jeudi, avril 25, 2024

Ardennes françaises mystérieuses (39/61) : MONTHERMÉ : Quand un coq insomniaque défie le Diable

2Les chroniques « Ardennes françaises mystérieuses, sacrées et insolites » sont inspirées de l’ouvrage et d’émissions de Pierre Guelff aux Éditions Jourdan, à la RTBF et TV5 Monde « Ardennes Mystérieuses, Insolites et Sacrées ». Musique du générique : « Le Réveil ardennais. »(youtube)

Que d’endroits célèbres à Monthermé ! Il y a, d’abord, cette boucle quasiment parfaite effectuée par la Meuse, puis le Sentier des Crêtes, « La Roche à 7 heures », « La Longue Roche » qui domine la ville de quelque deux cents mètres, « La Roche aux 7 Villages », « La Roche de Roma » et « Roc-la-Tour ».

Le « Château du Diable »

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Un site devenu légendaire suite à la fureur du Diable…

Monthermé2ft300Des pierres fracturées dominent de plus de quatre cents mètres la Vallée de la Semoy (elle se jette dans la Meuse à Monthermé), et ce « Roc-la- Tour » devient le « Château du Diable » pour tous ceux, nombreux, qui apprécient les légendes.

Celle qui plane ici est assez classique (à Avioth, par exemple) : le Diable avait promis la construction d’un château en une nuit en échange de l’âme d’un seigneur qui voulait conquérir le cœur de sa jeune et jolie femme qui lui réclamait un magnifique château.

Mais, un coq insomniaque chanta avant le lever du soleil et le projet satanique s’effondra : comme il manquait une pierre à l’édifice, qu’il perdait l’âme convoitée, le Diable, furieux, détruisit ce qui avait été érigé. Ce sont ces débris qui forment le « Roc-la-Tour » et, non loin de lui, mais de manière scientifique, les archéologues ont découvert des milliers de plaquettes de schiste, dont des centaines gravées. Elles y furent apportées, dateraient de l’époque magdalénienne (de -15 000 à -10 000) et sur certaines d’entre elles, on distingua les représentations d’un ours, d’un loup, d’un lynx, d’un bouquetin, de cervidés, de chevaux, de bisons… et une silhouette humaine !

À un autre gisement, d’autres traces de chasseurs préhistoriques ont été découvertes.

On accède assez facilement au point culminant (408 mètres) du « Roc-la-Tour » via la route forestière de la Lyre, puis par un chemin jusqu’au « Château du Diable » qui domine la majestueuse forêt ardennaise.

Laval-Dieu, la Vallée de Dieu

 « Vallis Dei », la Vallée de Dieu, devenue Val Dieu, puis Laval-Dieu, dont l’abbaye, destinée aux chanoines réguliers de l’Ordre de Prémontré (près de Laon), fondée au XIIe siècle, est un autre lieu important du patrimoine ardennais.

Haut lieu de musique, Étienne Méhul (voir Givet), auteur du « Chant du départ », chant patriotique le plus connu après « La Marseillaise » y fut élève.

Après un incendie volontaire perpétré par des soldats de Maastricht, des transformations à la Révolution, des destructions en 1940…, la chapelle de l’abbaye est restée intacte : dalles funéraires moyenâgeuses, boiseries du XVIIIe siècle, Croix de Malte au plafond datant de 1767…)

Parmi les quarante-cinq abbés, il y eut Hubert Gobert.

« Né à Monthermé en 1420, chanoine, prémontré, c’était un homme d’une intelligence vive, éloquent, théologien et juriste très érudit. Conseiller et confesseur du roi de France Louis XI ».

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Abbatiale de Laval-Dieu.

 

Par hasard…

 C’est par hasard, qu’en 1927, des fresques datant du XVIe siècle furent redécouvertes sous des couches de revêtements à base de lait de chaux, dans l’église Saint-Léger située parmi les maisons les plus anciennes, proche de la route menant à Laifour.

« Reconstruite au XVe siècle, fortifiée au XVIe, elle intègre des éléments du XIIe (mur nord de la nef, croisée du transept, croisillon nord), elle renferme, donc, de magnifiques fresques du XVIe et une cuve baptismale monolithe du XIIe ».

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Église Saint-Léger.

Soulignons, encore, le pèlerinage à Saint-Antoine de Padoue à la petite église des Hauts Buttés (altitude 500 m) qui, selon la « Revue historique ardennaise » aurait battu le record de France des ex-voto (en conséquence d’un vœu) avec quelque soixante-cinq au m² et, pour les amateurs de littérature, le Salon du livre consacré à la féérie (légendes, sagas…) dans le cadre du « Printemps des légendes », la Fête du café en juillet, une girouette en lieu et place d’une grande cheminée d’une ancienne brasserie…
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