samedi, octobre 5, 2024

Ardennes françaises mystérieuses (55/61) : SIGNY-L’ABBAYE : « Ma chère petite sainte »…

2Les chroniques « Ardennes françaises mystérieuses, sacrées et insolites » sont inspirées de l’ouvrage et d’émissions de Pierre Guelff aux Éditions Jourdan, à la RTBF et TV5 Monde « Ardennes Mystérieuses, Insolites et Sacrées ». Musique du générique : « Le Réveil ardennais. »(youtube)

(Photo titre d’illustration : Au cœur des Ardennes)

Signy-l’Abbaye, à l’ouest de Charleville-Mézières, est le plus vaste village du département des Ardennes : 62 km² et sa forêt fait quelque 3 525 hectares. Ne fut-ce qu’à ce titre, une place était de mise dans le présent livre !

 

La communauté de communes des Crêtes préardennaises a eu l’excellente idée de réhabiliter le domaine de la Vénerie qui, après la première Guerre mondiale, accueillait des colonies de vacances.

Le « Chêne perché » permet aux amoureux des arbres de jouer tarzan en s’élançant de cime en cime (jusqu’à seize mètres de hauteur) ou passer une nuit dans une « hutte ardennaise » ou dans une cabane haut perchée !

Parmi les cabanes proposées, il y a « Canopée » considérée comme la plus haute de France.

Quelque quatre-vingt jeux sur huit parcours sont proposés, certains réservés aux enfants, d’autres avec des tyroliennes ou le saut de l’ange (à l’élastique).

Et l’abbaye ?

Créée en 1135 par douze moines cisterciens venant d’Igny (Reims), qui avaient choisi cet endroit baigné par la Vaux, un affluent de l’Aisne, comme toutes les communautés monastiques soucieuses d’être à l’écart des fréquentations humaines, mais proche d’un point d’eau (pour la boisson, la pêche…) et du bois (pour le chauffage, la construction…).

Malheureusement, l’abbaye a été totalement détruite à la Révolution, bibliothèque y comprise, après avoir été vendue comme « bien national ».

Circuit des cadrans solaires

À Signy-l’Abbaye, il y a l’église Saint-Michel à visiter avec ses vitraux évoquant l’ancienne abbaye et les morts de la Grande Guerre, avec des portes et candélabres du XVIIIe siècle provenant de ladite abbaye cistercienne, ce sont les seuls vestiges connus, et le cadran solaire ou sphère armillaire (« Assemblage de cercles figurant des mouvements apparents des astres et au centre desquels un globe représente la Terre, utilisé autrefois comme un instrument pédagogique ou décoratif », selon Larousse).

Signy-l'Abbaye

 

Sur ce document de « Champagne et Ardenne Tourisme », la sphère armillaire de Signy-l’Abbaye.

 Il y a des dizaines de pareils dispositifs dans les Ardennes françaises et, d’ailleurs, il existe un « Circuit des cadrans solaires ardennais » (www.cadran08.fr) : Attigny, Auge (XVIIe siècle), Baâlons, Balan (XVIIe siècle), Beaumont-en-Argonne, Belval, Abbaye de Bonnefontaine, Brieulles-sur-Bar (XVIe siècle), Bulson, Charleville-Mézières, Château-Porcien, Chemery-sur-Bar, Le Chesne, Cornay, Donchery, Doumely-Begny, L’Echelle, Ecly, Ecordal, Fagnon, Faissault, Flaignes-Havys (XVIe siècle), Fleigneux, Gernelle, Grivy-Loisy, Hannogne-Saint-Remy, Les Hautes-Rivières, Justine-Herbigny, Lalobbe, Launois-sur-Vence, Leffincourt, Létanne (XVIIe siècle), Liart, Ménil-Lepinois, Monthermé, Neuflize, Neuville-les-This, Olizy-Primat, Omicourt, Policourt-Sydney, Rethel, Rimogne, Roizy, La Sabotterie, saint-Aignan, Sainte-Vaubourg, Saint-Juvin (XVIIe siècle), Saint-Marceau, Savigny-sur-Aisne, Sedan, Semuy, Sery, Sévigny-Waleppe, Signy-l’Abbaye, Son, Thugny-Trugny, Tourcelles-Chaumont, Tournes (XVIIe siècle), Vendresse, Verpel, Viel-Saint-remy, Villers-Semeuse, Wagnon, Warnécourt, Wasigny, Yoncq…

Miracle de sainte Philomène

Je recommande le site www.eglises-des-ardennes.over-blog.com à tous ceux que les légendes liées plus particulièrement à l’Église intéressent.

Concernant Signy-l’Abbaye, il s’agit d’une belle histoire ayant trait à la chapelle Sainte-Philomène.

Il faut savoir que Filumena (devenue Philomène) aurait été (le conditionnel s’impose, car il y a controverse à son sujet !) une jeune martyre romaine des premiers temps du christianisme.

Ses restes auraient été retrouvés dans les catacombes de Sainte-Priscille à Rome, en mai 1802, l’épitaphe étant : « PAX TECUM FILUMENA ».

Il y aurait eu un nombre considérable de miracles obtenus grâce à son intercession, dont la multiplication – inexplicable – de la poussière de ses ossements.

Le célèbre curé d’Ars l’appelait « ma chère petite sainte » et elle faisait des « merveilles » par son invocation, selon lui.

 

Pour en revenir à Signy-l’Abbaye, un couple de fermiers établis à la « Fosse aux Lions », au XIXe siècle, eurent un enfant sourd et muet.

Sa maman, Marie-Antoinette, très croyante, fit bâtir une chapelle dédiée à sainte Philomène, patronne des enfants.

Au tout début de la livraison des matériaux, l’enfant demanda : « Qu’est-ce qu’on va faire ici ? »

Le miracle avait eu lieu et des processions s’organisèrent durant des décennies.

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