jeudi, novembre 14, 2024

Journal de l’environnement: quelle agriculture à l’avenir, Monsanto vs agriculteur et les fermes urbaines

Le salon de l’agriculture fête cette année ses 50 ans d’existence. Et en un demi siècle, l’agriculture est devenue une véritable industrie. « Le premier secteur industriel français » même, lit-on dans Libération. A l’occasion de ce salon, le quotidien revient « sur trois symptômes d’un système malade« : le bio qui ne se développe pas, les abeilles qui disparaissent et les marées vertes qui pullulent.

Le bio en France. Il « ne concerne qu’un million d’hectares, soit 3,7% de la surface agricole utile » et l’objectif de passer à 20% a été abandonné pour un plus crédible: doubler les surfaces d’ici la fin du quinquennat, souligne le journal. Dans 20 Minutes, le ministre de l’agriculture préfère parler d’agroécologie: « il faut qu’on aille vers des modèles de production agricole moins consommateurs d’énergie, de pesticides, d’herbicides, d’antibiotiques pour l’élevage… tout en ayant une production équivalente. Je cherche à faire autant avec beaucoup moins, d’où normalement une meilleure marge pour l’agriculteur« , explique Stéphane Le Foll.

Ça c’est pour les objectifs. Mais dans les faits le chemin vers une agriculture raisonnée est encore long. « Les propositions de verdissement [de la Politique agricole commune] ont été vidées de leur substance« , regrette José Bové dans Libération. L’eurodéputé vert espère pouvoir introduire des amendements pour « défendre une réelle rotation des cultures et l’introduction des cultures de protéïnes végétales. » Y arrivera-t-il? Réponse en mars lors du vote du texte par le parlement européen.

C’est un match pour le moins inégal que doit arbitrer la cour suprême des États Unis. D’un côté: Vernon Hugh Bowman, agriculteur de l’Indiana, âgé de 75 ans. De l’autre le géant de la semence Monsanto. Le cultivateur, raconte Le Monde.fr, « est poursuivi par Monsanto pour avoir acheté des graines de soja OGM dans un silo à céréales, puis avoir replanté les semences obtenues après cette première récolte sans payer de royalties à la firme. »

Car Monsanto vend des graines résistantes aux pesticides à condition que les agriculteurs ne sèment pas l’année suivante les semences issues de leur récolte. La firme lui reproche donc « d’avoir produit « des copies », en ayant fait pousser les graines achetées dans le silo. Sauf, souligne Le Monde.fr, « sauf qu’en matière de plantes, on peut difficilement parler de « copie », car derrière ce terme repose tout simplement le principe de la reproduction du vivant. »

Et l’enjeu est immense. L’agriculteur a déjà été condamné deux fois. C’est désormais à la Cour suprême de trancher. Le jugement sera rendu dans l’année et il est très suivi par le gouvernement américain et les grandes marques informatiques car il aura nécessairement « un impact sur le marché des brevets« , pointe le site les Echos.fr

Et à présent imaginez un immeuble. Une tour de 30 m de haut en pleine ville consacrée exclusivement à l’agriculture. Voici les fermes verticales. Le JDD rapporte qu’un projet est à l’étude à Paris dans le 15e arrondissement: « un bâtiment quasi-autonome, qui produirait de l’électricité, récupérerait l’eau de pluie pour l’arrosage et recyclerait les déchets pour la matière organique nécessaire aux plantations hors sol« . Ces fermes, poursuit le site des Echos « ont pour vocation de créer de nouvelles surfaces arables, ressource devenue rare, mais aussi de raccourcir les circuits de distribution et garantir un approvisionnement abondant en fruits, légumes, viandes et poissons aux citadins, de plus en plus nombreux sur la planète. » Celui qui a rêvé ces fermes urbaines, Dickson Despommier, un professeur en sciences environnementales et microbiologie, imagine pouvoir multiplier par 5 ou 6 la production à surfaces égales.

Des projets fleuriront bientôt à Abu Dhabi, Vancouver, New York et même à Rennes où une première « tour vivante » devrait pousser à la fin de l’année.

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