« Quand la nuit porte conseil » : citations, proverbes, paroles de vie, coutumes, légendes, croyances populaires du monde entier… proposés par Pierre Guelff.
Dans le cadre de la série « Petits musées, grands artistes », voici le Musée Paul Delvaux de Saint-Idesbald (Coxyde), situé à quelques dizaines de kilomètres de la frontière française. Un chaleureux musée consacré au peintre amoureux des trains et qui devrait aussi intéresser les nombreux Français en visite en Belgique ou qui y résident.
L’œuvre, immense, de Paul Delvaux (1897-1994) est régulièrement considérée comme faisant partie du mouvement « surréaliste » et, depuis des décennies, je ne me lasse pas d’arpenter ce lieu d’exposition qui, au fil du temps, prend de l’extension. Et puis, jusque janvier 2016, il propose des « inédits », c’est-à-dire de touchantes cartes de vœux des années 1955-1960 et les derniers dessins créés entre 1986 et 1989, au moment où la vue de l’artiste commençait à baisser.
J’ai relevé quelques propos de celui-ci : « Je voudrais peindre un tableau fabuleux, dans lequel je vivrais, dans lequel je pourrais vivre. »
Les débuts de ce peintre hors du commun ne furent pas aisés, comme il l’expliqua : « La période 1928-29 a été sombre pour moi. J’étais mécontent de ce que je faisais. C’était l’indifférence générale sinon l’hostilité. J’ai détruit une cinquantaine de tableaux pour en récupérer les châssis… »
Et puis, c’est l’éblouissement avec ses célèbres toiles « La gare forestière », « Toutes les lumières », etc.
« Le meilleur existe pour celui qui y croit. Finalement, on demande beaucoup à un tableau pour qu’il vaille la peine d’être regardé… », déclara-t-il.
Une vingtaine d’années après sa mort, alors que les visiteurs viennent du monde entier admirer son œuvre, un nouvel hommage lui est rendu à travers « un voyage singulier, intime et précieux ». Celui des cartes de vœux et ses dessins de mémoire. Devant ces derniers, comment ne pas être ému quand on lit : « Alors que le crépuscule s’annonce, avec l’âge bien sûr – Paul Delvaux approche de ses 90 ans -, il perd progressivement la vue, mais il continue de créer, d’où des dessins de mémoire. »
Au terme de son existence ici-bas, il travailla, donc, d’instinct, et on constate que le trait est parfois tremblant, hésitant, mais il reste éminemment touchant.
Musique de Michaël Mathy
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Sources : « France, Belgique, Ardennes Mystérieuses », « Mémoires d’un journaliste révolté »… de Pierre Guelff aux Éditions Jourdan.
http://www.editionsjourdan.com/index.php
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