jeudi, octobre 3, 2024

Quand la nuit porte conseil (7) : Intolérance et barbarie, quand l’Histoire repasse les plats

 

« Quand la nuit porte conseil » : citations, proverbes, paroles de vie, coutumes, légendes, croyances populaires du monde entier… proposés par Pierre Guelff.

 Tout ou rien ! La demi-mesure n’est que paresse intellectuelle, paraît-il. Denis Tillinac, un auteur dont il a déjà été question dans ma chronique « Littérature sans Frontières » également diffusée sur « Fréquence Terre », a écrit : « L’instinct de prédation s’est métamorphosé en cruauté, l’énergie vitale en agressivité contre autrui ; on a pris plaisir à humilier, à asservir, à tuer, à torturer. »

« On », c’est qui ? Réponse de cet auteur parfois controversé : « Tous les hommes, potentiellement. » Notre époque bouleversée ne le contredira certainement pas.

« Il ne faut pas faire à autrui ce que l’on ne voudrait pas qu’il nous fasse », dit la sagesse populaire. Certains philosophes ajoutent que le temps use l’erreur et polit la vérité.

Contrairement aux propos de Céline, je pense que l’Histoire repasse les plats. On peut donc se poser des questions sur la pertinence de l’erreur usée par le temps et la vérité quelque peu polie.  À ce sujet, certains érudits contemporains émettent des doutes quant au massacre des « Bonshommes » ou « Parfaits » ou « Purs » au Pays cathare.  C’est-à-dire, ceux qui, au XIIIe siècle, furent pourchassés, broyés, massacrés par l’Inquisition. Il se dit qu’ils racontaient des histoires qui dérangeaient, telle celle du Pélican et du prédateur.

Ainsi, l’oiseau avait constaté que ses petits étaient blessés par un animal féroce lorsqu’il quittait le nid pour aller chercher de la nourriture. Alors, après avoir soigné ses petits, il décida de se cacher parmi eux, de piéger le prédateur et, de la sorte, délivrer sa nichée. Les Cathares donnèrent une certaine signification à cette histoire : celle d’un mauvais dieu s’acharnant à détruire les bonnes créatures créées par un dieu du Bien.

Pays cathare 2bis
Vestiges cathares : témoignages d’une certaine intolérance.

À Quéribus, Puivert, Montségur, tout au long des Sentiers Cathares…, si ces martyrs furent brûlés sur des bûchers, on ne tua pas leur esprit, même si plusieurs légendes les entourent encore.

J’ai parcouru à pied une centaine de kilomètres sur ces Sentiers et je peux assurer que l’on ne sort pas intact de pareille pérégrination, tant elle est émouvante et captivante avec ses sommets où se perchent les ruines de plus de vingt châteaux dont le sol, souvent rougeoyant, rappelle le sang des victimes de l’intolérance et de la barbarie.

Sur place, j’ai lu cette définition : « Les sentiers Cathares ne se lisent pas seulement sur les cartes : ils sont également inscrits dans la géographie du cœur. »

En conclusion à cette chronique, j’ose dire que notre époque n’a pas de leçons à donner au passé, quand on découvre, chaque jour, l’atrocité de certains comportements dits humains. Et, sur les sentiers cathares ou ailleurs, pourquoi ne pas réfléchir aux propos de Martin Luther King qui dit : « Celui qui accepte le mal sans lutter contre lui coopère avec lui. La vraie compassion n’est pas de jeter une pièce à un mendiant : c’est comprendre la nécessité de restructurer l’édifice même qui produit les mendiants. »

Musique : « Birth in Blue » de Michaël Mathy

3332Sources : « France, Belgique, Ardennes Mystérieuses » de Pierre Guelff aux Éditions Jourdan.

 

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