Voici quelques extraits de ce témoignage, la totalité de l’interview se trouvant sur le podcast ci-dessous :
« J’ai dû m’adapter. Au Tibet, il y avait l’Himalaya et la neige et, tout d’un coup, 34 à 40 degrés en Inde… Je n’avais plus mon pays natal, je n’étais plus reconnue… »
« Je suis étudiante en 1ère année d’ergothérapie à la Haute École de Bruxelles et je parle encore une autre lange… C’était soit le français soit le néerlandais, et puis je suis seule… Ma maman et ma petite soeur, avec qui j’avais quitté le Tibet, sont restées en Inde. Ma mère voulait que je fasse des études pour un meilleur avenir. »
« Comme j’avais 15 ans en arrivant en Europe, j’ai été accueillie dans un centre pour mineurs. C’était dur, car il y avait plein de gens différents, alors qu’en Inde, j’étais avec des Tibétains. Et puis, il y avait le changement d’environnement. »
« À l’âge de 15 ans, j’avais déjà vécu au Tibet, en Inde et en Belgique ! »
« Au centre d’accueil, je me suis fait une amie, une Rwandaise. Elle est restée ma meilleure amie. J’ai aussi un cousin en Belgique, cela m’a un peu aidée… »
« Quand je contacte ma famille au Tibet, mes grands-parents, mes tantes…, je n’évoque pas le Dalaï-Lama ou tout ce qui est politique, pour ne pas les mettre en difficulté ou être interdite de retour dans mon pays, car les Chinois surveillent tout ! »
« J’ai accepté de vous témoigner, car cela me fait de la peine de ne pouvoir dire qui je suis réellement dans la vie courante. À côté de mon lieu de naissance, il est indiqué « Chine » au lieu de « Tibet »… »
« On enlève quelque chose de moi quand on dit que je suis née en Chine, que je suis Chinoise… »
« J’ai beaucoup d’espoir de retourner au Tibet, mais il faut être réaliste : la Chine est puissante et les autres pays ne vont pas se pencher sur le Tibet et cela ne va pas arriver de si tôt… »
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