et en abaissant sa fréquence cardiaque pour éviter de consommer trop d’oxygène. Pour faire un maximum de distance, pour un minimum d’effort, sa sobriété, certains diraient sa paresse, repose sur sa forme aérodynamique et son métabolisme régulateur. En gros, notre manchot se comporte comme un engin de course avec peu d’essence dans le réservoir. Certains se seraient amusés à calculer sa sobriété par comparaison avec nos véhicules. Le manchot ferait du 0,06 litre au 100.

Inutile de dire que toutes ces caractéristiques ont intéressé de près les gens qui ont cherché à s’inspirer de ce modèle. C’est ainsi que sont nés des sous-marins, des bateaux et des avions issus des principes aérodynamiques utilisés par le manchot. Les gains obtenus grâce à cette aérodynamique sont de l’ordre de 35%. Le manchot, qui ne l’est pas, nous apprend comment mieux nous déplacer dans l’eau mais aussi dans l’air. Un comble d’ailleurs car le manchot ne sait pas voler. L’aérodynamique n’est pas le seul domaine où excelle le manchot. C’est grâce à une couche de graisse qu’il parvient à supporter le froid polaire. C’est en partie vrai. Il y a aussi son plumage qui a la particularité d’être dense mais surtout de changer de densité à partir d’un muscle que le manchot utilise pour faire bouger ses plumes et ainsi les écarter pour constituer une fine couche d’air isolante supplémentaire. Là aussi, nous avons de quoi nous inspirer pour des vêtements chauds, des moyens d’isolation pour les bâtiments ou les canalisations. Bref, du travail à faire sur les conseils d’un manchot.

#77. Guillaume Millet : ultratrail, Killian Jornet et François D’Haene vus par un spécialiste

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Strorylific sur Fréquence Terre la Radio Nature

Ultratrail, François D’Haene, Killian Jornet, UTMB voire Tor des Géants : si l’ultra te fascine ou t’intrigue, cet épisode est fait pour toi ! Mon invité est Guillaume Millet, physiologiste du sport, ancien ultra-trailer, Professeur de Physiologie de l’Exercice à l’Université Jean Monnet pour ne souligner qu’une partie de son CV, il supervise également le programme d’aide à la performance de l’équipe internationale trail running de Salomon – qui est bien sûr l’équipe du grand François D’Haene entre autres (que tu peux écouter à l’épisode 27 puisqu’il est passé sur Storylific, un épisode ultra-sympa).
Je pose sans complexe mes questions sur l’ultra, questions de curieuse non pratiquante, donc si tu n’y connais rien, viens on va apprendre ensemble (en plus la discussion sur le mouvement en général est super intéressante), et si tu es confirmé, je pense qu’il devrait y avoir de vraies pépites sur la route – alors vas-y trace et attends-nous de temps en temps au ravito, on arrive !

Guillaume Millet sur les réseaux sociaux : @kinesiologuy
️ Envie de découvrir le service Rental d’A.S.Adventure ? C’est par ici : https://www.asadventure.com/fr/asa/location.html
Photos + vidéos + ressources citées dans l’épisode comme l’étude sur la sédentarité+réseaux sociaux de l’invité

(c) Guillaume Millet

Partage cet épisode : plus il y a d’oreilles plus on plantera d’arbres ! (1000 arbres plantés en 2023)


Chapitres :
00:00:00 – Début
00:03:09 – Début de l’entretien
00:03:17 – François D’Haene : questionnements sur l’ultra performance
00:03:41 – conférence Salomon Chamonix
00:03:56 – coureur Sébastien Spehler
00:04:01 – coach Diego Arcon
00:04:06 – nutritionniste Anthony Berthou
00:04:51 – livre de François D’Haene
00:05:07 – quelles sont les prédispopsitions pour l’ultra ?
00:07:22 – ne pas se brûler
00:08:43 – un secret des succès de François D’Haene
00:11:38 – on est bons dans ce qu’on aime – JFLagrot
00:12:06 – UTMB obsession
00:12:48 – Tout le monde peut terminer un UTMB !!
00:13:26 – le plaisir dans la nutrition
00:14:31 – le plaisir dans la préparation mentale
00:14:48 – self-talk et représentations mentales positives
00:15:31 – le plaisir au niveau physiologique
00:16:01 – le modèle qu’il a développé
00:16:41 – RPE perception de l’effort
00:17:48 – le sommeil et son impact
00:18:24 – stocker du sommeil
00:19:58 – affûtage
00:20:05 – alimenation et sommeil : sleep banking ou expansion de sommeil
00:21:10 – dormir pendant la course : power nap
00:22:47 – Killian Jornet, le versatile
00:24:11 – Killian Jornet vs François D’Haene
00:25:14 – Guillaume Millet : son travail avec les équipes Salomon
00:29:06 – parlons des blessures
00:37:01 – la digestion ça s’entraîne !
00:38:01 – la préparation mentale
00:43:48 – planifier ses actions en course : à allier à la pratique
00:45:35 – la fatigue en altitude
00:46:50 – VO2max et puissance du « moteur »
00:49:27 – anecdotes et histoires de course
00:57:38 – Question d’Amandine : le plus important pour courir longtemps ?
00:59:11 – Question de Valentine : des astuces pour courir ?
01:00:42 – la citation
01:03:23 – Ma parentèse : bouge ! en mode outdoor bien sûr
01:04:48 – les conseils à ne pas écouter
01:07:12 – les bâtons ou pas les bâtons ?
01:10:17 – Son actu – son travail sur la fatigue chronique


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Rejoignez la coalition citoyenne pour la protection de l’Océan !

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Rejoignez la coalition citoyenne pour la protection de l’océan !

C’est mon message du jour. Ne perdons pas de temps. Si vous êtes un usager ou un amoureux de la mer et de l’océan, si vous êtes indigné par les outrages et les menaces qui pèsent sur l’océan, ne m’écoutez pas et allez directement sur le site www.oceancoalition.org et rejoignez la coalition citoyenne pour la protection de l’océan.

Pour ceux qui s’interrogent sur ce mouvement emmené par l’ONG Blum, précisons de suite l’objectif. Restaurer la santé de l’océan n’est pas une option, c’est un impératif. Protéger l’océan n’est pas compliqué, il suffit d’arrêter de le détruire. Exigeons du pouvoir politique qu’il protège l’océan et l’humanité, car notre survie en dépend. Alors rejoignez la coalition pour agir avant qu’il ne soit trop tard. Car une coalition, c’est mieux qu’une pétition. C’est la formation d’une communauté qui agira jusqu’à la victoire.

Et il nous faut un mouvement d’ampleur et ça commence bien. Consciente du rôle essentiel de l’océan dans nos vies, plus d’une centaine d’associations, de fondations, d’entreprises et de personnalités publiques de tout horizon soutiennent déjà la coalition de l’océan. Ces artistes, comédiens, sportifs, actrices, auteurs, activistes, organisations s’unissent derrière une seule volonté, obtenir du pouvoir politique une protection véritable de l’océan, et ce dès 2024. Ensemble, ils appellent le gouvernement français à prendre ses responsabilités et à mettre en place rapidement des actions concrètes pour la préservation de l’océan. Pour en savoir plus, c’est sur www.oceancoalition.org

Encore un doute sur votre participation ? Alors il vous faut réaliser que l’océan est notre poumon. Le protéger est vital. Et c’est très simple, on arrête de le détruire. Nos vies, le cycle de l’eau, les sécheresses, les événements climatiques extrêmes, les productions agricoles, tout le système terre est étroitement lié à la santé de l’océan. Le changement climatique vient frapper des écosystèmes meurtris par des décennies de ravages causés aux animaux et aux habitats marins par la pêche industrielle reconnue comme la première cause de destruction de l’océan. L’océan va mal. La France possède le deuxième espace maritime mondial. La France doit être exemplaire sur la protection de l’océan. Le président Emmanuel Macron a décrété 2024 année de la mer. Demandons-lui de s’engager sur 15 points permettant de sauver l’océan, le climat et les emplois et de commencer par en mettre 3 en œuvre, 3 mesures urgentes d’intérêt général.

L’évidence, interdire le chalutage dans les aires marines dites protégées et qui ne le sont pas le moins du monde.

Le bon sens, cesser d’approuver en subvention publique des méthodes de pêche destructrices et d’utiliser l’argent public pour permettre une transition sociale, écologique et solidaire du secteur de la pêche vers des méthodes de pêche qui cessent de brutaliser l’océan et de le détruire.

Enfin la justice sociale, protéger les écosystèmes et les pêcheurs côtiers en excluant les navires industriels de plus de 25 mètres et pouvant faire jusqu’à 145 mètres, les exclurent donc du littoral français. Le littoral c’est une bande de 12 000 nautiques soit environ 22 km.

Et nos voix peuvent porter, mais elles surtout, elles doivent porter. L’heure est trop grave, nous n’avons pas d’autre choix. Construisons cette victoire essentielle. Comment ? Eh bien en rejoignant la coalition citoyenne pour la protection de l’océan sur www.oceancoalition.org Un manifeste vous y attend, ainsi que la liste des 15 points permettant de sauver l’océan.

Enfin, regardez et diffusez l’excellente enquête de Jean-Pierre Canet disponible sur Youtube intitulée « Aires marines protégées, une imposture française ». Un documentaire qui ne peut laisser personne indifférent et qui vous donnera les informations que l’on évite de vous montrer. Et bien sûr, parlez de tout ceci autour de vous.

La force du nombre est au nombre de nos forces pour que nos voies portent auprès du Président de la République alors que les signaux de cataclysme climatique et biologique s’accumulent. L’océan n’a jamais été aussi chaud, pollué et dévasté par les pêches industrielles. Les courants océaniques qui dictent la régulation du climat sont en cours de modifications profondes et irréversibles et les canicules marines explosent.

Alors, à vos claviers : 3w oceancoalition  (en un seul mot ) .org !

Saison IV • EP13 • ¡ No a la Mineria ! , Partie 1

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Strorylific sur Fréquence Terre la Radio Nature

L’Actu des Oublié’es consacre en ce mois d’avril deux épisodes aux luttes contre l’industrie minière, alors que les menaces comme les résistances se multiplien.Premier épisode au Panama, où le peuple a déferlé dans les rues contre la plus grande mine de cuivre du continent latinoaméricain… avec l’enjeu de bannir l’industrie minière du pays.SOURCESRadio TemblorMining Watch.comwww.cdhal.orgRevue MovimientoColectivo Voces EcologicasMouvement Mondial pour les Forêts TropicalesRFIMUSIQUES1’14Apache ft. Kafu Banton22’37 No es por menospreciar – Bigg Timme Cannabis & Oze (beat the cat scratch)DOUBLAGE LéahVISUEL WikicommonsPancarte « L’industrie minière, c’est la mort », 15 Novembre 2023.Autrice — Any Gang

Pêcher moins pour gagner plus ?!

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Quel est le juste prix pour le poisson que vous achetez ? Sous l’angle théorique, le poisson, coté encrié comme le sont les actions en bourse, n’a pas de prix fixe. Mais dans le contexte de pénurie des pêches, avec une demande en hausse pour une cueillette en mer au milieu stable, voire déclinante, les prix devraient logiquement monter car ce qui devient rare devient plus cher. Mais le poisson fait exception à la théorie et à l’économie. Car faute d’être représenté et structuré de manière forte face au lobby industriel et à la distribution, les communautés de pêcheurs n’ont pas su garder le bénéfice de cette situation de déséquilibre entre l’offre et la demande. C’est ainsi que chaque hiver, par exemple, le prix du bar de chalut poisson sauvage pêché au large avec un bateau et plusieurs marins est au même niveau que celui du bar d’élevage poisson de ferme cueilli à l’épuisette par une ou deux personnes seulement. Des moyens mis en oeuvre très différents. Des prix identiques. Et une comble économique alors que la demande des consommateurs en poisson de qualité est à la hausse.

En fait, pour mieux gagner leur vie, la solution pour les pêcheurs serait de réduire le volume des captures ce qui rendrait le poisson plus rare et donc plus cher. Bref, travailler moins pour gagner plus. Un exemple prouve que cela peut marcher et rendre viable une activité de pêche de manière décente tout en préservant la ressource en poisson. Il s’agit des ligneurs de la pointe de Bretagne qui dans leur fonctionnement réunissent les éléments d’une pêcherie durable et économiquement viable. Les principes en sont simples. Un pêcheur, un bateau et une méthode de pêche manuelle peu agressive sur la ressource et sur les habitats marins. La méthode, une ligne à la traîne, au leurre, consiste à capturer en moyenne une quarantaine de kilos de poisson par jour avec l’option de libérer ou de conserver le poisson pêché en fonction de sa taille. C’est ainsi que cette communauté de pêcheurs, par un accord tacite, restreint ses prises à des poissons de plus de 45 cm alors que la réglementation leur autorise une taille minimale légale de 36 cm. Ces pêcheurs-là ont compris que la ressource n’était pas inépuisable, qu’elle ne tiendrait pas face au chalutage pélagique et que plus ils pêchaient, plus le cours du poisson baissait et moins ils avaient de revenus. Plus fort encore leur démarche marketing. Leurs poissons ont un pince dans la joue avec une référence qui vous permet de consulter sur internet leur fonctionnement mais aussi la date de capture du poisson et même la photo du bateau et du pêcheur qui l’a pêché. C’est difficile de faire mieux en matière de traçabilité.

N’allez pas croire pour autant que ces pêcheurs ne rencontrent aucun problème. La concurrence des plaisanciers qui pêchent des quantités équivalentes mais sans contraintes économiques ou légales, ou les frictions avec les chalutiers pélagiques, beaucoup plus destructeurs et comptant en tonnes plutôt qu’en kilos les quantités de poissons pêchés, qu’ils soient matures ou pas, amènent des conflits réguliers qu’ils seraient pourtant aisés de résoudre par une législation, des contrôles et des sanctions appropriées. Constitués en association, les Ligneurs de la Pointe de Bretagne possèdent le projet le plus abouti, mais partout ailleurs, d’autres pêcheurs isolés ont également cette approche. Même s’ils n’ont pas la même visibilité, ils sont dans le vrai, avec une solution de pêche qui préserve les aspects socio-économiques et environnementaux.

Consommateurs de poissons, ils méritent toute votre attention. www.ligneurs-de-la-pointe.fr