jeudi, octobre 3, 2024

Ardennes françaises mystérieuses (42, 43, 44 et 45/61) : NEUFMANIL : Au pays des canadas ; NOUZONVILLE : Porte de la Vallée de la Meuse ; NOVION-PORCIEN : Guerre et Paix et OMONT : Plus petit chef-lieu de France

2Les chroniques « Ardennes françaises mystérieuses, sacrées et insolites » sont inspirées de l’ouvrage et d’émissions de Pierre Guelff aux Éditions Jourdan, à la RTBF et TV5 Monde « Ardennes Mystérieuses, Insolites et Sacrées ». Musique du générique : « Le Réveil ardennais. »(youtube)

Neufmanil

Les habitants de Neufmanil, cité industrielle (ferronnerie, estampage, forge…) située dans la verdoyante Vallée de la Goutelle, sont appelés les « Crayats » du nom de scories de fonderie, parce que les ouvriers qui y travaillaient revenaient couverts de ces résidus.

Originellement, le village portait le nom de Manil, était proche de la voie romaine Cologne-Reims, faisait partie de l’Empire Germanique et ne fut annexé à la France qu’au XVIIIe siècle.

L’église date de 1779, le village est joliment fleuri et possède la particularité d’une gastronomie surtout basée sur les pommes de terre, des canadas ou patates.

Quatre recettes sont au menu proposé par la Commune :

 

– Excellente « Salade au lard » ou « paillachie » : pommes de terre cuites à la pelure, épluchées et mélangées dans une salade de pissenlits et parsemée de « quertons » (lardons).

– La « Potée roussie » : fricassée de pommes de terre préparée dans un roux avec saucisse ou porc (côtis de préférence) dite « Cacasse à cul nu » ou potée blanche quand elle est sans viande.

– La « Bayenne » ou « Baïne » : pommes de terre cuites dans une eau garnie d’oignons, puis coupées et servies chaudes avec une vinaigrette bien poivrée et aillée.

– Les pommes de terre à la croque cuites entières sous la cendre ou au four puis servies avec sel et beurre (dites « croques au sel »).

 

Nouzon

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C’est au XIIIe siècle que le nom de « Nouzon » fut cité dans un texte officiel. Le village vécut quelques calamités, dont la peste et la famine en 1506. Mais, petit à petit, Nouzon allait renaître de ses cendres grâce à une forge, une foulerie (atelier où l’on foulait – pressait – les draps ; fouler le drap le rendait plus ferme, plus serré), une manufacture d’armes, grâce, aussi, à la reconstruction de son église et du presbytère, aux XVIIe et XVIIIe siècles.

Au XIXe siècle, sous la devise « Tout par le labeur », Nouzon (qui deviendra Nouzonville en 1921 afin d’éviter des erreurs « postales » entre Mouzon et Nouzon !) se spécialisa dans la sidérurgie (wagons, ferrures…) et fut appelée le « Creusot Ardennais ».

Aujourd’hui, la ville est décrite comme la « Porte de la Vallée de la Meuse » et est traversée par la Trans-Ardennes (80 km de promenades) dite aussi Voie Verte, et plusieurs circuits pour VTT.

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Une maison d’hôtes s’appelle « Le temps des cerises », il s’agissait de l’ancien Château Grandy.

« Le temps des cerises » est une célèbre chanson écrite en Belgique par Jean-Baptiste Clément (1836-1903) où il s’était réfugié :

« Quand nous chanterons le temps des cerises,

Et gai rossignol, et merle moqueur

Seront tous en fête !

Les belles auront la folie en tête

Et les amoureux du soleil au cœur !

Quand nous chanterons le temps des cerises

Sifflera bien mieux le merle moqueur !… »

 

Chansonnier, communard et montmartrois, il composa également « La semaine sanglante », « Dansons la Capucine »… Fondateur de la Fédération socialiste des Ardennes, il fut décrit comme un beau poète et un prolétaire révolté contre les injustices sociales. « Ce fut une grande figure de l’époque héroïque du socialisme. »

La classe ouvrière de Nouzon ne l’avait pas oublié et lui éleva un buste, tout en fredonnant « Le temps des cerises », selon la petite histoire. La section du Parti socialiste de Nouzonville porte d’ailleurs son nom.

Novion-Porcin

 

 

Petite commune de 500 habitants, entre Signy-l’Abbaye et Rethel, Novion-Porcien fait partie des Crêtes Préardennaises.

Ici, depuis des années, il existe une véritable saga « Guerre et Paix », du nom d’un musée du patrimoine militaire.

Inauguré en 2003 sur 5 000 m², comptant quelque 11 500 pièces, ayant des relations avec le Musée de l’Armée de Bruxelles et d’autres musées en Allemagne, son rôle explicatif et pédagogique sur les trois conflits consécutifs vécus dans les Ardennes (guerres de 1870-1871, 1914-1918 et 1940-1945), était indéniable, mais c’était oublier que ce bâtiment fut construit sur une zone humide, d’où des infiltrations, doublées de malfaçons, selon certains spécialistes. Alors, le Musée Guerre et Paix fut fermé, des travaux furent envisagés, la réouverture fut annoncée, puis postposée (pour les « commémorations de 1914-18, par exemple)… au point qu’un Comité de vigilance Ardennes Patrimoine fut créé pour l’occasion ! Au moment de boucler le présent ouvrage, il attend la réouverture en 2014 et le label « Musée de France » dans la foulée.

 

Omont

 

Il reste des traces du passé médiéval d’Omont, imposante forteresse, dans ce qui est le plus petit chef-lieu de canton de l’hexagone en termes d’habitants : 93 (publication de 2012), soit 5,18 habitants/km², et en soustrayant quatre personnes occupant des résidences secondaires, la population permanente est de 89 habitants !

Au sommet de l’entité se trouve la pierre tombale du chevalier Jacques de Villiers, gouverneur, et la vue sur les villages environnants est superbe.

 

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